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    Parachah "Vayyera" (Il se montra)

     

    Pensée :

    “Et il arriva, après ces choses, qu’Élohim éprouva Avraham, et lui dit, Avraham ! Et il dit, Me voici. Et Élohim dit, Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Yitshaq, et va–t’en au pays de Moryah, et là offre–le en holocauste, sur une des montagnes que je te dirai.” (Ge 22:1-2)

    Avraham avait tout quitté pour s’abandonner à cet Élohim à qui il voulait faire confiance. Mais voici qu’Élohim éprouva Avraham, de façon peu banale ! Avraham qui avait tout laissé devait encore donner ce qu’il avait reçu par promesse : son fils unique, Yitshaq ! Épreuve extrême pour cet homme qui avait déjà reçu de Mélkiy-Tsédeq une transmission de sacerdoce… Cela ne suffisait-il pas pour assurer le dessein ? A priori non. Avraham devait rencontrer son Élohim sur le chemin du « fils unique » pour partager le sentiment ultime de la miséricorde et de la justice.

    “au terme de laquelle nous devons parvenir, tous ensemble, à ne faire plus qu’un dans la foi et la connaissance du Fils d’Élohim, et à constituer cet homme parfait, dans la force de l’âge, qui réalise la plénitude du Messie.” (Eph 4:13)








    PARACHAH : « VAYYERA » 
    (Il se montra)


    Shabbat 4 novembre 2017
    (Commentaire 2010-14)


    Lectures:
    Parachah : Béreshiyth/Genèse 18 :1 à 22 : fin
    Haftarah : Mélakhiym B/ II Rois 4 :1-37
    Bérith Hadachah : Yohanan/Jean11 :1-46


    Rappel: les commentaires ne sont pas des études, mais des pensées que la lecture de la parachah nous inspire et nous permet, sur une année, de relier les textes de la Torah et des Prophètes aux textes de la Bériyth
    haHadachah, de l’Alliance renouvelée en Yéshoua.


    Résumé de la parachah:
    parachah au demeurant très riche tant en évènements qu’en implications prophétiques.
    Après l’épisode de l’alliance qui vit le changement du nom d’Abram (Avram) en Abraham (Avraham), Elohim donne la circoncision de la chair comme signe d’alliance pour tous les mâles issus ou appartenant au clan d’Avraham. Ce dernier est convalescent et au seuil de sa tente à Mamré quand trois hommes lui apparaissent. Il leur offre avec empressement l’hospitalité. Ils sont les missionnés de YHWH. L’un d’eux annonce la naissance prochaine de l’enfant de la promesse, Isaac (Yitshaq). Les deux autres iront vers Sodome et Gomorrhe pour y appliquer le jugement de destruction, malgré l’intercession d’Avraham en faveur des possibles justes : Loth, le neveu d’Avraham est préservé de la mort ainsi que ses deux filles. De leur inceste naitra les peuples des ammonites et des moabites.
    A Guérar comme en Égypte avec Pharaon, Avraham présente Sarah comme sa soeur à Avimélekh (Abimélec). Plus tard des problèmes de puits seront à l’origine d’un serment entre Avraham et Avimélekh (Abimélec), ce qui entérinera l’appellation de la localité de Béer Shéva. La naissance d’Isaac et l’antagonisme entre Sarah et sa servante Agar seront les éléments qui aboutiront à une bénédiction particulière pour Ismaël (Ishmaël), ancêtre des
    peuples arabes. Cette parachah s’achève sur la célèbre scène de la ligature d’Isaac, sur le mont Moriyah.



    Prologue


    La Parachah Vayyéra met en évidence la dimension planétaire prophétique du personnage d’Avraham père d’une multitude.
    Par son obéissance à la volonté de son Élohim, les plus riches bénédictions lui seront promises :

    « Je multiplierai ta semence comme les étoiles des ciels, comme le sable sur la lèvre de la mer : ta semence héritera la porte de ses ennemis, toutes les nations de la terre se bénissent en ta semence par suite de ce que tu as entendu ma voix » (Ge. 22,17-18 A.Chouraqui)

    A quatre mille ans de distance nous constatons la vérité de cette promesse : à ce jour, trois grands courants de pensées religieuses, Judaïsme, Christianisme Islamisme, se réclament, toute crédibilité gardée, de leurs adhésions au
    « père de la foi » Avraham. Soit une multitude de plus de trois milliards d’individus, ce qui représente environ la moitié de l’humanité.

    La Parachah Vayyera met aussi en évidence la haute dimension prophétique spirituelle d’Avraham, depuis la « montée » au sacrifice du « fils » Isaac, en passant par la révélation que sa descendance souffrirait l’esclavage mais en serait libérée, jusqu’à la « vision » du jour du Mashiah ainsi que le proclame l’Adôn Yéshoua « Avraham a vu mon jour et il s’en est réjoui. »

    Avraham apparaît bien comme étant la genèse, l’initialisation de la révélation prophétique qui se transmettra chez les prophètes hébreux, prophètes d’Israël.

    Nous dirons encore que les « actes » d’Avraham, voire de Loth, actes soumis à la volonté de YHWH révèlent que le principe de la mort est vaincu par la force de la vie qui est dans le Souffle, même dans les circonstances où à vue humaine il n’y a plus que désespérance.
    Actes qui dans la Parachah Vareyya sont marqués en deux fortes occurrences par le partage au repas des matsoth (pains sans levain).



    À « trois », mais pas trinité


    « Et YHWH lui apparut auprès des chênes de Mamré ; et il était assis à l’entrée de la tente, pendant la chaleur du jour. Et il leva les yeux et regarda;  et voici, trois hommes se tenaient près de lui ; et quand il les vit, il courut de l’entrée de la tente à leur rencontre, et se prosterna en terre. » (Ge. 18:1-2)

    L’épisode de la visite de Mamré est, par analogie numérique, repris parmi les arguments attestant du dogme trinitaire : le chiffre « 3 » ne serait alors, et sans autre justification, que la projection du « trois en un ». Cette allégation se conforte d’une autre figure similaire d’apparition du monde céleste en trois personnages, lors de l’épisode dit de la « transfiguration » où Yéshoua apparait en compagnie d’Éliyahou (Élie) et de Moshéh dans une nuée !

    « Et après six jours, Yéshoua prend avec lui Shimon-Pierre, et Yaaqov, et Yohanan son frère, et les mène à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux ; et son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voici, Moshéh et Eliyahou leur apparurent, parlant avec lui. » (Mt. 17:1-3 )

    À la rencontre bien concrète d’Avraham avec les trois hommes, qui mangèrent avec lui, nous pouvons mettre en parallèle et par analogie la « vision » d’une réalité céleste de Yéshoua accompagné de deux serviteurs d’exception. Une vision comme peuvent en recevoir les serviteurs d’Élohim, dans leur service de prophète lorsqu’ils sont sous l’action particulière du Souffle.

    Quelles sont les relations entre ces deux évènements qui mettent en scène trois personnages ? Certes, le chiffre 3 est déterminant de la marque du Fils, les exemples ne manquent pas : ne serait-ce que 3 jours et 3 nuits. Au-delà de ce sceau, que percevons-nous ? Un personnage principal, qui annonce une bonne nouvelle: Le Messager de YHWH, Le Messager de la promesse qui annonce que Sarah aura un fils ! Il s’appellera Yitshaq.
    Nous savons ce qu’il en adviendra, car la promesse se manifestera en Yéshoua.

    Dans la nuée lors de la « transfiguration » sur la haute montagne une voix se fit entendre aux disciples :

    « Et il y eut une voix venant de la nuée, disant : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le. »
    (Luc 9:35 )

    L’ordre « écoutez-le » signifie notamment : le Messager principal, c’est Lui ! Il est celui qui porte la Parole, qui de plus est la Parole par excellence ; Celui qui parle pour que la chose promise soit !

    Qui sont les « accompagnants » ? Les deux de Mamré partirent vers Sodome pour constater l’état de corruption des villes, tirer Loth hors de là et mettre en œuvre le jugement d’Élohim.
    Ce sont deux messagers (anges) de jugement.

    Qui accompagnaient Yéshoua dans la vision sur la montagne ? Moshéh et Éliyahou, soit deux prophètes de jugement.

    Pourquoi deux prophètes de jugement accompagnent-ils le Messager primordial ? Parce qu’un jugement ne peut être décrété que sur le témoignage d’au moins deux témoins. La transfiguration, loin d’être une authentification de la « trinité nicéenne », était une vision prophétique d’avenir : l’Annonciateur de la promesse qui allait bientôt officier au sacrifice
    suprême, sacrifice qui portait toute la promesse en proclamant une année de grâce de YHWH ! Mais aussi deux témoins de jugement encore à venir qui auront autant de puissance que Moshéh et Éliyahou qui jugèrent les faux dieux d’Égypte pour l’un et les idoles d’Israël pour l’autre, et tous les faux prophètes et les dominants du monde. Ils permirent la libération de l’Israël fidèle qui se morfondait. Deux témoins officieront ainsi au « jour de vengeance de YHWH ».


    « Le Souffle d’Adonaï, YHWH, est sur moi, parce que YHWH m’a oint pour apporter de bonnes nouvelles aux débonnaires, il m’a envoyé pour panser ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté, et aux prisonniers l’ouverture de la prison, pour proclamer l’année de la faveur de YHWH …. et le jour de la vengeance de notre Élohim, pour consoler tous ceux qui mènent deuil. » (Is. 61:1-2)

    Il est intéressant de constater que dans le livre d’Apocalypse, Yohanan (Jean) nous annonce la mission de ces deux témoins, en rappelant dans le même chapitre (ch 11 :3-12) qu’ils sont intimement liés jusque dans leur mort et leur résurrection à leur Seigneur Yéshoua qui fut Lui aussi mis à mort et qui ressuscitait à Jérusalem.

    Avec ces considérations nous comprenons que la Parole est harmonieuse, homogène, que ce qui est déclaré dans la Torah est toujours vrai dans les livres de la nouvelle alliance et se prolonge encore en Apocalypse pour atteindre un parfait accomplissement.



    Les
    Matsoth



    Ge. 18 :1-16 nous fait part de l’accueil des trois « Hommes ». Par hospitalité, Avraham « lave les pieds » des trois hommes et fait préparer les Gâteaux (ougoth). De la même façon, Loth accueillera les deux « anges » (la différence est remarquable) et leur proposera le lavage des pieds. Il est dit « il leur fit un repas, fit cuire des pains non levés (matsoth) et ils mangèrent » (19 :3). Nous noterons que ceux qui apparaissent comme des hommes aux yeux d’Avraham seront perçus comme des anges (messagers) aux yeux de Loth … A méditer.

    Similairement à ces passages, nous retrouvons ces mêmes termes au Péssah de Mitsraïm (Pâque d’ Égypte) où il est dit :

    « ils cuisirent la pate qu’ils avaient fait sortir d’Égypte (en) gâteau de Matsoth (Ougoth matsoth) car elle n’avait pas levé car ils furent chassés d’Égypte et ils ne purent s’attarder… » Exode 12 :39

    C’est ainsi qu’est comprise l’interprétation des « ougoth » d’Avraham qui célébrait ainsi prophétiquement la promesse de la libération d’Égypte, événement qu’il a anticipé avec grande joie. Comme nous pouvons affirmer qu’il a vu avec grande joie le jour du Mashiah Yéshoua.

    C’est après le partage des Ougoth-Matsoth que fut annoncé à Avraham le jugement de Sodome et que furent annoncées les grandes bénédictions sur Avraham et sa postérité.

    C’est après le partage des matsoth que Loth fut arraché par les anges à l’emprise de Sodome. C’est après la prise à la hâte des matsoth que les hébreux sortirent d’Égypte, et c’est après le partage des pains sans levain que la « montée » de Yéshoua le Fils se fit pour le sacrifice suprême.


    La « Montée » du fils Isaac (Yitshaq)


    Isaac est bien le fils de la promesse ; ce qui le distingue d’Ishmaël car Isaac est le premier de la postérité d’Avraham à être circoncis le 8ème jour selon la mitsvah de YHWH (21 : 3). A l’image de Yéshoua qui sera de même circoncis le 8ème jour.

    C’est en tant que « fils » soumis à son père Avraham qu’Isaac « montera » au sacrifice au mont Moryah ; lieu reconnu par le rabbinat comme étant Yéroushalaïm, comme étant le lieu du mont du temple.

    Avraham est soumis au Père des cieux et Isaac est soumis à la volonté de son père. Avraham devait être considéré, sans doute comme l’admet la coutume de cette époque, comme « sacrificateur ». Dans les peuples idolâtres, d’où Avraham dut sortir, les pères sacrificateurs offraient leur fils ainé à leur "dieu". Essayons de comprendre l’épreuve qui nous aurait plongés dans l’incompréhension : Avraham devait sortir de ces nations idolâtres pour
    ne plus se comporter comme elles, et voilà que Elohim lui demande de sacrifier son fils unique ! Quel paradoxe !

    Le dialogue devient transcendant lorsque rompant le silence le fils dit au père: 

    « Mon père ! Avraham dit : me voici mon fils ! Isaac dit où est l’agneau ? Élohim pourvoira l’agneau ! »

    La scène est magistrale car la Parole nous fait savoir que le père et le fils sont yahdav (ensemble unis) pour la montée vers le sacrifice. Ainsi qu’il est écrit 22 :6, 22 :8 et 22 :19 : « ils vont les deux unis ». Les visions, les volontés du père et du fils sont claires.
    C’est avec la foi, grave mais sereine, qu’ils « marchent avec YHWH », percevant, réalisant en conscience toute l’importance de l’acte qui leur est donné d’accomplir. Isaac, victime réelle mais provisoire, est libéré de l’acte auquel il ne pouvait satisfaire, car il est homme issu de père et de mère charnels. Néanmoins, YHWH pourvut encore momentanément à la nécessaire
    réconciliation par le don de la vie en désignant un « bélier » tenu par les cornes dans un buisson, modélisant ainsi le sacerdoce temporaire Aharonique. Bélier dans le buisson, qui sera également le prototype de Celui qui apparaîtra en Horeb dans le buisson ardent, préfigure de Celui qui sera le véritable Agneau d’Élohim : Yéshoua, le Fils.

    Avraham a véritablement vu le jour du Messie d’Élohim : Yéshoua. Le don d’Isaac l’Unique, dans le sens de « mieux aimé » d’Avraham préfigure bien le don de Yéshoua le Fils bien aimé en qui le Père a mis toute son affection.
    Le principe de vie a triomphé à la croix par la résurrection du Fils. Le principe de vie a triomphé en Isaac au mont Moryah, prémices de la résurrection au jour du Messie.

    C’est par l’obéissance du Fils d’Élohim que les hommes peuvent recevoir le pardon et le Salut. C’est par l’obéissance d’Avraham à l'Elohim des cieux YHWH que les nations seront en finalité reconnaissantes pour les bienfaits reçus grâce à l’intercession d’Avraham et de sa postérité.



    Le rire de Sarah


    « Sarah dit : Élohim m’a fait un rire. Tout entendeur rira de moi » 21,6
    « Sarah voit rire le fils qu’Agar, la Mitsrit (l’Égyptienne), avait enfanté à Avraham » (21 :9 A.Chouraqui)

    Le rire de Sarah vient d’Élohim Lui-même, c’est celui de cette descendance miraculeuse promise et donnée à Avraham alors qu’il ne l’attendait plus. Ce n’est plus un rire incrédule, mais celui de l’allégresse et de l’action de grâce. (A.CH). 

    Mais les « entendeurs » de ce monde riront de moquerie comme rit Ishmaël. Moquerie de refus de l’inconcevable, de l’impossible, car là, de corps usés est né l’improbable. Là est né ce que le monde ne peut supporter : l’intervention de Elohim et le choix de Elohim qui affirme ses prérogatives. 

    C’est ainsi que la vielle humanité rit toujours de la naissance divine, par choix du Père, du Fils Yéshoua.
    C’est ainsi qu’Ishmaël et ses collègues se moquent toujours de la naissance d’un Fils d’Élohim appelé Yéshoua. 

    C’est encore ainsi que riront les nations de l’annonce des 2 témoins de la révélation de Jean du retour de ce Fils. Ils riront jusqu'à les mettre à mort et leurs rires seront réjouissances jusqu'à ce qu’à nouveau la vie par le Souffle triomphe de la mort par la relevée des deux témoins. C’est alors que le rire de Sarah, rire de joie et de grâce, se joindra à la joie de notre père Avraham qui avec les enfants de Elohim verront le jour de l’Avènement du Prince de la vie : Yéshoua le Messie d’Aviynou chébachamayim, Notre Père qui est aux cieux.

    Celui qui rit en vérité est Celui à qui appartient la victoire :

    “Il rit, Celui qui habite le ciel, le Seigneur se moque d’eux. Il leur parle dans sa colère, dans sa fureur il les épouvante : C’est moi qui ai investi mon roi sur Sion, ma montagne sacrée ! Je vais proclamer le décret de YHWH ; IL m’a dit : Tu es mon fils ! C’est moi qui t’ai engendré aujourd’hui. Demande-moi et Je te donnerai les nations comme patrimoine, comme propriété les extrémités de la terre ;” (Psaumes 2:4-8)



    L'intercession d'Avraham


    A l’annonce de la sentence divine sur les villes de Sodome et Gomorrhe, Avraham interroge Celui des trois « hommes » qui est désigné dans le texte par YHWH.

    “Et Avraham s’approcha, et dit, feras–tu périr le juste avec le méchant ?” (Ge. 18:23)

    Certainement, Avraham pensait à Loth son neveu, mais aussi par compassion à tous ceux qui, peut-être, seraient encore considérés comme justes parmi cette génération perverse, comme le fut Noah dans la génération pré diluvienne. Certainement, YHWH pouvait retirer de la destruction ceux qu’IL agréait, mais la miséricorde du Seigneur pouvait-elle s’étendre à toute la ville s’il y résidait une « communauté » même restreinte de justes ? La réponse fut
    affirmative : s’il y avait ne serait-ce que dix justes, alors le Seigneur épargnerait la ville à cause de ceux-là !

    Que ce soit Avraham, à cause de son intercession, ou des potentiels justes à cause de leurs actes les séparant « moralement » de la génération perverse … la situation nous relie à la fin des temps pour lesquels il est écrit :

    “car alors il y aura une grande tribulation, telle qu’il n’y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant, et qu’il n’y en aura jamais. Et si ces jours là n’eussent été abrégés, nulle chair n’eût été sauvée ; mais, à cause des élus, ces jours là seront abrégés.” (Mt. 24:21-22 DRB)

    Si des justes, ou mieux, des justifiés par le sang de l’Agneau sont dans une ville ou ailleurs, cet endroit ne sera-t-il pas sous le regard du Seigneur ? Oui, tant que des témoins auront à travailler, rien n’arrêtera leur témoignage. S’ils doivent se sauver, comme les disciples à Jérusalem ou comme Loth, ils le sauront et à l’extrême une intervention divine les en retirera.
    Le jugement pour corruption qu’ont subi Sodome et Gomorrhe ne pouvait se déclencher qu’après le départ de Loth. Cela ne signifie pas pour autant que les témoins du Seigneur soient exempts de la colère de l’adversaire ! Ce qui n’est pas le jugement du monde…

    Certainement la présence des enfants d’Élohim ici ou là est importante. Elle porte la bénédiction et sollicite la patience divine.
    Note JYH: Ceci est une réponse à la question souvent posée: "pourquoi suis-je seul" ?, "où y a-t-il une assemblée de disciples dans ma ville" ?...

    Les élus veillent et intercèdent : « Père que les temps de jugement soient abrégés et leur intensité limitée, Père dans ta miséricorde prend pitié de ces hommes qui ne reconnaissent plus leur droite de leur gauche … Hâte Ton Royaume et le retour de notre Adon. Amen ». 


    Shabbat Shalom véshavoua tov



    JYH
    18/11/2016
    D'après "Blog Qéhila"
    (Copie autorisée et même souhaitable, à condition d'en redonner le texte intégral et les sources)




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    Parachah "Lekh-Lekha" (Va pour toi)

     

    Pensée :

    « Je bénirai ceux qui te béniront et qui te méprisera je maudirai » (Ge 12 :3)

    La bénédiction est rendue au pluriel, car toutes bénédictions se multiplient et se partagent. La malédiction est rendue au singulier, car la justice d’Élohim n’affecte que celui qui est coupable.




     


    LA PARACHAH : « LEKH-LEKHA » 
    (Va pour toi)


    Shabbat 28 octobre 2017
    (commentaire de 2013)


    Lectures:
    Parachah : Bérèchiyth /Genèse 12 à 17 fin
    Haftarah : Yéshayahou/Isaïe 40 : 27 à 41 :16
    Bérith Hadachah : Romith/Romains 11 : 25 à 36


    Rappel: les commentaires ne sont pas des études, mais des pensées que la lecture de la parachah nous inspire et nous permet, sur une
    année, de relier les textes de la Torah et des Prophètes aux textes de la Bériyth haHadachah, de l’Alliance renouvelée en Yéshoua.


    Introduction et résumé de la parachah (exposé)

    Les deux premières parachiyoth du livre de la Genèse nous ont permis d’étudier le processus de la création de l’homme et de son environnement, ainsi que la nécessité d'améliorer/réparer cette création devenue violente, dispersée et éloignée de l’amour voulu par le Créateur YHWH. Noah (Noé) a commencé ce travail de retour, Avram-Avraham va le continuer.

    La parachah Lèkh Lekha commence par la demande de YHWH à Avram de quitter son pays et la maison de son père. A peine arrivée en terre cananéenne, la famille des premiers croyants est confrontée à la famine et est contrainte de descendre en Égypte.
    Leur foi sera soumise à plus rude épreuve à l’occasion de « l'enlèvement » de Saraï par le Pharaon. Sorti d’Égypte avec un « cadeau égyptien », nommé Agar, Avram affronte la séparation d'avec son neveu Loth, avant d’organiser son sauvetage à la tête d’une petite armée de 318 combattants. La rencontre avec le roi de Shalem permet à Avram d’échanger pain et vin avec ce sacrificateur du « ÉL Très-Haut ». Pour contourner la malédiction de la stérilité de Saraï, les femmes travaillent à la naissance d'Ishmaël qui ne
    sera pas pour autant l’héritier de la promesse territoriale. A l’occasion de l’alliance dans la circoncision de tous les mâles, celui qui s’appelle dorénavant Avraham reçoit la promesse d’une descendance par l’annonce de la naissance d’Yitshaq.

    A la fin de cette parachah, Avraham a 99 ans. Il est la 10e génération après Noah et la 20e après Adam (à la 26ème, valeur numérique du tétragramme YHWH, ce sera Moshéh).
    Avraham aura 100 ans à la naissance de Yitshaq (Isaac) et 160 ans à la naissance de Yaâqov (Jacob) son petit-fils. Quand Avraham décédera à 175 ans, Yitshaq (qui a alors 75 ans) et Yaâqov (qui a alors 15 ans) auront pu vivre et étudier ensemble pendant 15 ans, nous disent les commentateurs.

    A noter : la parachah Lékh-lekha ne porte qu’une seule mitsvah (commandement), celle relative à la circoncision / milah de la chair. Ce commandement sera répété et repris par Moshéh dans la parachah Tazria (Lévitique 12, 3)

    A noter également : la gématria / valeur numérique de Lékh lékha est « 100 », comme l’âge d’Avraham à la naissance de son fils. Les lettres et mathématiques, liées à l’utilisation de la langue hébraïque, portent en elles une puissance de réalisation et de concrétisation de la promesse, soit pour Avraham d’obtenir une descendance s’il acceptait de «partir, pour lui-même ».

    Lisons en hébreu le verset introductif de notre section (chapitre 12,1) :

    - Vayomer YHWH el-Avram : YHWH dit vers Avram
    - Lékh- lekha : va pour toi (pour ton bien)
    - méartsékha : de ton pays
    - oumimoladtékha : de ta terre natale
    - oumibéyt aviykha : de ta maison paternelle
    - el-ha'aréts aséer aréka : vers le pays que Je t’indiquerai.



    « Lèkh-lekha » ou « Va pour toi, vers toi-même, et dans ton intérêt… »


    « (Yahvéh) YHWH dit à Avram : Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t’indiquerai. »

    Il nous faut relever un premier point susceptible de faire débat : lorsque Elohim YHWH appelle Avram à sortir de son pays, il est déjà sorti car il est à Haran et a déjà quitté Our. Mais Avram doit aller plus loin que la seule sortie d’Our et doit quitter également sa parenté qui s’est alors installée dans une autre ville. D’où le troisième ordre insistant qui vient parachever le triple arrachement imposé (pays-civilisation, ville, famille) : quitte la maison
    de ton père. Sur ce triple arrachement à lui-même, remarquons que Yahvéh YHWH demande d'abord à Avram de s'arracher à son pays. C'est là un geste assez facile à accomplir, car la notion de pays reste vague et vaste. Puis Elohim lui demande de quitter son lieu de naissance, ce qui est bien plus difficile, car il y a beaucoup d'amis et de souvenirs dans le lieu où l'on est né et où l'on demeure. Enfin, Elohim exige de lui qu'il quitte sa maison familiale, sachant les liens qui l'unissent aux membres de sa famille.

    Rappelons ensuite que la sortie de Chaldée et plus particulièrement de la ville d’Our s’effectue paradoxalement en famille (qu’il devait quitter…) sur une impulsion du patriarche Térah. C’est pourquoi il est écrit plus loin :
    « Je suis YHWH qui t’ai fait sortir d’Our des Chaldéens, pour te donner ce pays en possession. »

    Il est ici rappelé fermement à Avram que l’arrêt prolongé à Haran s’inscrit dans le cadre d’une sortie avortée, ratée. Sur la route de Canaan, la famille des patriarches s’installe à Haran et fait « fortune ». Nous en concluons, qu’à Haran, Térah et les siens ont reconstitué le modèle de vie qu’ils devaient pourtant oublier. Ainsi l’appel à sortir n’était pas qu’une proposition
    « géographique », mais une invitation à un déplacement plus intime, plus profond, plus personnel. C’est pourquoi à l’expression « du lieu de ta naissance » nous préférons « de ta naissance », car nous comprenons qu’une renaissance était l’objet pour Avraham, comme pour tous ceux qui l’ont pour modèle de foi.

    Lorsque notre Elohim YHWH nous invite à un rendez-vous géographique (de quelques heures, quelques jours ou pour le restant de nos jours), Il nous invite également et essentiellement à un rendez-vous avec nous-mêmes, dans notre intérêt. Pour comprendre le sens de notre vie et accepter notre destin aussi humble soit-il, il nous faut parfois sortir de notre terre, car nous en avons absorbé les caractéristiques. Lesquelles ne sont pas toujours compatibles avec les oeuvres que notre Père veut nous confier.

    Être capables de se séparer de ses anciennes habitudes, de rompre avec toutes les inerties et systèmes de pensées qui pourraient encore nous retenir (nécessités matérielles, habitudes culturelles, contraintes familiales) est essentiel pour répondre à l’exhortation du Seigneur de « sortir » et donc de
    « rejoindre ».
    « Quitte ton pays…et je ferai de toi une grande nation ! » : Avraham n'a mérité d'avoir des enfants et une descendance nombreuse qu'après avoir accepté de « s’arracher ». l’obéissance, Elohim YHWH répond par la bénédiction, en donnant au-delà de ce que le coeur désire. 

    Paradoxe apparent : en obéissant à l’appel de Elohim, Avram semble aller de difficultés en difficultés. C’est un fait et une constante dans le chemin du croyant. Une nécessité aussi pour affiner foi et engagement dans les oeuvres. Est-ce à dire que lorsqu'on est au service de Elohim on n'a pas le droit de jouir de la sécurité, de la quiétude, du bien-être ? Après avoir dit, LEKH, YHWH Élohim ajoute : LEKHA, ce qui signifie « pour toi ».
    « Si tu vas comme Je te le demande, si tu agis selon ma volonté, dit YHWH, ce sera aussi pour toi » : pour ton bonheur, pour ton épanouissement, pour ta satisfaction. En d’autres termes (prophétiques),
    « choisis la vie, et tu vivras… ».



    La rencontre avec Mélkiy-Tsédeq et le sacerdoce du EL Très-Haut


    A Mamré, Avram ne s’endort pas dans une vie contemplative. Il lève une armée et délivre son parent Loth, emmené captif. Hélas, suite à cette prouesse guerrière, Avram délivre également les gens de Sodome et Gomorrhe. Le roi de Sodome s’avance alors pour soudoyer Avram et vraisemblablement le compromettre : s’interpose alors l’énigmatique
    Mélkiy-Tsédeq, roi de Shalem pour empêcher ce rapprochement contre-nature, la destruction de ces villes pécheresses étant vraisemblablement déjà programmée.

    « Quand Avram revint après avoir battu Kedor-Laomer et les rois qui étaient avec lui, le roi de Sodome alla à sa rencontre dans la vallée de Shavé (c’est la vallée du Roi). Mélkiy-Tsédeq, roi de Shalem, apporta du pain et du vin ; il était prêtre de Elohim Très-Haut. Il prononça cette bénédiction : "Béni soit Avram par le Elohim Très-Haut qui créa ciel et terre, et béni soit le Elohim Très-Haut qui a livré tes ennemis entre tes mains." Et Avram lui donna la dîme de tout. » (Genèse 14,17)

    Avant de recevoir l’alliance divine et de porter son signe en sa chair circoncise, avant de changer de nom – AvraHam - et de « porter » l’une des lettres du tétragramme YHWH, Avram rencontre Mélkiy-Tsédeq, prêtre de El Elyon. Roi de Shalem, son nom signifie roi de justice, roi de complétude… (JYH: En rappelant que "Elohim" contient plusieurs "noms", plusieurs "titres", plusieurs "fonctions" qui peuvent être "déléguées"...) et il vient expressément bénir Avram au nom du EL Très-Haut. Reconnaissant pour la victoire gagnée par la famille d’Avram, le roi de Shalem offre pain et vin à Avram et reçoit en retour la dîme de tout de la part du patriarche.

    Pour le judaïsme, Mélkiy-Tsèdeq, roi de Shalem – (qui serait la ville de Jéru-Salem ?) – est traditionnellement identifié à Shem, fils de Noé. Ce personnage serait dans cette hypothèse donc humain, temporel et sémite par définition. Cette thèse présente l’avantage d’établir un lien de parenté avec Noé et de « judaïser » avant l’heure la ville de Shalem en la positionnant très concrètement dans la sphère d’influence Avrahamique et au-delà de
    Jacob-Israël. Ainsi lit-on dans le Targum de Jérusalem :
    « Mélkiy-Tsèdeq, roi de JéruShalem, est Sem, fils de Noé, qui était grand prêtre du Très-Haut … Le roi juste, lui fils de Noé, roi de JéruShalem, alla rencontrer Avraham et lui donna du pain et du vin. En ce temps là, il pratiquait devant l’Eternel.»

    Cette thèse est communément admise par les premiers "Pères de l’Église" (catholique romaine), comme "Saint Jérôme" qui stipule qu’il s’agissait là de l’opinion générale des Juifs de son temps, relayé en cela par "Saint Épiphane" témoignant de celle des Samaritains. Cette hypothèse est validée au 16ème siècle par Luther.

    Qu’en penser ? La thèse rabbinique sur le roi de Shalem, fils de Noé, est certes très avantageuse pour le judaïsme et ses revendications territoriales sur Jérusalem, mais ne semble pas être cohérente avec l’épisode de la ligature d’Isaac. En effet, arrivé au Mont Moryah pour réaliser l’acte le plus important dans leur compréhension de la Révélation du Elohim unique, Avraham et Isaac apparaissent seuls.
    Où est donc le Roi de Shalem-Jérusalem, Mélkiy-Tsédeq ? Le seul prêtre du Très-Haut officiant dans ce secteur du monde et roi de la « ville » de surcroît serait-il absent un tel jour ? Il semble ne pas même y avoir de ville sur cette montagne qu’Avraham a cherchée pendant trois jours. La part de
    mystère demeure donc sur ce personnage.

    Ce que nous tenons pour vrai : Avraham reçoit de ce "messager", qui vient expressément à sa rencontre pour le dissuader d’une alliance avec le roi de Sodome, « une lettre de mission » qui doit conduire sa famille, son peuple et les nations à accepter à terme une forme authentique de prêtrise. L’annonce d’une telle prêtrise à venir est confiée au patriarche pour qu’il y veille, la porte et la garde. Il doit permettre par sa foi et son obéissance la réalisation de cette annonce prophétique et la révélation au monde de cette
    prêtrise d’El Elyon, basée sur le partage du pain et du vin: une prêtrise à la manière du « roi de justice, roi de paix » et réalisée 2000 ans plus tard par Yéshoua.

    Ainsi, avant même l’élection d’Israël d’entre tous les peuples au pied du mont Horeb et l’institution du service au Mishkan/Tabernacle, Avram reçoit la révélation du Salut (Yéshoua ou YesHuW'aH)) et communie à travers le pain et le vin. Mélkiy-Tsédeq apparaît dès lors comme prophète, sachant et connaissant l’aboutissement de l’Histoire mouvementée d’Israël, non encore né. Il est en soi le début et la fin d’une histoire confiée à Avram et que ce dernier doit s’efforcer de déployer. Ainsi pourrions-nous aussi mieux comprendre les phrases énigmatiques de notre Seigneur Yéshoua concernant Avraham dans l’évangile de Jean, 

    « Avant qu’Avraham fût, je suis » et « Avraham a vu mon jour ». 
    JYH: C'est énigmatique également à cause d'une très mauvaise traduction (volontaire) et donc interprétation du grec... ce qui donne cette autre interprétation:
    Voir: http://jyhamon.eklablog.com/23-avant-qu-abraham-fut-au-lieu-de-abraham-devienne-a107708152




    L’Alliance entre les morceaux et en la chair, une réparation nécessaire


    Suite à la révélation de ce modèle sacerdotal supérieur, comment appréhender le sacrifice d’animaux commandé pour la première fois en ce qui concerne Avraham dans la suite du récit ? « Après ces événements [rencontre avec Mélkiy-Tsédeq], la parole de YHWH fut adressée à Avram, dans une vision : Ne crains pas, Avram ! Je suis ton bouclier… » et « Comme le soleil allait se coucher, une torpeur tomba sur Avram et voici qu’un grand effroi le saisit. »

    « Ne crains pas » et « un grand effroi le saisit » : Avram a peur … peur de ne pas avoir d’héritier et de descendance. Les promesses de son Elohim seraient-elles vaines ? A l’occasion d’un sacrifice animal / qorban, Elohim donne à Avram la possibilité de se rapprocher et de conclure une alliance avec Lui. Le rapprochement avec le divin est opéré au plus fort des ténèbres alors qu’Avram se remet à douter en prenant connaissance des
    siècles d’esclavage promis à sa descendance non encore existante !

    Après avoir partagé pain et vin avec le sacrificateur du Très-Haut et ainsi avoir vu « le jour du Mashiah », Avram – en proie à ses peurs et ses doutes comme tout humain – est contraint de se « rapprocher » au plus près de son Élohim au travers d’un sacrifice animal, à la manière d’Abel le juste. Le sacrifice animal, devenu un temps nécessaire pour rapprocher la créature de son Créateur, prend provisoirement la place de la prêtrise à la manière du
    « Roi de Justice », Mélkiy-Tsédeq ; un titre que nous attribuons également à
    Yéshoua.

    « Saraï dit à Avra : Vois, je te prie: YHWH n’a pas permis que j’enfante. Va donc vers ma servante. Peut-être obtiendrai-je par elle des enfants. Et Avram écouta la voix de Saraï. »

    Après la bénédiction du roi de justice par le pain et le vin, après la confirmation de cette bénédiction par l’alliance entre les morceaux de chair animale, Avram va écouter les plans de sa femme (voir Adam et Havah) et se laisser submerger par ses doutes. Le rapprochement souhaité par le Créateur se transforme dès lors en éloignement. Après la naissance « artificielle »
    d’Ishmaël s’ensuit un silence divin de 13 années.

    « Avram avait quatre-vingt-six ans quand Agar le fit père d’Ishmaël. Lorsqu’Avram eut atteint quatre-vingt-dix-neuf ans, YHWH  lui apparut et lui dit : Je suis El Shaddaï, marche en ma présence et sois parfait. J’institue mon alliance entre moi et toi, et je t’accroîtrai extrêmement. Et Avram tomba la face contre terre. » (Genèse 16,16)

    A cet endroit précis du récit biblique, est instituée la mitsvah de la circoncision pour tous mâles de la maison Avrahamique. Après l’Alliance
    « entre les morceaux d’animaux », Avraham doit accepter une nouvelle Alliance « entre les morceaux de sa propre chair ».
    Dès lors, le rapprochement avec le Créateur s’opère par un signe visible quotidiennement et au plus près de l’intimité de l’homme. Faudra-t-il aller encore plus loin pour que l’homme retrouve le chemin de la Maison du Père et que son péché soit couvert ?

    La réponse à cette question sera donnée 2000 ans plus tard. Car l’épisode de la ligature d’Isaac nous montre qu’il n’appartient pas à l’homme de pourvoir au sacrifice comme l’y invitent les religions des faux dieux. Le sacrifice d’un homme pêcheur ne serait, par ailleurs, d’aucune utilité car non agréé par le Elohim infiniment Saint. L’homme est plus sobrement appelé à exercer la prêtrise à la manière de Mélkiy-Tsédeq, en prenant acte et en acceptant par Foi d’être au bénéfice du sacrifice de l’Adon Yéshoua, lequel transcende
    sans dénaturer circoncision et sacrifices d’animaux, à considérer comme des étapes pédagogiques nécessaires dans le long processus de retour. Ce que devait avoir bien compris Avraham ; ce en quoi son mérite est plus grand, lui qui est qualifié « d’ami d'Elohim YHWH ».



    Avraham et Noah, des araméens greffés sur un Israël à venir… comme nous ?


    La parachah Lékh-Lekha suit la parachah Noah : interrogeons-nous sur la notion de Tsadik / Juste, posée par la Tradition. Quelle différence y-a-t-il entre Noah et Avraham sur ce plan ?

    La première occurrence du terme Tsadik apparait à propos de Noah. Conclusion partagée par tous les commentateurs : en dehors d’Israël, il y a donc des Tsadikim car Noah ancêtre d’Avraham l’araméen n’est pas Israélite.
    A ce propos, il faut rappeler qu’Avraham et Isaac eux-mêmes ne sont pas Israélites. C’est quand Jacob devient Israël qu’à postériori Isaac et Avraham font partie d’Israël : comme greffés sur un collectif encore à venir ! Cette intuition du judaïsme ne contredit en rien la thèse paulinienne de la greffe selon romains 11. La greffe des goïm sur le collectif Israël peut s’entendre comme une greffe sur un collectif déjà existant … mais elle peut également s’entendre comme une greffe sur un Israël recomposé et encore à venir.

    Car quand le rabbi Shaul de Tarse (Paul) pose les fondamentaux de la thèse de la greffe, Israël est réduit à la seule composante de Juda. Or, Paul n’est pas sans ignorer les prophéties relatives aux deux maisons d’Israël (et Juda) et ne présente pas la greffe des croyants des nations sur Juda mais sur Israël ("Tout Israël"): il parle donc d’un Israël encore à venir, disparu, mais qui sera en son temps, recomposé. (Voir le dernier recensement en Apocalypse 7)

    C’est ainsi qu’il faut considérer toute la préface historique depuis le 1er homme (Adam) jusqu’au moment où Jacob reçoit le nom Israël : Noah, Avraham, Isaac sont habilités à être des « amis, prêtres, justes, lutteurs de Elohim » dans la mesure où, a postériori, ils ont menés à Jacob. S’ils n’avaient pas mené à Jacob, comment aurait-on parlé d’eux en dehors du collectif Israël ?

    "L’espace temps" n’étant qu’une dimension de plus pour Élohim, Il lui est aisé de greffer sur Jacob-Israël tous ceux qui vécurent avant…et tous ceux qui vivront après. Ainsi qu’il est précisé en Deutéronome 29,14 : « Tu vas entrer dans l’alliance de YHWH, ton Elohim, avec le serment qu’il a fait, et que YHWH, ton Elohim, conclut aujourd’hui avec toi, afin de t’établir
    aujourd’hui pour son peuple et d’être lui-même ton Elohim, comme il te l’a dit, et comme il l’a juré à tes pères, Avraham, Isaac et Jacob. Ce n’est pas avec vous seuls que je conclus cette alliance avec serment, mais c’est avec ceux qui sont ici parmi nous, présents aujourd’hui devant YHWH, notre Elohim, et avec ceux qui ne sont point ici parmi nous aujourd’hui… »

    Paul nous parle de cette dimension supplémentaire qui échappe à l’entendement humain lorsqu’il déclare aux Éphésiens, chapitre 3:18 :

    « Ainsi vous recevrez la force de comprendre, avec tous les saints, ce qu’est la Largeur, la Longueur, la Hauteur et la Profondeur, vous connaîtrez l’amour du Messie qui surpasse toute connaissance… »

    Aux 3 dimensions usuelles, Paul en ajoute une 4ème qu’il nomme Profondeur
    (le mot espace-temps n’existe pas encore !) et de conclure que pour comprendre l’amour de Elohim, il nous faut envisager cette dimension supplémentaire. Ce que le judaïsme a intuitivement accepté de faire, en considérant que le passé et le futur peuvent se rencontrer en un point précis de l’histoire où Elohim s’invite dans l’univers matériel et décide de faire Alliance ; en l’occurrence, au pied du Mont Horeb.

    Notons s’agissant de ces deux justes (Noah et Avraham) que YHWH Élohim s’adresse à Avraham en disant : « marche devant Moi » alors que pour Noah, il est précisé que ce dernier « marchait à côté d’Élohim ». Une hiérarchie semble s’instaurer entre ces deux justes. En effet, le « marche devant Moi » et souvent lu comme « Annonce-Moi ! ».

    Est-ce là le secret et le mérite d’Avraham avinou père de la Foi ? Il a été choisi pour témoigner de la Torah parce qu’il a été capable d’imaginer la Torah avant même qu’elle soit révélée. Pour nous, les choses sont réputées plus simples car la Torah existe et elle nous fut expliquée par Celui qui est la Parole de Elohim. Nous n’avons pas, comme Avraham à l’imaginer, à la deviner, mais à la suivresans en inventer une autre.


    Shabbat shalom véshavoua tov. 



    JYH
    11/11/2016
    D'après "Blog Qéhila"
    (Copie autorisée et même souhaitable, à condition d'en redonner le texte intégral et les sources)



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