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    Parachah "Nitsaviym" (vous êtes placés)



    Pensée :

    “Mais YHVH ne vous a pas donné un cœur pour connaître, ni des yeux pour voir, ni des oreilles pour entendre, jusqu’à ce jour.” (De 29:4)

    “Qui est celui–ci qui, sans connaissance, voile le conseil ? (…) Mon oreille avait entendu parler de toi, maintenant mon œil t’a vu,” (Job 42:3-5)

    Quel chemin faut t’il vivre pour, à l’exemple de Job, pour dire « maintenant mon œil t’a vu » ?

    Ce chemin commence à Péssah, à notre libération, il commence à Golgoltha… il se poursuit jusqu’à Soukkoth, à la réjouissance du Royaume… Car :

    YHVH ton Élohim, circoncira ton cœur et le cœur de ta semence, pour que tu aimes YHVH ton Élohim, de tout ton cœur et de toute ton âme, afin que tu vives ;” (De 30:6)


    Parachah "Nitsaviym" (vous êtes placés)




    PARACHAH : « NITSAVIYM » 
    (vous êtes placés)


    Shabbat 1 octobre 2016 
    (Commentaire 2012)


    Lectures 
    Parachah : Dévariym / Deutéronome 29 :10 à 31 fin
    Haftarah : YéshaYahou/Isaïe 61 :10 à 63 :9
    Bériyth Hadachah : Hahizzayon/Révélation 19 :1 à 9


    Rappel : les commentaires ne sont pas des études, mais des pensées que la lecture de la parachah nous inspire et nous permet, sur une année, de relier les textes de la Torah et des Prophètes aux textes de la Bériyth haHadachah,
    de l’Alliance renouvelée en Yéshoua. 



    Résumé de la Parachah :


    Avant l’entrée effective en Kénaan, pays de la promesse, Moshéh a assemblé tout le peuple, pour lui donner des ultimes recommandations, sous forme de rappels d’événements, de promesses prophétiques conséquentes à l’obéissance, mais également de menaces prophétiques conséquentes à la désobéissance, qui n’ont pas manqué de se réaliser.

    La parachah est caractérisée, malgré de sévères mises en garde, par une expression d’amour irréversible d’Élohim pour Israël* : « Quand tu serais exilé à l’autre extrémité du ciel, YHWH, ton Élohim, te rassemblera de là, et c’est là qu’il t’ira chercher. YHWH, ton Élohim, te ramènera dans le pays que possédaient tes pères, et tu le posséderas ; il te fera du bien, et te rendra plus nombreux que tes pères, YHWH, ton Élohim, circoncira ton cœur et le cœur de ta postérité, et tu aimeras YHWH, ton Élohim, de tout ton cœur et de toute ton âme, afin que tu vives. » (De. 30:4-6 NEG)
    * Nième rappel: Lorsque YHWH parle de "Israël" ou "à Israël", IL parle de "Son Israël", "tout Israël", celui qui n'est pas encore né, pas encore rassemblé des extrémités de la terre (ou "du ciel" = espace-temps), celui qui n'est encore qu'un Jacob terrestre qui lutte jusqu'à "l'angoisse" avant de devenir l'Israël spirituel, l'héritier de la promesse et donc de la terre promise à ses pères.
    http://jyhamon.eklablog.com/l-etat-d-israel-est-il-l-israel-de-elohim-1ere-partie-nouvelle-version-a117302204




    La lecture cyclique de la Torah


    Tous les 7 ans à l’année shabbatique quand toutes les dettes étaient remises, le peuple était convié à entendre la Torah à la Sainte Convocation de Soukkoth, afin que l’on s’assure solennellement que tous entendent la Torah pour la mettre en application, selon l’adage « nul n’est censé ignorer le Loi ». Qu’en est-il de cette « Sainte Convocation » et de sa vision, aujourd’hui, dans le monde des églises dites « chrétiennes » ? Où en est la vision du Royaume ?

    Du respect de la Parole divine dépendaient les bénédictions. Ce respect, cet engouement pour la Parole devait en lui-même être représentatif de l’amour du peuple pour Élohim, en retour du don de Sa Torah, qui est elle-même l’expression du soin, de l’amour d’Élohim pour Son peuple.
    Le Fils n’est-il pas la Torah vivante ? La Torah ne devait pas être contraignante mais souhaitée et acceptée avec joie. Notre Élohim n’impose rien, Il nous propose gratuitement, Il vient à nous et nous lui répondons ou non. Malheureusement face à l’infidélité du peuple, les religieux ont
    transformé la Parole en imposition ; comme si un système d’astreinte, de rituel, quel qu’il soit, pouvait satisfaire à l’objectif de la Torah de s’inscrire dans les cœurs. Car notre Élohim veut un peuple de franche volonté, et cet état d’être s’acquiert par l’enseignement bien dispensé dans les cœurs bien disposés. Ce fut le travail du plus grand des prophètes issu de femme: Yohanan hamatbil (Jean le baptiseur)

    « Et il fera retourner plusieurs des fils d’Israël au Seigneur leur Elohim. Et il ira devant lui dans l’esprit et la puissance d’Elie, pour faire retourner les cœurs des pères vers les enfants, et les désobéissants à la pensée des justes, pour préparer au Seigneur un peuple bien disposé. » (Luc 1:16-17 DRB)

    « Ne me renvoie pas de devant ta face, et ne m’ôte pas le souffle de ta sainteté. Rends–moi la joie de ton salut, et qu’un souffle de franche volonté me soutienne. J’enseignerai tes voies aux transgresseurs, et des pécheurs se retourneront vers toi. » (Ps. 51:11-13)

    Tous les sept ans : ce chiffre est symbolique du Shabbat, le Shabbat est la nature du Royaume qui vient. Préalablement à l’acquisition du Royaume, le Seigneur nous a fait remise de nos dettes envers Lui. C’est Lui qui a payé pour nous, Kippour est le symbole de Son immense bienveillance envers tous les repentants. Si nous sommes en vérité repentants, conscients de notre état d’homme fragile, confiants dans les promesses du Seigneur, alors notre cœur se circoncit et la sainte Torah en Yéshoua s’inscrit naturellement dans le cœur. Sous les fragiles constructions des cabanes de Soukkoth, nous pouvons dès lors vivre toute la félicité du Mashiah en nous : l’espérance de la Gloire.



    Adresse du discours


    Les versets 9 à 20 du chapitre 29 du Deutéronome donnent le cadre essentiel de cette double parachah en répondant aux questions suivantes :

    1) Qui est concerné ? Tous ceux qui se tiennent devant le Seigneur : hommes, femmes, enfants, l’étranger qui s’associe à toi, du plus petit jusqu’au plus grand en responsabilité, y compris ceux qui ne sont pas présents, car ils appartiennent au futur (voir 29 :28 les choses révélées sont à nous et à nos fils).

    « Ce n'est point avec vous seuls que je traite cette alliance, cette alliance contractée avec serment. Mais c'est avec ceux qui sont ici parmi nous, présents en ce jour devant YHWH , notre Élohim, et avec ceux qui ne sont point ici parmi nous en ce jour. » (De. 29:14)

    2) Pourquoi, quel est l’objet de cette convocation ?
    Pour entrer dans l’Alliance.

    3) Que faut-il faire et que faut-il ne pas faire ?
    Vous ne ferez pas comme les autres nations, afin que l’on voie que vous appartenez au Seigneur Élohim.

    « Qu'il n'y ait parmi vous ni homme, ni femme, ni famille, ni tribu, dont le cœur se détourne aujourd'hui de YHWH notre Élohim, pour aller servir les dieux de ces nations-là. Qu'il n'y ait point parmi vous de racine qui produise du poison et de l'absinthe. » (De. 29:18)

    4) Sinon quelle serait la sentence ? Que personne ne s’abuse lui-même et prenne les Paroles de notre Élohim pour de l’impuissance pour se conduire selon ses mauvaises pensées, car celui-là ne sera pas pardonné.

    Il est intéressant et réjouissant de comprendre que dès l’origine
    « tous »
    - et non seulement le peuple génétique spécifiquement hébreu - étaient invités à entrer dans l’Alliance en s’associant à Israël. Mais si devenir des « bénéy haberiyth - fils de l’Alliance » constitue une élection flatteuse, cela ne va pas sans accroissement de responsabilité. Comme nous le disons souvent : si nous avons des droits, nous avons aussi des devoirs.

    Si l’Alliance, qui est un mariage, et d’autant plus l’Alliance renouvelée en Yéshoua, nous donne le droit de cité dans le Royaume, nous sommes aussi tenus de respecter et d’enseigner le bien-fondé des lois, des règles, des ordonnances, de ce même Royaume ! Loi-Torah, dont les « dix Paroles » sont la constitution du Royaume: sinon, si nous estimons la constitution obsolète, et
    que nous la révisons selon nos envies, nous sommes des citoyens hors la loi, en opposition, en rébellion, peu représentatifs de notre Roi, et peu crédibles en tant qu’ambassadeurs porteurs de la bonne nouvelle du Royaume. 

                                   Parenthèse 

    Soyons clairs au sujet de la Loi, Torah, objet de toutes sortes d’interprétations. Si nous ne sommes plus sous le décret de la condamnation du code pénal de la Loi, parce que nous sommes sous la grâce du sang de Yéshoua, Agneau d’Élohim, Avocat qui nous évite la condamnation, ce n’est pas pour autant que nous sommes sans la Torah, comme hors la Loi, car si nous péchons encore volontairement contre ce que dit la Loi, ou en modifiant la Loi, ou en pensant même que la Loi n’existe plus, nous nous retrouvons immédiatement contrevenants à la Loi… donc de retour "sous (toute) la Loi", sous son décret de justice (ses "ordonnances qui condamnent") !

    La Loi se doit donc d’être observée, car elle est sainte et juste, soit par obligation si nous n’avons pas reconnu Yéshoua, soit par nature de cœur et d’intelligence renouvelés dans la pleine liberté des enfants d’Élohim, si nous sommes en Yéshoua. 


    Nous constatons, que le message de la Nouvelle Alliance, diffusé par les apôtres et disciples de Yéshoua, n’a pas altéré le discours de Moshéh, mais au contraire qu’il l’a amplifié exactement comme le Seigneur l’enseigne en disant que le simple fait de contrevenir à un commandement, ne serait-ce qu’en pensée, équivaut à enfreindre ce même commandement. 
    (Voir Matthieu 5 :18-28)

    Alors quel était le sens des ordonnances données à Israël par Moshéh, et qui furent toujours valables 1500 ans plus tard ?

    « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions d’Élohim, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Élohim, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. Ne vous conformez pas au monde présent,  mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté d’Élohim, ce qui est bon, agréable et parfait ». (Romains 12:1-2)

    Ne nous limitons pas à estimer que « le monde présent », auquel nous ne devons pas nous conformer, ne serait que le monde de nature païenne ou
    « croyant compromis au paganisme ».

    Le monde présent « croyant » est aussi dégradé, entaché de déviance, d’intérêt, de tradition. C’est pourquoi Paul nous invite à l’intelligence sans cesse renouvelée, au discernement, pour comprendre quelle est la volonté d’Élohim. Cette volonté nous a été exprimée par Moshéh et les prophètes, puis rendue pleinement vivante par Yéshoua, la Torah vivante.

    Toutefois, c’est dans la vision d’une douloureuse perspective de l’abandon d’Élohim par le peuple hébreu, que Moshéh écrivait ces dernières et instantes recommandations.

    « Car je connais moi-même ta rébellion, ta nuque dure. Certes, tandis que je suis vivant avec vous ce jour, vous vous rebellez contre YHWH. Combien plus après ma mort ! … Car j’ai su qu’après ma mort vous vous corromprez de corruption et vous vous écarterez de la voie que je vous ai prescrite… »
    (De. 31 : 27-29)

    Tout le livre du Deutéronome (Dévariym - Paroles) n’a de cesse de rappeler au peuple comment Élohim l’a secouru, aimé, conduit depuis l’Égypte jusqu’en Kénaan, pour qu’il devienne et reste Son peuple, un peuple qui sort des nations mais qui ne fait plus partie des nations.

    Ce message n’a pas varié, même pour ceux des « chrétiens » qui se pensent d’une « église » qui n’aurait plus rien de commun avec Israël, et pour qui la sentence de Moshéh dirigée sur Israël ne serait pas applicable à ceux qui veulent s’appeler « Église ».

    Combien d’exemples jalonnent ainsi l’histoire de ces communautés dites 
    « chrétiennes » qui, sous la conduite d’un berger avisé et fidèle, ont connu une réelle vie dans le Seigneur ? Et dès la mort de ce serviteur, elles se sont divisées, perdues dans des déviations dogmatiques ou sectaires ou simplement dans la corruption des comportements, y compris parmi celles qui se disent
    « nées de nouveau » ! Cela peut signifier que les êtres (âmes) n’étaient ni confirmés, ni adultes en Élohim ! Donc pas différents de l’Israël qui murmurait dans le désert. Car il ne suffit pas de rêver, de s’affubler d’un titre, d’une fonction, d’une étiquette, parfois d’un habit, de paraître aux
    yeux de tous en s’activant tout azimut pour donner une impression de vie dédiée. Il ne suffit pas de dire : je suis Israël, mes parents sont Juifs ou lévites ou éphraïmites. Là aussi le Seigneur nous interpelle en disant étonnamment de Sa propre famille selon la chair, sans pour autant la
    renier :

    « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? Puis, étendant la main sur ses disciples, il dit, Voici ma mère et mes frères. Car, quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui–là est mon frère, et ma sœur, et ma mère ». (Matthieu 12 :48-50)

    Car il faut avant tout faire la volonté de mon Père, dit le Seigneur Yéshoua.

    « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j'ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour. » (Jean 15:10)

    Et quels sont les commandements de Mon Père ?
    N’était-ce pas « au minimum » ce qui était demandé à Israël ? Chers amis, nous vous laissons méditer la question, pour que la réponse du Souffle (esprit) s’écrive dans nos cœurs, hors de tout dogme humain.



    Adorer, rendre un culte, honorer, se prosterner ?
     


    Le verset 17 du chapitre 30 nous invite à approfondir un détail de traduction intéressant les verbes « se prosterner et rendre un culte » :

    « Mais si ton cœur se détourne, si tu n'obéis pas et si tu es poussé à te prosterner devant d'autres dieux et à leur rendre un culte » (De. 30:17)

    Ce verset est en relation avec

    « Tu ne te prosterneras pas devant elles, et tu ne leur rendras pas de culte » (Exode 20:5)

    Se prosterner et rendre un culte sont deux actes différents, sinon une seule expression serait utilisée.

    Dans les deux versets le verbe se prosterner est donné par l’hébreu :hishthahavéh (verbe pronominal hé-shin-thav-héth-vav-hé השתחוה )
    Quant au verbe rendre un culte ou servir, il est donné par l’hébreu : avad (ayin-beth daleth עבד ) 

    Sans plus d’explication, nous pourrions admettre que se prosterner n’intéresse que le « divin » (ou plutôt "ce qui concerne Elohim"), d’autant que les textes précédents ne citent que cette possibilité. Or lors d’une rencontre entre Moshéh et son beau-père Yithro il est dit :

    « Moshéh sortit au-devant de son beau-père, se prosterna et l'embrassa. » (Exode 18:7)

    C’est ici le même verbe hébreu qui est utilisé pour « se prosterner ». Ce verbe n’est donc pas réservé uniquement à la prosternation face à un "dieu", car dans le cas de Yithro nous avons affaire à un homme et nous ne pouvons pas prêter à Moshéh l’intention de se prosterner devant son beau-père comme on se prosternerait devant Élohim Lui-même. Se prosterner prend alors
    une signification qui ne présume pas l’adoration, mais qui s’apparente d’avantage à la déférence, à la reconnaissance de la supériorité, à la salutation très respectueuse face à une autorité reconnue, et digne de reconnaissance. Cela peut prendre aussi le sens de faire allégeance, en se soumettant à plus grand que soi ou à quelqu’un que l’on aime.

    Volontairement ou involontairement, le verbe se prosterner a été traduit dans les livres de la nouvelle alliance par « adorer » ce qui génère une confusion avec la notion de « rendre un culte » ou « servir au culte ». Le verbe anglais « to do obeisance » semble plus approprié, car il suggère plus la soumission, l’allégeance, que l’adoration de culte en soi.

    Ainsi nous retrouvons les mêmes termes dans la bouche de notre Seigneur Yéshoua, lorsqu’Il fut tenté par l’adversaire dans le désert. Notre Seigneur parlait l’hébreu, le grec placé dans la bouche de notre Seigneur n’est qu’une traduction.

    « Si donc tu te prosternes devant moi, elle sera tout à toi. Yéshoua lui dit : Il a été écrit : le Seigneur (plus certainement YHWH), ton Élohim, Tu adoreras (il faut donc lire : te prosterneras) et (en plus), à Lui seul, tu rendras un culte. (un service sacré) » (Luc 4:7-8) !

    Ces termes sont sans ambiguïté, car ils reprennent les paroles de Moshéh.  

    Quelle est l’importance ? Elle se situe dans le fait que nous pouvons, et devons, nous prosterner devant la majesté d’Élohim le Père et aussi devant la majesté du Seigneur Yéshoua et lui donner allégeance, car IL est notre Chef, mais à Élohim le Père SEUL, nous avons à rendre un culte.

    Yéshoua est notre Grand Sacrificateur et rend Lui-même le service sacré auprès du Père pour nous, en disant : demandez (au Père) en Mon Nom et moi Je le ferai. Jamais Yéshoua ne nous a demandé de lui rendre personnellement un culte, et de créer ainsi une confusion entre le Père et le Fils, car il y a unité mais pas de confusion puisque le Fils qui est à la droite du Père est
    soumis au Père.

    Nous comprenons mieux que la traduction rendue par « adorer » au lieu de « se prosterner » produit une confusion.

    Par exemple : en Jean 9 :38, lorsque l’aveugle guéri « l’adora »… en Hébreux 1 :6 quand les anges « l’adorèrent », et autres passages où le terme grec [proskunéo], qui est relatif à « se prosterner », est malencontreusement traduit par « adorer », alors qu’il était préférable de traduire par « se prosterner, s’incliner ».

    Pourquoi ? Parce que tous ceux-là, les mages, les femmes, les anges, reconnurent Sa majesté, aimèrent et se soumirent au Messie Yéshoua, sans pour autant lui vouer un culte. 

    Chers amis, réfléchissons un instant à « la trinité orthodoxe de Nicée, Laodicée, Calcédoine… » du 4e siècle, où le culte est rendu indifféremment aux trois « expressions de la « divinité » ! Nous sommes reconnaissants que les frères nazoréens – Juifs et non Juifs, vrais disciples de Yéshoua - n’aient pas participé à l’élaboration de ce dogme, qui ne fut que le produit du
    paganisme dit "chrétien".



    Shabbat shalom véshavoua tov




    JYH
    30/09/2016
    D'après "Blog Qéhila"
    (Copie autorisée et même souhaitable, à condition d'en redonner le texte intégral et la source)





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    Parachah "Kiy Thavo"



    Pensée :

    Bénédictions et malédictions… ce qui vaut pour l’Israël historique s’applique aussi à l’Israël et/ou Juda contemporain comme aux nations « chrétiennes ».

    “(…) et il régna cinquante–cinq ans à Jérusalem. Et il fit ce qui est mauvais aux yeux de YHVH, selon les abominations des nations que YHVH avait dépossédées devant les fils d’Israël.” (2Ch 33:1-2)

    “Parce que tu n’as pas servi YHVH, ton Élohim, avec joie et de bon cœur, à cause de l’abondance de toutes choses,” (De 28:47)

    “L’étranger qui est au milieu de toi montera toujours plus haut au–dessus de toi, et toi, tu descendras toujours plus bas,” (De 28:43)








    PARACHAH : “KIY THAVO” 
    « Quand tu viendras / quand tu seras entré / quand tu te présenteras (au pays) »


    Shabbat 9 septembre 2017
    (Commentaire de 2012)


    Lectures
    Parachah : Dévariym / Deutéronome 26:1 à 29:8
    Haftarah : Yéshayahou/ Isaïe 60:1 à 22
    Bériyth Hadachah : Yohanan/Jean 1:1 à 13


    Rappel : les commentaires ne sont pas des études, mais des pensées que la lecture de la parachah nous inspire et nous permet, sur une année, de relier les textes de la Torah et des Prophètes aux textes de la Bériyth haHadachah, de l’Alliance renouvelée en Yéshoua


    Préambule et résumé de la parachah:
    Moshéh prescrit aux béney/enfants d'Israël, une fois rentrés et conquis la terre promise, de présenter les prémices de leurs récoltes une fois par an, et de faire une déclaration solennelle qui résume toute l'histoire du peuple depuis ses débuts (Arami obed avi, ‘'Un Araméen errant fut mon père'’, allusion relative à Jacob voire à Abraham selon les sources).

    Alors qu’ils seront contraints de traverser le Jourdain, dès leur arrivée, ils devront dresser à proximité du point de passage du Jourdain – sur le Mont Ebal - des stèles portant le texte de la Torah et y amener des offrandes sur un autel de pierres non taillées. Une moitié des douze tribus devra ensuite monter sur le mont Ebal, l'autre moitié sur le mont Garizim afin d'y proclamer les malédictions qu'ils appellent sur eux-mêmes en cas de non-respect de la Torah, et les bénédictions dont ils bénéficieront lorsqu'ils obéissent à Elohim. (Dispositions évoquées dans la parachah Rééh).
     

    Moshéh rappelle aux Israélites qu’ils sont le peuple choisi par Elohim et que, réciproquement, ils ont fait le choix de Elohim.

    La dernière partie de Kiy Thavo contient des paroles d’avertissement. Après avoir énuméré les bénédictions par lesquelles Elohim récompensera le peuple quand il accomplira les commandements/mitsvoth de la Torah, Moshéh rapporte longuement les terribles conséquences de leur abandon : maladie, famine, pauvreté, exil, jusqu’à manger la chair de leurs propres enfants. Moshéh conclut en déclarant qu’en ce jour, quarante ans après leur naissance en tant que peuple, les Israélites sont enfin parvenus à avoir « un coeur pour savoir, des yeux pour voir, des oreilles pour entendre ». L’Alliance d’Horeb est reformulée, réactualisée, au pays de Moab, comme une préparation au combat et à la conquête du Royaume d’Israël.



    Le sixième mois



    Cette parachah compte 6 commandements selon la nomenclature officielle du judaïsme (voir traité de Maïmonide), numérotés de 606 à 611. Nous pouvons relever 3 commandements positifs (faire) et 3 mitsvoth d’interdiction (ne pas faire). Après cette portion de Torah, il ne restera donc plus que 2 commandements à prescrire pour que la liste officielle soit complète et que puissent commencer les saintes convocations du 7ème mois, Yom Théroua (1er jour), Yom Kippour (jour 10) et Soukkoth (jour 15 à 21 et 22), marquant la fin du cycle de lecture et la reprise d’un nouveau cycle, renouvelé dans ses apports et bénédictions.

    Remarque sur l'écriture hébraïque utilisée
    Le mot Kiy / כי a pour guématria-valeur numérique 30, qui est aussi celle de la lettre lamed / l. Or, le mot lamed signifie étude - enseignement et cette lettre lamed est la seule des 22 lettres de l’alphabet hébreu à déborder vers le haut, hors la ligne d’écriture montrant ainsi qu’elle semble relier la terre au ciel.
    Le mot Thavo / תבוא contient les mêmes lettres que le mot Avoth / pères.

    Ainsi, le titre de notre parachah est une invitation à considérer la conquête du territoire et du Royaume, comme non détachée de l’étude et de la garde des enseignements de nos pères (nos propres ancêtres le cas échéant, puis, par extension, jusqu’à Avraham, notre père en la Foi). C’est également un préalable et une condition sine qua non de réussite dans la guerre. La parachah précédente porte par ailleurs ce même titre « Kiy Thétsé », allusion à la guerre, laquelle ne peut être gagnée sans la garde du Shabbat et l’étude de la Parole favorisée par ce Saint jour.

    Par ailleurs, il convient également de repositionner notre étude hebdomadaire dans le temps de la liturgie et du cycle annuel de lecture. Le 6ème mois biblique (mois d’Eloul pour le judaïsme) que nous sommes en train de traverser correspond au mois où, depuis le Rosh Hodesh (tête du mois – Jour 1) de ce mois, Moshéh monta pour la troisième fois au mont Sinaï et y resta 40 jours et 40 nuits jusqu’au 10 du 7ème mois, le jour de « Yom Kippour », apportant avec lui les nouvelles Tables de l’alliance (houloth haberith) ainsi que la confirmation du pardon de Elohim. Ce 6e mois est donc un temps de téchouvah/ de repentir, de retour à Elohim avant le temps du pardon accordé ou non au Yom Kippour, qui se manifestera en conséquence par des bénédictions ou des malédictions.
    Lesquelles sont très longuement exposées par Moshéh dans cette parachah Kiy Thavo.



    Offrande des prémices, les bikourim



    « Lorsque tu seras entré dans le pays que l’Adonaï YHWH, ton Elohim, te donne pour héritage, lorsque tu en prendras possession et que tu l’habiteras, tu prendras des prémices de tous les fruits… il la déposera dans une corbeille et l’apportera au lieu choisi par le Seigneur votre Elohim pour y manifester sa présence.» (26 :1)

    Le texte de ce chapitre 26 commence par une description des prémices des premiers fruits - bikourim à offrir à l’Adonaï YHWH, une fois le peuple d’Israël entré et installé en Éréts Israël. Fait étrange, il est prescrit de déposer ces prémices, dans une corbeille ; le contenant devenant ainsi aussi important que le contenu. (Analogie avec le vin et les outres)

    L’offrande des prémices - dont on préfèrerait être le premier à jouir après les avoir tant attendues - doit ainsi être offerte ou plutôt restituée à Elohim, pour manifester la primauté et l’autorité du Créateur sur toute chose. Tout appartient à Elohim qui redonne avec abondance à qui le Lui demande en obéissant à sa Parole. Offrir les premiers fruits et les prémices de toutes choses, c’est apprendre à maîtriser ses propres appétits, envies, passions, car nous avons tous une prédilection à nous servir d’abord et avant tout. Servir Elohim d’abord, c’est un acte de Foi et aussi un pari : dans Sa générosité, Il rendra au centuple à celui qui n’a pas hésité à se démunir, un peu.

    N’est-ce pas de ce commandement que ce sont acquittés – sans le savoir dans un premier temps - les douze disciples à l’occasion de la première venue de Yéshoua et de l’annonce de la proximité du Royaume du Mashiah ?

    « La Pâque, la fête des Juifs, était proche [ndlr : orge mûr ]. Yéshoua regarda et vit qu’une grande foule venait à lui ; il demanda donc à Philippe : Où pourrions-nous acheter du pain pour leur donner à manger à tous ? -Il disait cela pour mettre Philippe à l’épreuve, car il savait déjà ce qu’il allait faire. - Philippe lui répondit : Même avec deux cents pièces d’argent, nous n’aurions pas de quoi acheter assez de pain pour que chacun d’eux en reçoive un petit morceau. Un autre de ses disciples, André, le frère de Simon Pierre, lui dit : Il y a ici un garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons. Mais qu’est-ce que cela pour un si grand nombre de personnes ? Yéshoua dit alors :
    Faites asseoir tout le monde. Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. Ils s’assirent donc ; ils étaient environ cinq mille hommes. Yéshoua prit les pains et, après avoir remercié Elohim, il les distribua à ceux qui étaient là. Il leur donna de même du poisson, autant qu’ils en voulaient. Quand ils eurent tous mangé à leur faim, Yéshoua dit à ses disciples : Ramassez les morceaux qui
    restent, afin que rien ne soit perdu. Ils les ramassèrent et remplirent douze corbeilles avec les morceaux qui restaient des cinq pains d’orge dont on avait mangé. » (Jean 6 :4)

    Douze corbeilles de céréales…à partir des 5 pains d’orge et 2 poissons : les 5 livres de la Torah et les 2 expressions de l’Alliance invitent ceux qui en vivent (littéralement, qui en mangent, qui l’assimilent) de porter au lieu choisi la corbeille des prémices. Chaque disciple de Yéshoua dépose ainsi aux pieds de l’Adon, une corbeille pleine des fruits de ces prémices, soit douze corbeilles.

    Les prémices de la Moisson du Royaume ? C’est cet enfant qui accepte de se démunir du peu qu’il possède…pour le bienfait du plus grand nombre. Ce qu’il fait pour les autres, il le fait pour Elohim, il le fait en présence du Fils de Elohim. Ainsi, par cet acte de foi d’un enfant, Yéshoua accomplit, réalise et sublime cette mitsvah des bikourim : chacun dépose au Prêtre, une corbeille de ce qui ne lui appartient pas, sans rien manquer pour lui-même. Assurément, en voyant les douze déposer ces douze corbeilles d’orge, les 5000 hommes et l’enfant, ne peuvent que penser aux corbeilles des prémices des premiers fruits, que leurs ancêtres ont apportés chaque année aux lévites à l’occasion de leur installation en terre promise. Yéshoua leur signifia ainsi à tous, qu’à leur tour, ils devaient prendre possession de ce Royaume, sans rien oublier des prescriptions de Moshéh.

    Il est intéressant de noter que cette mitsvah des bikourim ne prit effet que quatorze ans après que les béney Israël furent entrés en Terre Promise. Il fallut en effet sept ans pour conquérir la terre et sept ans encore pour la partager entre les douze tribus d’Israël. Ce n’est qu’une fois ce processus
    achevé que la loi des premiers fruits s’appliqua. Pourquoi ? Alors que certaines tribus s’étaient déjà installées, il ne fait aucun doute que plusieurs étaient en capacité de respecter l’offrande des bikourim. Un enseignement stipule que pour pouvoir pleinement ressentir la joie / simha transmise par nos propres bénédictions, nous devons savoir que nos frères et soeurs ont été également bénis. Ainsi, les béney Israël ne pouvaient-ils pas se réjouir pleinement, en sachant que beaucoup parmi leurs frères n’étaient pas encore installés et ne pouvaient jouir des fruits de la terre et de leur travail. (Par ailleurs, les non installés, étaient encore en guerre…d’où l’absence de joie collective).
    C’est pour cette raison, que le verset précise d’apporter les Bikourim « quand vous viendrez sur la terre... que vous la posséderez et vous y installerez ». Cela enseigne que les premiers fruits de la terre ne devaient être présentés à Elohim qu’après la conquête et l’installation définitive et complète de toute la communauté d’Israël, c'est à dire de toutes les tribus. 

    Plus largement et au-delà de ces biroukim, tout croyant avait le devoir et l'obligation de donner de ses biens et de ses revenus en bienfaisance/charité (tsédaqah). Dans l’économie du Temple et en Éréts Israël, cette part obligatoire était autrefois donnée au Lévite qui en redonnait une part au
    Kohen (sacrificateur). Cette pratique se nomme le maâssér (qui vient du dixième). Le prélèvement du maâssér doit se réaliser de façon continue et avec une grande régularité. La moyenne consiste à prélever 1/10 de tous ses revenus pour le maâssér, ou le pourcentage que l'on estime juste en
    fonction de sa fortune, sans avarice et sans être irréfléchi. Aujourd'hui, cette part qui était apportée au Temple va surtout aux oeuvres d'enseignement de la Torah et aux pauvres.
    Rappel: http://jyhamon.eklablog.com/la-dime-hier-et-aujourd-hui-a93026833

    A contrario, nous devons apprendre à connaître les défauts qu’engendrent la richesse, la réussite sociale ou spirituelle, que trop vite nous assimilons à la bénédiction divine et qui peuvent amener à l’orgueil, l’égoïsme, l’auto satisfaction, l’abus de pouvoir et au final, à l’éloignement de Elohim et de
    Sa Sainte Parole. Une bénédiction peut se transformer en malédiction si elle est interprétée à tort.
    Un adage populaire stipule « morceau avalé, n’a plus de goût… ». Veillons à sauvegarder l’équilibre précaire entre bénédictions/malédictions, et évitons d’osciller entre ces deux réalités. Pour ce faire, il est utile que face à ceux qui clament la bénédiction (ceux du Mont Garizim ), coexistent ceux qui rappellent la malédiction (ceux du Mont Ebal). 

    La déclaration solennelle des bikourim : « Mon ancêtre était un Araméen errant; il s’est rendu en Égypte et y a d’abord séjourné avec le petit groupe de gens qui l’accompagnaient…Mais les Égyptiens nous ont maltraités et opprimés, en nous imposant un dur esclavage. Nous avons appelé à l’aide l’Adonaï YHWH de nos ancêtres; il a entendu nos cris et il a vu combien nous étions maltraités, brutalisés et opprimés. Il nous a fait sortir d’Égypte, en recourant à des exploits irrésistibles et terrifiants, à des prodiges extraordinaires. Il nous a conduits jusqu’ici et il nous a donné ce pays, qui regorge de lait et de miel. C’est pourquoi maintenant j’apporte à l’Adonaï YHWH les premiers produits des terres qu’il m’a accordées… »

    Cette déclaration est-elle réservée à ceux de la génération de Josué ? Dans la prochaine parachah, il est précisé que : « ce n’est pas avec vous seuls que je conclus cette alliance avec serment, mais c’est avec ceux qui sont ici parmi nous, présents aujourd’hui devant YHWH notre Elohim, et avec ceux qui ne sont point ici parmi nous aujourd’hui. » (29 :14).* Que chacun se sente libre d’être invité/associé à ce serment, à cette Alliance et à tout ce qui la caractérise, y compris la présente déclaration solennelle des bikourim, sous une forme ou sous une autre. Car s’il n’y a plus de classe sacerdotale à entretenir, YHWH saura en son temps, nous montrer les nécessiteux et les bonnes oeuvres à supporter autour de nous.
    * Ceci est l'expression même de "l'alliance renouvelée entre les deux Maisons" (Jér 31:31; Héb 8:8) pour très bientôt:
    http://jyhamon.eklablog.com/l-etat-d-israel-est-il-l-israel-de-elohim-1ere-partie-nouvelle-version-a117302204

    « Ensuite, avec les lévites et les étrangers qui habitent votre pays, vous vous réjouirez… » (26 :11)

    Verset intéressant qui nous permet de noter comment en cet instant solennel de conquête du territoire et de consécration des premiers fruits, le lévite et l’étranger sont associés sur le même plan à la joie de l’israélite. Sur un pied d’égalité « le lévite et l’étranger » ? Assurément non, mais en l’occurrence, associés au culte et ensemble à l’offrande. Une façon également de dire que
    prophétiquement, le lévite aura en charge l’étranger, dont la vocation est ici très clairement de rejoindre Israël et l’Alliance, à l’occasion de la récolte des premiers fruits de la saison. Pour mémoire : nous sommes à cette occasion dans le calendrier, aux alentours de Péssah, avec le balancement de la gerbe, comme signe avant coureur de la moisson. Ainsi, Yéshoua, le premier et le plus grand des Kohanim (sacrificateurs), le premier-né non racheté car seul capable de jouer son rôle, s’offre Lui-même en prémices de la moisson, et associe à Sa joie parfaite, tous les étrangers qui, grâce à Lui, rejoignent Israël et les Lévites. Encore une mitsvah réalisée par l’Adon Yéshoua ! La voyons-nous ?



    Les pierres de l'autel et de la Torah



    « Lorsque vous passerez le Jourdain pour vous rendre au pays que l’Adonaï YHWH ton Elohim te donne, tu dresseras de grandes pierres, tu les enduiras de chaux et tu écriras toutes les paroles de cette Loi…Et lorsque vous aurez passé le Jourdain, vous dresserez ces pierres sur le mont Ébal, comme je vous l’ordonne aujourd’hui, et vous les enduirez de chaux. Tu y édifieras pour
    l’Adonaï YHWH ton Elohim un autel, avec des pierres que le fer n’aura pas travaillées. » (27 :2)

    La nature du texte inscrit sur ces tablettes a été l’objet de vives discussions parmi les exégètes. (selon les sources : Torah gravée en intégralité ou seulement les 613 commandements, en 70 langues ou seulement en hébreu, etc.) Pour simple information et pour visualiser cet autel de pierres, un enseignement issu de la tradition, stipule que ces pierres étaient d’un gabarit de 40 seah (une mesure de poids antique), l’équivalent d’environ un demi-mètre de large sur 1m40 de haut.

    « Le peuple remonta du Jourdain le dixième jour du premier mois et il campa à Guilgal à l’extrémité orientale de Jéricho. Ces douze pierres qu’ils avaient prises du Jourdain, Josué les dressa à Guilgal. Il dit aux Israélites : Lorsque, demain, vos fils demanderont à leurs pères : Que sont ces pierres?...C’est afin que tous les peuples de la terre connaissent que la main de YHWH est une main puissante… » (Josué 4 :19)

    Après avoir fait traverser le Jourdain à l’Arche d’Alliance / Aron Haqodesh, Josué eu à coeur d’ériger sans attendre un autel de douze pierres, une pierre par tribu. Notre stupéfaction est totale, lorsque nous considérons que 1500 ans plus tard, alors qu’il sort des eaux du Jourdain où il vient de se faire immerger et reconnaitre comme Fils à l’endroit même où fut recouvert le premier autel de douze pierres, Yéshoua se met en quête de réunir douze pierres vivantes, en renommant le premier d’entre eux, « Pierre ». Sur cette « pierre », l’Adon bâtira sa communauté et écriera sa Loi sur des coeurs circoncis à l’occasion d’une Alliance renouvelée. Une fois encore, Yéshoua
    démontre sa parfaite connaissance de la Torah, mieux, il la sublime en réalisant tout ce qui manquait encore pour la rendre « effective » et agissante.

    Yéhoshoua (Josué) fit ensuite comme prescrit par Moshéh et bâtit sur le Mont Ebal, le mont de la malédiction, un autre mémorial de douze pierres gravées.

    « Sur le mont Ébal, Josué fit un autel pour YHWH, Elohim d’Israël. Il le construisit selon les instructions que Moshéh, le serviteur du Seigneur, avait données aux Israélites, instructions inscrites dans le livre de la loi de Moshéh: un autel en pierres brutes, non taillées avec un outil de fer. On y offrit au Seigneur des sacrifices complets et des sacrifices de communion. Là, sous le regard des Israélites, Josué grava sur des pierres une copie de la loi que Moshéh avait écrite. » (Josué 8 :30)

    Pourquoi ce mont Ebal et pas celui d’en face, le Mont Garizim, celui des bénédictions, accueille-t-il ce mémorial de la Torah ? Vraisemblablement pour que cet endroit ne devienne pas un lieu d’idolâtrie et une occasion de division. Ainsi que le deviendra pourtant le Mont Garizim par la suite,
    haut lieu de culte pour de nombreuses sectes et faux dieux… (nous ne parlons pas ici des Samaritains).

    Cette parachah de la conquête du territoire et de l‘entrée dans le Royaume d’Israël, pose un préalable important pour notre génération : la construction d’un autel de douze pierres sur lesquelles sont gravées toutes les paroles de la Loi. Il nous faut aujourd’hui reconsidérer ce commandement que Moshéh prescrit en son temps à Yéhoshouah : trouver douze pierres, y graver les Paroles, et ériger un autel pour inaugurer l’entrée dans le Royaume. Cette vision rejoint la vision des deux bois d’Ezéchiel et l’action du prophète Elie, qui à son tour, érigea un autel de douze pierres pour confondre ceux de Baal. Ceux d’Israël-Juda et ceux d’Israël-Éphraïm en Yéshoua, doivent urgemment reconsidérer cette parachah et cette prescription précise avant
    d’ambitionner de pouvoir « rentrer et conquérir le territoire du Royaume ». Yéshoua, Lui-même, nous y invite, en nous demandant de suivre son exemple. Lui aussi, érigea un autel de douze pierres…vivantes, sur lesquelles Il gravait ses Paroles, à coeur.

    Pour tous les croyants en Yéshoua, collectivement, ou individuellement, toute « rentrée » ou « retour » en Éréts, doit au préalable être présenté sur un autel reconstruit de douze pierres. La seule pierre de Juda, ou les seules pierres d’Ephraïm, ne peuvent suffire à consacrer cet autel, qui restera inachevé, non consacré, et hypothéquera alors sérieusement la poursuite du plan. Que chaque pierre soit ainsi à sa place, sa bonne place, sa juste place, au bénéfice de l’ensemble du Corps. 



    Les témoins



    « Quand vous aurez traversé le Jourdain, les tribus de Siméon, Lévi, Juda, Issakar, Joseph et Benjamin se tiendront sur le mont Garizim pour prononcer les bénédictions en faveur du peuple, tandis que les tribus de Ruben, Gad, Asser, Zabulon, Dan et Neftali se tiendront sur le mont Ébal pour prononcer les malédictions. Les lévites s’adresseront à tous les Israélites et ils leur dirontd’une voix puissante : Maudit soit celui qui… » (27 :12)

    Étrange bénédiction, que celle qui consiste à faire dire aux lévites « maudit soit celui qui… ». Notons que ce chapitre enchaine une série de douze solennelles incantations sur ce modèle. Une par pierre dressée sur le Mont Ebal ? La dernière incantation résumait à elle seule toute la Torah.
    (Maudit soit celui qui ne respecte pas les commandements de la loi de Elohim et qui ne les met pas en pratique. Et tout le peuple répondra : Amen!).

    Les douze tribus d’Israël se répartissaient en deux groupes prenant position sur l’une et l’autre des montagnes tandis que l’Arche Sainte était placée dans la vallée, au milieu des deux monts, et encadrée par les Kohanim qui avaient la charge des instruments du culte. Au centre de ce dispositif étrange, le Kohen Gadol, qui sur chacune de ses épaules et sur son pectoral, portait symboliquement une représentation de la scène qui se jouait. Ce personnage central de la révélation mosaïque, semble tenir à lui seul, l’équilibre des forces entre bénédictions et malédictions. Il est celui qui « des deux monts, n’en fait qu’un » : c'est-à-dire que l’opposition apparente des monts bénédictions/malédictions s’efface pour faire place à l’action du Kohen Gadol, dont la vocation est de stabiliser et d’harmoniser cet ensemble a priori ambivalent. En effet, la bénédiction absolue et sans obéissance n’est pas la règle, car telle n’est pas la Justice de Elohim ; mais la malédiction n’est pas inéluctable pour autant que le Kohen Gadol exerce avec force et courage, sa vocation. Ainsi, réparti sur ces deux monts, le tout Israël se comporte comme deux témoins qui font face à leur Kohen Gadol, qui les porte, les supporte, et les encourage à respecter toute la Loi.

    « Les Israélites avec leurs anciens, leurs responsables et leurs juges, de même que les étrangers vivant parmi eux, se tenaient de part et d’autre du coffre de l’alliance de l’Adonaï YHWH, en face des prêtres-lévites qui le portaient. La moitié d’entre eux était placée du côté du mont Garizim, et
    l’autre moitié du côté du mont Ébal. Moshéh avait ordonné autrefois de procéder ainsi pour bénir le peuple d’Israël. Josué lut alors tous les enseignements écrits dans le livre de la loi, avec les formules de bénédiction et celles de malédiction. Josué lut tous les commandements de Moshéh,
    sans en omettre un seul, devant l’ensemble du peuple, y compris les femmes, les enfants et les étrangers vivant parmi les Israélites. » (Josué 8 :33)

    Notons que Josué, l’Éphraïmite, se charge de rappeler à tous les bénédictions et malédictions inhérentes à la Torah et consécutives aux choix de chacun. Dès lors, les six tribus de Garizim exercèrent davantage un rôle de
    « témoins » des bénédictions souhaitées, tandis que les six tribus d’Ebal, assumèrent leur rôle de « témoins » des malédictions redoutées. Il n’y a pas de bon et de mauvais rôle dans cette répartition, car tous rappellent aux autres, que rien n’est joué, et qu’il n’appartient qu’à l’homme de choisir librement entre bénédiction et malédiction. Ainsi, ceux du Mont Garizim, étaient maintenus dans la vigilance d’une bénédiction non acquise éternellement et ceux du Mont Ebal vivaient dans l’espérance d’une bénédiction toujours possible. Nous comprenons bien que ceux qui alertent le peuple contre les malédictions et malheurs inéluctables en cas de désobéissance, ne sont en rien inférieurs à ceux qui encouragent le peuple à mériter les bénédictions quotidiennes qui leur sont promises en cas d’obéissance.

    Notons également que Juda et Joseph (Joseph = Éphraïm et Manassé) sont ensemble témoins des bénédictions dans la vision mosaïque initiale. L’histoire installera Éphraïm et d’autres de ses frères, face à Juda. Le subtil équilibre mosaïque sera ainsi rompu. Puissent Éphraïm et Juda retrouver leurs places respectives en haut du Mont Garizim et se souvenir alors du dialogue entre
    Yéshoua et la samaritaine, au puits de Jacob, au pied de ce même mont Garizim :

    « Il quitta la Judée et s’en retourna en Galilée. Or il lui fallait traverser la Samarie. Il arrive donc à une ville de Samarie appelée Sychar, près de la terre que Jacob avait donnée à son fils Joseph. Là se trouvait la source de Jacob…Une femme de Samarie vient pour puiser de l’eau. Yéshoua lui dit : "Donne-moi à boire."…La femme samaritaine lui dit: "Comment! toi qui es Juif, tu me demandes à boire à moi qui suis une femme samaritaine ?" (Les Juifs en effet n’ont pas de relations avec les Samaritains.)…La femme lui dit:  "Seigneur, je vois que tu es un prophète…Nos pères ont adoré sur cette montagne [Garizim] et vous, vous dites : C’est à Jérusalem qu’est le lieu où il faut adorer." Yéshoua lui dit : "Crois-moi, femme, l’heure vient où ce n’est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient -et c’est maintenant- où les véritables adorateurs adoreront le Père en souffle et en
    vérité, car tels sont les adorateurs que cherche le Père. Elohim est souffle, et ceux qui adorent, c’est en souffle et en vérité qu’ils doivent adorer."…
    De cette ville, nombre de Samaritains crurent en lui…Quand donc ils furent arrivés près de lui, les Samaritains le prièrent de demeurer chez eux. Il
    y demeura deux jours et ils furent bien plus nombreux à croire, à cause de sa parole, et ils disaient à la femme: "Ce n’est plus sur tes dires que nous croyons; nous l’avons nous-mêmes entendu et nous savons que c’est vraiment lui le sauveur du monde." » (Jean 4 :3)

    Voilà des parias de la société juive-romaine sous Yéshoua : des samaritains ! Or, ils furent nombreux à croire au Mashiah, en deux jours seulement. Entre les monts Garizim (et donc son jumeau Ebal) et le Mont Sion, plus de compétition et d’émulation malsaine, leur enseigne l’Adon. Il convient maintenant d’adorer le Père sans considération de hauts lieux et de maisons. Une invitation à peine voilée à l’unité retrouvée autour du Fils. Souvenons-nous : en ce même lieu, il appartenait au Kohen Gadol sous Yéhoshoua de garantir l’unité des douze tribus réparties sur deux monts. Vocation reprise par Yéshoua à l’occasion de son ministère en Samarie, au pied du Mont Garizim, alors que Juda est parti construire son autel sur un autre Mont, en Judée (sur le territoire de Benjamin).

    Selon cette parole messianique, nous pouvons considérer que ceux de Juda-Benjamin, partis s’installer sur le Mont Sion, doivent envisager de se laisser rejoindre et de réintégrer ceux du peuple qui sont restés « bloqués » sur le Mont Garizim…et faire jonction en un lieu plus élevé que la plus haute des montagnes : en souffle et en vérité. Pour le reste, Jérusalem demeure
    prophétiquement la ville du Roi des rois car de Sion sortira la Loi. Cette réalité messianique d’une ville céleste qui accueillera en son centre l’Agneau de Elohim, peut aussi être enseignée et adorée depuis les hauteurs du Mont Garizim. L’un n’empêche pas l’autre. Et que nul n’empêche son frère de vivre sa Foi avec authenticité et liberté. Tel est aussi le message de Yéshoua aux samaritains clairvoyants. (relire aussi la parabole du bon samaritain, plus méritant que le lévite selon cet enseignement de l’Adon).



    La malédiction de l'ennemi qui se lève



    « Lorsque des ennemis vous attaqueront, le Seigneur vous donnera la victoire sur eux. S’ils arrivent par un seul chemin, ils s’enfuiront devant vous par sept chemins différents… l’Adonaï YHWH donnera à vos ennemis la victoire sur vous. Si vous les attaquez par un seul chemin, vous vous enfuirez devant eux par sept chemins différents. »

    Toutes les malédictions qui sont prononcées dans cette parachah ne le sont pas dans le but de susciter l’effroi, il s’agit plutôt de prophéties quasi
    « mécaniques ». En punition des fautes commises, Israël connaîtra comme conséquences, la destruction des deux Temples (trois en considérant l’embellissement-agrandissement d’Hérode) et les différents exils. Le terrible verset 63 du chapitre 28, peut nous laisser perplexe: « Autant YHWH s’était réjoui de vous combler de bienfaits et de vous multiplier, autant YHWH se réjouira-t-Il de vous faire périr et de vous exterminer, et vous serez déracinés de cette terre dont tu vas prendre possession. »

    Moshéh sait qu’il n’entrera pas en Terre Promise, il prononce ces paroles comme une sommation, par amour pour son peuple, c’est pourquoi il ne cesse de répéter les mêmes choses. Les paroles dures de Moshéh sont les mêmes que celles des shélihim (envoyés)-apôtres de l’Alliance nouvelle en Yéshoua, car Elohim est le même, hier, aujourd’hui et éternellement : « Le message
    autrefois apporté par les anges a prouvé sa valeur, et quiconque n’en a pas tenu compte ou lui a désobéi a reçu la punition qu’il méritait. Alors, comment pourrons-nous échapper à la punition si nous négligeons un tel salut ? Le Seigneur lui-même l'a annoncé le premier...»  (Hébreux 2:2)

    Pour nous-mêmes, nos ennemis peuvent s’unir (un seul chemin) contre nous et repartir divisés, car ils s’aperçoivent dans la défaite miraculeuse, que leur cause n’était pas juste. Nous pouvons a contrario, nous diviser au sein de nos communautés (sept chemins) tout en semblant uni, et l’ennemi y verra un signe de faiblesse lui permettant d’attaquer avec succès. Cette évidence militaire collective est valable sur un plan personnel et psychologique : si nous ne sommes pas un avec nous-mêmes et en Lui, alors l’ennemi de nos âmes nous fera la guerre, nous vaincra et notre « être » sera morcelé et ne connaitra plus de repos.

    Le texte de notre parachah parle avec force de destructions, de famines, de guerres, de maladies, d’exils qui s’abattent sur Israël, pourquoi ? La réponse de Moshéh fuse : « Parce que vous n’avez pas servi Elohim avec joie et un coeur heureux alors que vous aviez tout ! » (28 : 47). Cette parachah nous apprend donc à respecter des temps de joie. (Réjouissez-vous !). La joie est un état d’souffle, une dimension spirituelle qui doit être nôtre en permanence, quelle que soit notre situation affective réelle (Facile à dire ?!). « Soyez toujours joyeux. » (1 Thessaloniciens 5 : 16)

    « Si donc vous ne servez pas le Seigneur votre Elohim avec joie et de tout votre coeur lorsque vous aurez de tout en abondance, vous deviendrez les esclaves des ennemis que le Seigneur enverra contre vous, vous aurez faim et soif, vous serez nus et privés de tout. Le Seigneur placera un joug de fer sur vos épaules, jusqu’à ce que vous soyez exterminés. De très loin, du bout du monde Ifera venir une nation dont vous ne connaîtrez pas la langue, et il la lancera contre vous, comme un aigle qui fond sur sa proie. Ce seront des hommes au visage dur, qui n’auront ni respect pour les vieux, ni pitié pour les enfants. (28:47) »

    La diaspora juive (dite "israélienne") a tragiquement expérimenté cette prophétie à l’occasion de la Shoah. L’aigle nazi a fondu sur les vieux et les enfants, sans distinction ni pitié. Aujourd’hui, d’autres hommes au visage dur, venus du bout du monde, semblent devoir incarner à leur tour cette funeste prophétie.

    L’Islam, ses nouveaux Hitler, et ses disciples, fussent-ils de confession chiite ou sunnite et autres, souhaitent fondre sur Juda/"Israël" et ne pas faire acception de personne, qu’ils soient vieux ou jeunes.

    Toutefois, nous notons que cet instrument de malédiction semble devoir concerner également ceux des nations, qui se rebellent contre Elohim et sa Sainte Torah (surtout en Europe, terre de la chrétienté historique). Cette malédiction pèse également de plus en plus, sur les éphraïmites des nations, greffés et au coeur circoncis. En effet, les croyants des nations, dits "amis d’Israël" (et en fait "amis de Juda"), ont tout autant à craindre de « la peste verte », que ceux de Juda... ce qui se vérifie déjà aujourd'hui.
    Peut-être cette tribulation qui pointe à l’horizon, porte en elle la promesse d’un rapprochement entre ceux de Juda, et ceux d’Éphraïm.
    Un rassemblement dans l’épreuve et dans l’angoisse…Aussi, puissions-nous nous rassembler de notre plein gré, sans devoir passer avec nos proches par cette terrible épreuve.


    Shabbat shalom vé shavoua tov. 


    Nota : pour approfondir cette Parachah, nous vous conseillons de faire quelques recherches complémentaires sur le mont Garizim et les Samaritains.




    JYH
    23/09/2016
    D'après: "Blog Qéhila"
    (Copie autorisée et même souhaitable, à condition d'en redonner le texte intégral et les sources)




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