• Parachah "Chemoth" (Noms)




    Pensée :

    “Et il dit, N’approche pas d’ici ; ôte tes sandales de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte.” (Ex 3:5)

    “Et le chef de l’armée de Yahvéh dit à Josué, ôte ta sandale de ton pied, car le lieu sur lequel tu te tiens est saint. Et Josué fit ainsi.” (Jos 5:15)

    Voici Moïse puis Josué face à une situation similaire. Là où se tient l’Ange du buisson puis le chef de L’armée de YHVH, ce lieu est sacré. L’Ange est dans les deux cas le même. Quelle est cette apparition du céleste, tantôt feu, tantôt soldat l’épée à la main ? Le même qui répondait à Manoah qui lui demandait son nom :

    “Et l’Ange de Yahvéh lui dit, Pourquoi demandes–tu mon nom ? Il est merveille.” (Jug 13:18)

     




    PARACHAH : « CHEMOTH » 
    (Noms)


    Shabbat 21 janvier 2017
    (Commentaire de 2012)


    Lectures:
    Parachah : Chémoth /Exode 1 :1 à 6 :1
    Haftarah : Yésha’yahou /Isaïe 27 :6 à 28 :13
    Bérith Hadachah : Galatiyim /Galates 3 :22 à 4 :9


    Rappel: les commentaires ne sont pas des études, mais des pensées que la lecture de la parachah nous inspire et nous permet, sur une année, de relier les textes de la Torah et des Prophètes aux textes de la Bériyth haHadachah, de l’Alliance renouvelée en Yéshoua.


    Résumé de la parachah:
    Yaaqov (Jacob) et ses fils, Yéhoudah (Juda), Yossef (Joseph) et leurs 10 autres frères, complémentés de Ménashéh et Éphraïm, sont morts au pays d’Égypte. Les hébreux résident désormais dans ce pays et y prospèrent. Un Pharaon qui n’a pas connu Yossef, asservit le peuple hébreu à de lourds travaux et tente de contenir la démographie d’Israël en assassinant les jeunes
    enfants mâles. Moshéh (Moïse), l’un d’eux, est recueilli par la fille de Parô, Pharaon. Moshéh devenu adulte se rend coupable d’un crime de sang et s’enfuit au pays de Madian, où il s’établit chez Réouel-Yithro, dont il devient le gendre. Pendant cette seconde partie de sa vie, l’Élohim d’Israël, YHWH, se révéle à Moshéh. IL le missionne pour retourner en Égypte et l’associe à son frère Aharon pour délivrer Son peuple de la main de Pharaon. Mais Pharaon ne veut pas laisser partir le peuple pour qu’il serve YHWH. S’ensuit la première des révoltes du peuple contre Moshéh et Aharon, puis la première supplique de Moshéh à l’adresse de son Élohim et Sa réponse : « maintenant, tu vas voir ... ».

    Moshéh est de la 26ème génération et vivra 120 ans. Il a 40 ans quand il quitte l’Égypte, il a 80 ans quand il intervient auprès du Pharaon, puis il passe encore 40 ans dans le désert sans pouvoir entrer en Kanaan. Moshéh est fils de Yokhébéd et d’Amram, lui-même fils de Qéhath, qui est fils de Léviy, fils de Yaâqov. Ainsi le « sauveur » de cette génération n’est ni de Juda, ni d’Éphraïm car la priorité du temps n’est pas au messianisme ni à la royauté, mais à la constitution d’un peuple de sacrificateurs, à la formalisation d’un culte et d’une Tente de rendez-vous d’où le Verbe et la Loi seront entendus de tous. 



    Une nouvelle étape dans le plan de Salut de Elohim, la création d’une entité collective nommée: Israël 


    « Véélléh chémoth bénéy Yisrael… » : et voici les Noms des enfants d’Israël. Le livre de Chémoth est la suite du livre du commencement (Béréchiyth) comme l'indique la lettre "vav" [w] qui commence ce livre, car cette lettre vav a le sens de la coordination de continuité, "et".

    Curieuse entame toutefois pour ce second livre de la Torah.
    Ces noms ne sont-ils pas déjà connus et rappelés dans le dernier chapitre du livre de la Genèse ? Le livre de la Genèse s’achève en effet sur la mort de Yossef et sur une promesse prophétique laissée par ce dernier à ses autres frères, réunis pour accompagner son dernier souffle terrestre : « visiter (1), IL vous visitera Élohim » (Genèse 50 :25).

    (1) Verbe hébreu [Paqod] qui signifie : visiter, inspecter, avoir l’oeil sur quelqu’un, considérer, rechercher, se souvenir de quelque chose, punir, faire le dénombrement, passer le peuple en revue, établir, charger d’un emploi, mettre en dépôt, examiner

    Suit vraisemblablement une longue période où YHWH laisse l’histoire humaine se dérouler sans intervenir jusqu’à un point précis, nécessaire à la réalisation de l’étape suivante. D’autres périodes similaires de « silence apparent d'Elohim » seront à enregistrer dans l’histoire d’Israël et des nations.
    Des silences nécessaires et préalables à la manifestation « visible et sonore » du Verbe. Nous pouvons penser que les silences préalables seront d’autant plus importants, voire angoissants, que la prochaine manifestation divine attendue sera déterminante.

    Le prochain « silence » notable que nous attendons est celui mentionné en Apocalypse : « Et lorsque l’Agneau ouvrit le septième sceau, il se fit un silence dans le ciel, d’environ une demi-heure… ». Un silence d’une demi-heure suivi d’un vacarme d’une demi-heure, c’est l’heure du jugement, à relier au
    « jour et à l’heure que nul ne connait si ce n’est le Père ».

    Le silence enregistré pendant plusieurs générations en pays de Goshen, prophétisé par Yossef, est interrompu dans cette première parachah du livre de l’Exode. « Voici les noms » : il s’agit bien des mêmes noms qu’à la génération précédente mais quelque chose a changé. L’Élohim qui ne se révélait jusqu’alors qu’à un individu, à Avraham, puis à Yitshaq, puis à Yaaqov-Israël, se révélera
    désormais à tout un peuple, à un peuple considérable. Le temps des patriarches cède la place au temps d’un peuple-famille de douze tribus identifiées et bientôt comptabilisées: Israël. Bâti sur le fondement prophétique des patriarches, il appartient à ce nouveau peuple (résultante des promesses) d’écrire et de réaliser l’étape suivante du Plan de Salut divin. Une autre époque commence.

    L’acte de naissance de cette entité « Israël » (tout Israël), sur le modèle de ce que fit Avraham, consiste à sortir, à s’arracher, à quitter un modèle existant. Quitter un monde angoissant fait d’esclavage et de fausses croyances, où le Seigneur ne peut pas parler coeur à coeur, bouche à bouche. Moshéh est contraint à cet abandon de soi, abandon d’une position sociale enviée et exaltante, abandon du luxe et de la facilité, pour tourner les regards vers le désert et son authenticité.

    Là, loin de la ville, YHWH peut se révéler pour ce qu’IL est et sera. Ainsi qu’il est écrit : « C’est pourquoi, voici, Moi, Je l’attirerai, et Je la mènerai au désert, et Je lui parlerai au coeur… » (Osée 2 :14)

    Le risque d’être comme Loth, prisonnier de la ville et de sa culture dominante, c’est l’assimilation. Les enfants d’Israël sont épargnés de ce danger en pays de Goshen. Déjà aux temps de Yosseph, la famille de Yaaqov se présente à Pharaon comme « bergers de petit bétail ». Or, cette profession est en horreur aux égyptiens, ce qui permet aux hébreux de s’établir en Egypte sans se fondre parmi la population autochtone.

    Voilà aussi pourquoi, la parachah « Chémoth » commence en insistant sur les Noms : ceux-ci ne sont pas changés, ils ne sont pas « égyptianisés » comme il est de coutume. Ainsi qu’il est rappelé comme un avertissement : « Le Pharaon appela Joseph du nom de Tsaphnat-Paenéah. Il lui donna pour femme Asnath, fille de Poti-Phéra, prêtre d’On. » (Genèse 41 :45) Joseph échappe à
    l’assimilation en laissant Jacob adopter ses propres enfants et en exigeant que ses os ne restent pas dans une tombe égyptienne, une pyramide. Yaaqov fait cette même demande en premier.
    Ainsi, la Torah veut-elle nous signifier que les enfants d’Israël, esclaves en terre égyptienne, réussissent à rester fidèles à la vocation des patriarches et à rester « en dehors » tout en étant « dedans ». Cette parachah, qui est aussi la parachah de l’exil (de la galout), met l’accent sur la nécessité de la non assimilation où que nous soyons momentanément placés. Saurons-nous faire
    de même en attendant l’ordre de « sortie » ? 

    Pour notre génération : ce monde n’est pas le nôtre (ne doit pas l’être), et la souffrance qu’il nous impose reste bien souvent le creuset de notre préparation à la rencontre de notre Sauveur et Mashiah d’Élohim.

    « Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui serait sien ; mais parce que vous n'êtes pas du monde, mais que moi je vous ai choisis du monde, à cause de cela le monde vous hait. (Jean 15:18-19) C'est pourquoi sortez du milieu d'eux, et soyez séparés, dit le Seigneur, et ne touchez pas à ce qui est impur, et moi, je vous
    recevrai. » (2 Corinthiens 6:17) 

    Questions : qu’est-ce que le monde aujourd’hui ? Quels sont ses différents aspects, et même les plus subtils, les plus séducteurs ? Quelles sont ces choses impures desquelles nous avons à être séparés ? Qu’est-ce qui, à l’exemple du peuple hébreu en Egypte, nous rend gênants aux yeux du monde, si toutefois nous sommes perçus de la sorte ? Quel signe venu de YHWH et immédiatement octroyé aux hébreux dans le désert les a distinctement séparés du monde ? Avons-nous reçu ce même signe ou sommes-nous restés sous les signes de l’Egypte, c’est-à-dire du monde ? Avons-nous reçu, dans nos coeurs et en témoignage, le signe de Son Shabbat ?

    Si nous sommes encore sous les signes du monde, même à consonance "chrétienne", alors nous sommes toujours en Egypte. Alors notre Elohim par la grâce de Yéshoua nous invitera à quitter et à sortir, parfois avec force et violence comme il fit avec le Prince d’Égypte (Moshéh), pour l’arracher à
    une destinée qui n’était pas la sienne.

    Pour reprendre un projet qui est bloqué, il faut en faire éclater la gangue (l’écorce, la coquille) qui empêche la réalisation du plan global. Les commentateurs expriment que c'est dans les dynamiques d’explosion de soi-même que se réalisent les transformations d'identité chez ceux qui se convertissent, et retrouvent ainsi l'authenticité de leur être. Ce travail sur soi doit être réalisé par tous ceux du peuple pour revenir à l'identité authentique. C’est le parcours précis et le sens de Péssah.



    Moshéh : égyptien puis hébreu, sauvé puis sauveur


    L'enfant Moshéh, sauvé des eaux, est placé dans une corbeille, un coffre, recouvert de bitume et de poix. Cette construction n’est pas sans rappeler celle de l’Arche de Noah. Ainsi Moshéh est sauvé des eaux comme le fut son ancêtre. Ainsi Moshéh passe à travers le jugement (les 10 plaies) qui s’abat sur cette génération de méchants, car les égyptiens asservissent les hébreux gratuitement et sans nécessité.

    Mais Moshéh est connecté à d’autres patriarches et matriarches illustres. Ainsi, c’est également près d’un puits qu’il manifeste ce qu’il est (bonté-générosité-sens de la justice) et qu’il se reconnecte à l’histoire de sa famille hébraïque et oublie définitivement son statut de prince égyptien.

    Comme le serviteur d’Abraham rencontre Rebecca près du puits pour la marier à Isaac, comme Jacob rencontre son épouse Rachel, Moshéh rencontre Tsiporah (Séphorah) dans les mêmes conditions. La Torah veut nous signifier à quel point Moshéh l’égyptien réussit à enlever sa « qlipa », sa coquille, pour redevenir Moshéh l’hébreu.

    Moshéh est également connecté à autre Prince d’Égypte : Tsaphnat-Paenéah alias Yossef. En effet, Moshéh est d’abord rejeté par ses propres frères qui ne lui accordent pas le droit d’être juge/chef (« qui t'a fait juge et maître sur nous »). Il est alors contraint de fuir et de s’exiler loin de ses frères qui le méconnaissent. Vient enfin le jour où ses frères acceptent son autorité, voyant en lui un sauveur pour leur génération.

    Assurément, la Torah redouble d’efforts pour nous assurer que Moshéh n’est pas un « politique égyptien » en recherche d’aventure, de fortune et de gloire personnelle. C’est un authentique « fils d’Israël », lié et en phase avec tous les patriarches et matriarches, dont il perpétue l’action prophétique.

    Toutefois, il nous faut noter comment Moshéh semble devancer l’appel divin en s’auto missionnant avant l’heure dans son rôle de leader et de « messie ». Bien qu’il soit clairement identifié pour sauver sa génération de l'esclavage, Moshéh semble vouloir agir par lui-même, et par force, en tuant un égyptien. Cette volonté/tendance humaine de « faire à la place de…et sans attendre l’ordre formel » lui coûte 40 ans de réflexion dans le désert. Ceci n’est pas qu’une sanction : l’Adon Yéshoua débutera Son ministère terrestre par une longue réflexion de 40 jours au désert.

    Une fois dépouillé de toutes ses certitudes et principes d’actions issus de sa formation égyptienne (Moshéh était enseigné dans toute la science des égyptiens), le prince égyptien exilé redevenu Moshéh peut se présenter devant le buisson ardent et être enfin ce qu’il est depuis sa naissance :
    un outil dans les mains de son Élohim. En abandonnant sa position de Prince pour s’identifier à ses frères israélites restés en esclavage, Moshéh est une préfigure messianique de Yéshoua, qui abandonne Sa place de « Prince » auprès du « Roi », qui abandonne Sa gloire pour se faire serviteur.

    Notons à ce titre comment Moshéh demande - étrangement, car il a déjà reçu l’ordre divin de le faire - à Yithro, son beau-père devenu son père par adoption, l’autorisation/bénédiction de partir à la rencontre de ses frères restés derrière, en Egypte. « Va en paix » lui répond le prêtre de Madian,
    descendant direct d’Abraham. Yithro a vu que Moïse est devenu Moshéh et qu’il est enfin prêt pour sa mission. Ces deux-là se recroiseront plus tard dans le désert, pour apprendre l’art de l’holocauste et du sacrifice.



    Le signe du serpent et de la lèpre au nom du NOM !


    Après 40 longues années passées à « s’oublier lui-même » et à se défaire de sa programmation égyptienne, Moshéh fait une rencontre surprenante à travers un buisson ardent qui ne se consume pas : il rencontre l’Ange de YHVH  [מלאך יהוה] qui l’appelle. Moshéh répond à cet appel par l’incontournable  « Hinnéniy »/« me voici ! », que tous les prophètes concèdent lorsqu’ils sont missionnés parfois à leur corps défendant. Il ne s’agit jamais en effet de missions de routine ni de voyages de villégiature.

    Comprenons bien qui est cet Ange de YHWH dans la flamme. En exode 23: 20, il est dit :

    « Voici, j’envoie un ange devant toi, pour te garder dans le chemin, et pour t’amener au lieu que j’ai préparé. Prends garde à toi à cause de sa présence, et écoute sa voix ; ne l’irrite pas; car il ne pardonnera point votre transgression, car Mon NOM est en Lui. Mais si tu écoutes attentivement
    sa voix, et si tu fais tout ce que je dirai, je serai l’ennemi de tes ennemis et l’adversaire de tes adversaires. Car mon Ange ira devant toi… »

    Cette flamme, cet ange, cette entité, c’est le Verbe de notre Élohim, c’est Son porte-parole, le messager de Sa Face. Celui qui deviendra Messie d’Israël et des nations, l’Adon Yéshoua, se présente à Moshéh à travers un buisson. Il porte en Lui le NOM de l’Élohim El Shaddaï et Il le donne à Moshéh : YHWH .

    Une formule-définition est alors donnée אהיה אשר אהיה, [éhié asher éhié]. En réalité, elle précède dans le texte l’introduction du NOM : « Je serai Qui Je serai… »

    Où réside la nouveauté ? A travers un tétragramme, tellement sacré que les Juifs renoncent à le prononcer, Élohim met une distance qui n’existait pas du temps des patriarches. En effet, tout le périple du peuple à venir consistera à découvrir et acquérir une sainteté dans un souci constant de réparer une brisure et de contenir un éloignement, résultantes du péché. N’oublions pas que Élohim prépare déjà le don de la Torah, laquelle va manifester le péché et donc rendre nécessaire cet éloignement. Le sacrifice « Qorban » sera l’étape suivante et utile à la réparation du péché, au retour et au rapprochement.
    La finalité de cette révélation « du NOM ineffable » sera dévoilée par le Mashiah Yéshoua lorsqu’Il se sera rapproché au plus près de YHWH, en s’adressant à Lui par un « Abba, Père » et en nous invitant à faire de même. Ainsi « Adonaï YHWH notre Père » est-Il bien identifié comme étant
    l'Élohim d’Abraham, d’Isaac, de Jacob, de Moshéh et de Yéshoua, notre Seigneur.

    En usant d’une formule et d’une grammaire au futur « Je serai… », Élohim veut se présenter aux bénéy Israël comme n’étant plus seulement et uniquement l’Élohim de leurs ancêtres, un Élohim du passé, oublié et susceptible d’être remplacé par tous les veaux d’or égyptiens. YHWH dévoile une nouvelle étape de Sa Révélation : Il est aussi l’Élohim des descendants des patriarches, de tous âges, de toutes générations. Il est l’Élohim de TOUS LES NOMS à venir, d’où le titre très explicite de cette parachah « et voici les NOMS… ». Notons dès lors que « les NOMS » sont donc contenus et interdépendants « du NOM » révélé dans cette même parachah. Les noms de tous ceux d’Israël ne sauraient exister que parce qu’ils porteront et jalouseront « le NOM de YHWH ». A l’exemple de cet « ange » qui porte le NOM en Lui, cet « ange » fut certainement le premier, comme un premier-né qui portait le NOM en Lui.

    La parachah Chémoth éclairée par l’Alliance renouvelée veut donc nous dire : « voici les noms de tous ceux qui porteront le NOM et qui s’uniront à Lui dans une relation Père-fils ». 

    Devant l’immensité et la complexité de la tâche, Moshéh commence par refuser, ne se considérant pas à la hauteur. Il émet l'hypothèse que les hébreux ne croiront pas en lui et ne l'écouteront pas. Élohim lui demande alors de jeter son bâton à terre et de mettre sa main sur son sein : il lui est
    donné les deux signes du serpent et de la gale. Il nous faut comprendre le choix précis de ces deux signes.

    Ces signes sont intervenus à la suite de la requête de Moshéh qui exprime un doute quant à sa crédibilité auprès des Hébreux. Cette interrogation de la part de Moshéh lui est imputée comme une sorte de médisance. Il suspecte ses frères d'un manque de foi. Cet écart de Moshéh nécessite réparation, il doit réparer la médisance qu'il a commise.

    Le serpent est l'animal qui symbolise le mieux la médisance. Une expression populaire consiste à qualifier le médisant de « langue de vipère ». Déjà par sa parole, le serpent originel a persuadé Eve de consommer du fruit interdit.

    Parallèlement, nous savons que la gale devient une punition qui atteint la mauvaise langue. C'est ainsi que Miryam, après avoir dit du mal de Moshéh, est atteinte de gale (lèpre) pendant sept jours (Nombre 12 : 10). C'est aussi pour cela que la main de Moshéh deveint galeuse en conséquence de sa médisance.

    Ainsi, serpent et gale renvoient Moshéh à ce qu’il va devoir endurer pendant 40 ans au désert : le lachon hara. Dès lors, le vrai pouvoir que lui donne Élohim ne consiste pas à générer ces 2 signes mais à les maitriser. Les enfants d’Israël en seront témoins et comprendront que l’Élohim de leurs pères attend de ce peuple qu’il maîtrise « serpent et gale ». C'est ainsi qu'au lieu de fuir le « serpent », il est demandé à Moshéh de le saisir par la queue. La Torah dit à ce propos : « Tu aimeras ton Élohim de tout ton coeur » (De.6:5), ce qui signifie « avec tes deux penchants, le bon et le mauvais… ». Ainsi le mauvais penchant peut-il être positif, lorsqu'il est maitrisé et canalisé pour le bien.

    Nous savons que l'environnement dans lequel un homme baigne a une grande influence sur celui-ci. Même l'homme qui serait le plus dégradé pourrait changer et s'améliorer si son entourage était sage et bénéfique. D'un autre coté, l'homme le plus vertueux risquerait de devenir une bête s'il se trouvait dans un environnement corrompu et dégradé. Moshéh l’a bien compris, lui qui a quitté la cour de Pharaon et les hautes fonctions dont il jouissait. C’est aussi le message du signe du bâton : outil de berger et de gestion éclairée du peuple dans les mains de Moshéh, mais vil serpent qui se nourrit de la chair des autres serpents, aux pieds de Pharaon. Telle est l'influence de notre
    environnement et de notre entourage ! Notre société n’est-elle pas le reflet de cette vérité ?

    N’oublions pas non plus la place que tient le serpent dans la cosmogonie égyptienne : Apophis et Amon, dans son rôle procréateur, sont tous deux représentés par des serpents. Amon, souvent confondu avec Rê ou Râ, est le dieu primordial, assimilé par les grecs à Zeus. Apophis (en grec ancien Ἀποφις, en égyptien ancien Aapef) est le dieu de la mythologie égyptienne qui incarne les forces mauvaises et de la nuit, personnification du chaos, du mal cherchant à anéantir la création "divine" ("de Elohim"). Son nom signifiait
    « géant » ou « serpent géant ». Il est représenté sous la forme d'un serpent gigantesque et voici son hiéroglyphe :

    Parachah "Chemoth" (Noms)


    Moshéh, prince égyptien, enseigné dans toute cette science au plus haut niveau, n’est pas sans l’ignorer. En maitrisant le serpent puis en maitrisant les serpents générés par les magiciens de Pharaon (voir parachah suivante), il connait la portée du signe aux yeux des puissants d’Egypte.

    A bien y regarder, Moshéh est né pour défier les dieux égyptiens car il les a étudiés « de l’intérieur ». Déjà, il est sauvé des « eaux », mais lesquelles ? Celles du Nil. Ce fleuve est vénéré comme un dieu car il pleut très peu sur l’Égypte. L’agriculture dépend entièrement du Nil dont les crues alimentent un réseau de canaux d’irrigation. C’est pourquoi les anciens égyptiens déifièrent le Nil, le tenant pour la source suprême de subsistance et le dispensateur de toute vie.

    La tradition rabbinique expliquerait que la fille de Pharaon – qui aurait été en recherche personnelle et en rébellion contre le paganisme – aurait souhaité défier les dieux de son père Parô. Elle aurait ainsi sauvé l’enfant hébreu des eaux du Nil et l’éleva secrètement dans la recherche du vrai Élohim. Ainsi,
    Moshéh aurait-il vaincu dès le berceau le dieu du Nil (Plus tard, il le transformera en sang…). Cette approche spéculative plutôt complaisante avec la fille de Pharaon, mère adoptive du futur prince d’Egypte, est renforcée par un commentaire de Rachi qui écrit : « vatiréhou eth hayeled» soit « elle le
    vit, l'enfant ». Le texte aurait du simplement dire : « vatiré eth hayeled » soit « Elle vit l'enfant ».
    L’emploi du terme « Hou » indique la présence de la Chékhinah – présence divine – car Hou (IL ; Lui) est un des noms de Élohim. Rachi traduit donc ce verset par « Elle vit la Chékhinah de Élohim avec l’enfant ». (sic !)
    ... et, tout en comprenant les références de ceux qui sont issus du judaïsme, un commentaire non rabbinique ajouterait: "Pourquoi Rachi n'a-t-il même pas vu l'image de Yéshoua dans cette affaire" ?
    Réponse de JYH: Parce que les "sages d'Israël" ne sont ni "sages" ni de "l'Israël de Elohim" mais seulement des intellectuels pharisiens qui égarent les pagano-chrétiens se convertissant à un judaïsme rétrograde tout en gardant un "autre Yéshoua".
    http://jyhamon.eklablog.com/les-sages-d-israel-pas-sages-et-pas-d-israel-a126228712
    Pour nous, les faux "sages d'Israël" et leur Talmud ne sont pas plus crédibles que les faux "Pères de l'Eglise" et leur Magistère romain.



    Epilogue


    Emmailloté dans une crèche, et sous la menace d’un édit du roi Hérode commandant de tuer tous les enfants de moins de deux ans sur tout le territoire de Bethléhem, l’enfant Yéshoua démarre sa vie terrestre comme la commença l’enfant Moshéh. C’est également et paradoxalement « l’Egypte »
    qui donne asile et permet à Yéshoua de survivre jusqu’aux temps convenus. En Matthieu 2 :13 et 19, l’expression « Ange du Seigneur » attire notre attention car la parachah Chémoth utilise cette même expression. Les deux textes et ces deux naissances sont donc intimement liés, liés par les Saintes Ecritures.

    Ainsi relié à ses prédécesseurs comme nous l’avons établi, Moshéh est également uni prophétiquement au Mashiah. Le premier sauve son peuple de l’esclavage et de l’angoisse. Le second délivre son peuple de l’esclavage du péché et de la mort. Mais pour montrer qu’Il lui est possible de délivrer et de pardonner le péché, le Messager de Sa face - Yéshoua - commence par
    délivrer le peuple de l’esclavage terrestre.

    Nous voulons dire ceci avec force : la Torah (dans sa version vivifiante) ne s’arrête pas au dernier mot de Deutéronome 34 verset 12, ainsi qu’il est écrit: « …aux yeux de TOUT Israël ». Non !

    Nous l’avons vu, les textes de la Torah renouvelée font écho cette semaine à cette portion de Torah écrite dite « Chémoth ». Car la Bonne Nouvelle de Matthieu s’ouvre sur une liste de « noms », une généalogie précise et exacte depuis Abraham. Aux « noms » de Chémoth, nous dit Matthieu, il va falloir rajouter tous « les noms » consignés dans les textes qui relatent le ministère terrestre du Mashiah Yéshoua, à commencer par les noms des 12 apôtres et de tous leurs descendants par l’Alliance. Puisse votre nom y être inscrit !



    Shabbat Shalom véshavoua tov 



    JYH
    20/01/2017
    D'après "Blog Qéhila"
    (Copie autorisée et même souhaitable, à condition d'en redonner le texte intégral et les sources)





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    Parachah "Vayhiy" (Il vécut)



    Pensée :

    « Eh bien, tes deux fils qui te sont nés au pays de Mitsraïm avant que je vienne vers toi vers Mitsraïm, ils sont à moi, Éphraïm et Ménashéh comme Réouven et Shimon, ils seront à moi… »

    Ceux qui sont nés en Égypte pendant que Yaaqov/Israël pensait Yossef mort… deviennent par décret du patriarche, fils d’Israël au même titre que ses autres fils… Yossef leur père, figure messianique par excellence, qui fut le sauveur de ses frères, accepte en l’occurrence l’intégration à Israël de ceux qui sont nés de lui, en pays étranger.





     

    PARACHAH : « VAYHIY » 
    (il vécut)



    Shabbat 30 décembre 2017
    (Commentaire de 2010)



    Lectures:

    Parachah : Béréchiyth/ Genèse 47 :28 à fin du livre
    Haftarah : Mélakhiym 1/I Rois 2 :1-12 
    Bérith Hadachah : Yaïr/ Luc 23 :32-49


    Rappel: les commentaires ne sont pas des études, mais des pensées que la lecture de la parachah nous inspire et nous permet, sur une année, de relier les textes de la Torah et des Prophètes aux textes de la Bériyth haHadachah,
    de l’Alliance renouvelée en Yéshoua.


    Résumé de la parachah

    Voici la parachah qui achève le livre de Béréchiyth, Genèse. Toute la famille de Yaaqov (Jacob) est maintenant durablement installée en Mitsraïm (Égypte) au pays de Goshen. Yaaqov-Yisraël sait que sa vie terrestre touche à sa fin. Il convoque Yossef, son fils et grand vizir de Pharaon. Après lui avoir fait prêter serment, il bénit ses deux petits-fils, fils de Yossef, Éphraïm et Ménashéh. Puis le texte consacre tout le chapitre 49 aux bénédictions d’Israël à ses douze fils. Comme un au revoir qui renferme une certitude d’une suite : le dernier chapitre du livre nous relate la mort et les obsèques de Yaaqov-Yisraël et de Yossef.



    L’importance de l’autre, la sagesse de l’expérience


    Yaaqov-Yisraël bénit ses petits-fils puis ses fils, c’est l’ordre dans lequel le texte nous rapporte cet important épisode.

    En vivant jusqu’à 147 ans Yaaqov a eu suffisamment de temps pour observer et comprendre la personnalité de ses fils, personnalités qui façonnent bien souvent les comportements. Il est vrai qu’à cette époque la relation aux
    « autres » est excessivement plus importante et profonde qu’en ce XXIe siècle matérialiste, où les « autres » se confondent aux produits de consommation courante. La publicité, les films, et tous les médias, nous enseignent par leur fugacité à ne considérer que rapidement, superficiellement, ce et ceux qui nous entourent. Ce n’est certainement pas le fond de l’être de Yaaqov. En ce temps la famille est de l’ordre sacré. L’héritage, qu’il soit patrimoine cheptel, territorial ou spirituel, passe obligatoirement par les notions de cohésion familiale, de fils fidèles et attachés aux lèvres du père, aux bénédictions qui sortent de sa bouche.

    La bénédiction parentale semble bien la suprême attente ou récompense : voyez comment Éssav (Esaü), le profane, exprime sa douleur pour avoir perdu la prime bénédiction de Yitshaq (Isaac) ! Les hommes pieux disent que les enfants doivent rechercher la bénédiction de leurs parents, particulièrement aux jours des Saintes Convocations de YHWH, car la bénédiction des parents reste, malgré notre époque bouleversée, une valeur efficace devant le Seigneur, une prière exaucée !

    Il est par ailleurs utile de comparer la direction de vie, ou centre d’intérêt, de l’époque patriarcale de celle de notre XXIe siècle : le centre des observations et préoccupations n’est alors ni le cours de la bourse, ni le concours de miss monde … ce qui reste un élément de jugement de « légèreté » de notre époque, lorsque toutes choses seront « pesées » devant le tribunal céleste. Considérons aussi comment l’adversaire détruit les familles, jusqu’à ce que les parents ou les enfants n’aient plus aucune attention les uns pour les autres, allant jusqu’à l’ignorance et le mépris du proche.

    Yaaqov-Yisraël sait que ses fils seront les dépositaires des promesses divines; nous aurions pu nous attendre de sa part, au regard de ses fils, à des bénédictions toutes plus excellentes les unes que les autres ! Ce n’est pas le cas. Le souvenir des actes répréhensibles, et sans doute l’observation du comportement de caractère de ses différents fils, déterminent les paroles de Yaaqov, non parce qu’il veut pénaliser les uns et favoriser les autres, car c’est par inspiration divine que Yaaqov exprime pour ses fils les grandes caractéristiques du devenir de leurs descendances, devenir néanmoins marqué par la nature des actes des pères.

    Il faut bien avouer que le discours de Yaaqov n’a, en première lecture, rien de fédérateur qui soit propre à favoriser l’unité entre les frères : Réouven (Ruben) destitué, Shiméon et Léviy dispersés, Yéhoudah vu comme chef et protecteur de ses frères en simili compétition avec Yossef vu comme prince de ses frères … !

    “Tous ceux–là sont les douze tribus d’Israël, et c’est ainsi que leur parla leur père et qu’il les bénit ; il bénit chacun selon sa bénédiction particulière.”
    (Ge. 49:28)

    Une bénédiction particulière à chacun, conformément à la manière d’Éssav et de Yaaqov qui ne furent pas bénis de la même bénédiction par leur père Yitshaq (Isaac) … Ce sujet doit nous pousser à la réflexion …

    L’unité en Elohim n’est pas faite d’uniformité, mais de diversités complémentaires. Si toutefois les tenants des capacités et dons d’Élohim considèrent chacun leur particularité comme une pierre ou élément d’un ensemble, et non pas comme la particularité dans laquelle les autres doivent se fondre et se soumettre.

    « Car aussi le corps n’est pas un seul membre, mais plusieurs. (…) Si le corps tout entier était oeil, où serait l’ouïe ? Si tout était ouïe, où serait l’odorat ? Mais maintenant, Élohim a placé les membres, – chacun d'eux, – dans le corps, comme il l'a voulu. Or, si tous étaient un seul membre, où serait le corps ? Mais maintenant les membres sont plusieurs, mais le corps, un. L’oeil ne peut pas dire à la main, Je n’ai pas besoin de toi ; ou bien encore la tête, aux pieds, Je n’ai pas besoin de vous .–(…) Élohim a composé le corps en donnant un plus grand honneur à ce qui en manquait, afin qu’il n’y ait point de division dans le corps, mais que les membres aient un égal soin les uns des autres.(…) Or vous êtes le corps du Messie, et ses membres chacun en particulier. »
    (I Co. 12 :14-27)

    Ainsi Léviy et sa particularité n’est pas tout Israël, Yéhoudah (Juifs) et ses bénédictions n’est pas tout Israël, Éphraïm non plus ! Mais l’ensemble en Yéshoua est l’expression de l’unité d’Élohim, si tant est que les membres de ce merveilleux assemblage le perçoivent et veuillent y adhérer !

    Nous pourrions aussi dire que Yaaqov-Yisraël a encore transmis de sa propre expérience de vie devenue pour lui sagesse divine et marque prophétique. Ainsi c’est volontairement qu’il bénit Éphraïm le cadet de Yossef à la place de Ménashéh. N’est-ce pas parce que lui-même a été béni du droit d’aînesse à la place de son frère Éssav ? Ceci nous rappelle toute l’importance de la portée des actes accomplis par les patriarches et les prophètes, jusqu’au Mashiah, actes qui s’inscrivent comme un programme, un sens, une marque, qui impacte l’avenir du peuple … et de l’humanité. Car toute Parole qui vient du Père, qui est Vie, est d’abord vécue ; puis elle est écrite. Car la Parole n’est pas une théorie, elle est Souffle et Vie.

     


    Un destin d’exception, d’honneur, mais un destin caché


    « Avant les années de famine, il naquit à Yossef (Joseph) deux fils, que lui enfanta Asnath, fille de Poti–Phéra, prêtre d’On … Et il donna au second le nom d’Éphraïm, car, dit il, Élohim m’a rendu fécond dans le pays de mon affliction. » (Ge. 41:50-52 NEG)

    Éphraïm est le second fils de Yossef, Yossef trahi par ses frères, devenu le personnage principal d’Égypte, et d’Asnath, Égyptienne, fille d’un prêtre du panthéon des divinités égyptiennes. Éphraïm est élevé comme son frère Ménashéh à la cour et à la mode de l’Égypte. Ils parlent égyptien, sont habillés comme tels, et n’ont en apparence rien d’hébreu. Ils sont de culture égyptienne et d’origine mi-hébraïque mi-égyptienne.

    Ce n’est certes pas ce qui perturbe Yaaqov-Yisraël leur grand-père, qui les intégre par décret d’inspiration divine au titre de ses fils directs et de tribus d’Israël.
    De surcroît il bouleverse l’ordre logique de l’a priori humain, en désignant Éphraïm comme premier-né au lieu de son frère Ménashéh. Élohim nous surprend bien souvent.

    « Maintenant, les deux fils, qui te sont nés au pays d’Égypte avant mon arrivée vers toi en Égypte, seront à moi ; Éphraïm et Ménashéh seront à moi, comme Réouvèn (Ruben) et Shimon (Siméon). » (Ge. 48:5 NEG)

    « Son père refusa, et dit : Je le sais, mon fils, je le sais ; lui (Ménashéh) aussi deviendra un peuple, lui aussi sera grand ; mais son frère cadet (Éphraïm) sera plus grand que lui, et sa postérité deviendra une multitude de nations. » (Ge. 48:19 NEG)

    Dans l’ordre de la lecture des bénédictions de Yaaqov-Israël à ses fils (voir Genèse 49), il apparaît qu’Éphraïm et Ménashéh ont bénéficié de ces dernières avant les autres. Notoirement le premier en liste est Éphraïm, alors qu’il est le plus jeune de tous (voir Genèse 48).

    Nous ne pouvons éluder de la question : mais qui est donc cet Éphraïm
    « premier béni de Yaaqov-Yisraël » ? Sinon qu’il est également enfant d’une grande figure messianique : Yossef. Éphraïm est en somme ex-égyptien, sorti hors de l’Égypte, né d’une figure messianique, greffé comme premier-né sur Israël, lutteur d’El, par Israël-Yaaqov lui-même, recouvrant de fait le droit de cité en Israël comme prince.

    Que savons-nous encore d’Éphraïm ? Qu’il est promu à un retour en grâce, chargé d’émotion, après un long exil augmenté d’une dispersion quasi absolue parmi les nations.

    « Voici, je les ramène du pays du septentrion, Je les rassemble des extrémités de la terre … C’est une grande multitude, qui revient ici. Ils viennent en pleurant, et je les conduis au milieu de leurs supplications ; je les mène vers des torrents d’eau, par un chemin uni où ils ne chancellent pas ;
    car je suis un père pour Israël, et Éphraïm est mon premier-né. »
    (Jé. 31:8-9 NEG)

    « Éphraïm est–il donc pour Moi un fils chéri, un enfant qui fait Mes délices ? Car plus Je parle de lui, plus encore son souvenir est en Moi ; aussi Mes entrailles sont émues en sa faveur : J’aurai pitié de lui, dit le Seigneur. »
    (Jé. 31:20 NEG)

    Ces prophéties sont éloquentes et à rapprocher de celles d’Ézéchiel : le peuple juif (Yéhoudah) n’est pas le seul représentant d’Israël, ce que le raccourci de l’Histoire contemporaine et le judéo-centrisme, appliqué à tout ce qui touche Israël, semblent vouloir nous dire. Le Seigneur accomplira toutes ses promesses, notamment pour le tout Israël, pour les deux maisons de Yéhoudah et de Yossef (Éphraïm).

     

     

    L’énigme de Dan


    Par sa bénédiction, voici Dan confirmé dans son nom qui signifie « juge ». Dan jugera son peuple comme une des tribus d’Israël, puis il se voit marqué d’un symbole de serpent à deux reprises, qui blesse les talons du cheval… Tout cela n’est pas très clair. D’autant que sa bénédiction, et uniquement la sienne, laisse apparaître simultanément dans la dernière phrase les noms de Yéshoua  ( ישוע) et de YHWH (יהוה) Elohim :

    « Vers ton Salut j’ai espéré YHWH » : (lishouathékha qivviythiy YHWH)  לישועתך קויתי יהוה

    Notre perplexité se renforce au sujet de Dan lorsque nous nous apercevons qu’il est absent de la liste d’Apocalypse quand Yohanan (Jean) cite les 12000 de chaque tribu, ceux qui suivent l’Agneau partout où Il va. Yohanan aurait-il oublié Dan ? C’est peu probable. Certains disent que Dan a introduit l’idolâtrie en Israël, et c’est à ce titre qu’il n’apparaît plus parmi les tribus ! Nous restons en question car la bénédiction, peu banale, de Yaaqov à son égard mentionne qu’il « jugera » Israël comme Une tribu, que son action se révèle être comme celle d’un serpent qui fait tomber le cavalier ! Qu’il espère au Yéshoua de YHWH !

    Nous estimons que l’énigme de Dan n’est pas close.



    La bénédiction de Yéhoudah. La bénédiction de Yossef


    Les bénédictions sur Yéhoudah et Yossef sont les plus longues (5 versets chacune) et les paroles associées sont potentiellement honorifiques, porteuses de puissance … Les deux frères sont ressentis comme « dominant » sur Israël. A quelques nuances différentes comme nous l’avons souligné plus haut.

    Yéhoudah est fort, il protège contre les ennemis, il est reconnu et célébré par ses frères. Le commandement lui est donné jusqu’à ce que paraisse
    « l’Envoyé » que nous savons issu de Yéhoudah : Yéshoua. « Le salut vient des Juifs ».
    Yéhoudah est lié à tout ce qui symbolise l’Alliance : la vigne, le vêtement dans le vin, son manteau dans le sang des raisins. Sa vue est faite de vin … Sa force, son âne et son ânon sont attachés au meilleur cep.

    Alors que Yossef est en Égypte, Yéhoudah vit pour sa part éloigné du reste de sa famille, il n’a pas supporté l’épisode de la vente de Yossef, sans doute a-t-il des remords ... Ceci présage une future existence des Yéhoudiym (Juifs) isolés, exilés, mais toujours attachés à l’Alliance. Yéhoudah reste conscient de sa responsabilité importante à ses yeux : la protection de son peuple, de toute sa famille. Il en fait la démonstration en assumant ce rôle face à Yossef, alors que ce dernier n’est toujours vu qu’à travers le personnage de grand vizir de Pharaon … Yéhoudah, le Juif, toujours en tête dans les combats. C’est encore lui que l’on retrouve en 1947-48 dans la reconquête de la terre promise : Éréts Israël. 

    Note JYH:
     D'un autre point de vue, ce combat spécifique de Yehoudah s'arrêterait avec la première venue de Yéshoua, puis l'envoi de "l'Esprit de Vérité". Par la suite et jusqu'à aujourd'hui, c'est "Yaaqov" qui est encore dans son "combat terrestre" bien que "spirituel", avant de devenir le véritable "Israël" de Elohim.
    Il combat d'un côté par un Yehoudah gardien d'une Torah "pharisianisée",
    là où il est dans sa dispersion avec les drames et erreurs que l'on connaît et connaîtra, et d'un autre côté par un Yossef-Ephraïm encore "égyptianisé" avec son "autre Yéshoua" ou "christos", dispersé et divisé lui aussi, dans ses guerres et croisades terrestres maladroites autant que vaines.
    Chacun des deux est comme Josué (de Ephraïm) et Caleb (de Juda) dans l'exploration de la "terre promise", à la différence que cette conquête est aujourd'hui spirituelle, qu'elle doit passer par la "détresse de Yaaqov",
    y compris à Jérusalem, et qu'elle s'accomplira dans "l'alliance nouvelle avec les deux Maisons" (Jér 31:31; Héb 8:8) sous l'autorité du Mashiah reconnu par "les deux", ou "un reste" des deux.
    Même Moshé (Moïse) n'est pas encore entré en "terre promise", il n'y viendra qu'avec Yéshoua. Que personne donc ne se croit déjà vainqueur ou déjà à sa place.

    La bénédiction de Yossef relève du superlatif: bénédiction des bénédictions ! En effet c’est à cinq reprises (cinq est le chiffre de la grâce et de la Torah) que le terme de bénédictions [Birkhoth] revient dans le texte (voir Genèse 49: 22-26). Avec toutes ces bénédictions, voici Yossef promu au titre de
    « Prince de ses frères » [nazir éhayv] Nazir, ce qui signifie couronné, prince ou naziréen, mis à part, consacré. Nous soupçonnons ainsi le symbole de l’élévation de Yossef, qui est aussi élevé jusqu’au Pharaon, il a tout pouvoir en Égypte, seul le trône le différencie de Pharaon, à la similitude du Fils et du Père, Fils-Messie dont Yossef est une figure incontestable.

    « De là est le berger, la pierre d'Israël » (verset 24 Darby)

    Cette phrase est importante : berger ; rocher ; Israël.

    L’hébreu donne [roéh] pour berger, et nous savons bien qui est le berger d’Israël.

    Le mot rocher, qui est plus souvent donné par « tsour », est ici donné par
    « aven » plutôt traduit par pierre. L’écriture hébraïque compose le mot
    « pierre » en trois lettres : (abn אבן) . Ces trois lettres associent le mot
    « Père » (ab) , au mot « Fils » (bn). 

    La vraie base, la pierre de l’angle d’Israël qu’ont rejetée ceux qui construisent, est la révélation du Père et du Fils. C’est cette révélation que reçoit le disciple Shimon-Pierre lorsque le Seigneur demande :

    « Et vous qui dites vous que Je suis ? »

    « Tu es le Messie, le Fils de l’Élohim Vivant ».

    « Et Yéshoua, répondant, lui dit, tu es bienheureux, Shimon Bar Yonah, car la chair et le sang ne t’ont pas révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux. Et moi aussi, je te dis que tu es Pierre ; et sur ce roc je bâtirai mon assemblée, et les portes du hadès ne prévaudront pas contre elle. »
    (Mt. 16:17-18 DRB)

    (le grec masque sans doute le meilleur rendu des mots utilisés en araméen ou en hébreu)

    Ces deux importantes bénédictions, celles de Yéhoudah et de Yossef, laissent déjà présager la constitution des deux grandes maisons d’Israël : Yéhoudah et Yossef (Éphraïm). 



    Shabbat Shalom véshavoua tov 




    JYH
    13/01/2017
    D'après: "Blog Qéhila"
    (Copie autorisée et même souhaitable, à condition d'en redonner le texte intégral et les sources)




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