• Parachah "Hayyéy Sarah" (les vies de Sarah)

     

    Parachah "Hayyey Sarah"

     

    Pensée :

    “Le champ d’Éphron, qui était à Makhpélah, qui est face à Mamré, le champ et la grotte qui y est, et tous les arbres qui étaient dans le champ, qui est dans toutes ses limites à l’entour, furent assurés en acquisition à Avraham, aux yeux des fils de Heth, devant tous ceux qui venaient à la porte de la ville. Après cela, Avraham ensevelit Sarah, sa femme, dans la grotte du champ de Makhpélah, en face de Mamré, qui est Hévron, dans le pays de Kénaan.” (Ge 23:17-19)

    Avraham achète une propriété sépulcrale. IL l’achète à Éphron … dont le nom vient de « aphra », ce qui signifie : poussière, symbole de mort.  La grotte se situe dans un champ planté d’arbres, encore un symbole. Le serpent d’Éden ne s’était-il pas accaparé par ruse du devenir humain et de la terre ? Le Seigneur le condamnait alors à se nourrir de la « poussière » de la terre…. YHVH Elohim dit de l’homme : il est poussière et il retournera à la poussière… Avraham rachète le champ et les arbres de celui qui est poussière, nourriture du serpent. Il ensevelit Sarah dans la grotte, dans le jardin, qui  n’appartenait plus à « Ephron ». Telle fut la première possession d’Avraham, le père de la foi, en terre promise… la reconquête de la création était engagée.

     

     

     

    Parachah "Hayyey Sarah"




    LA PARACHAH : « HAYYEY SARAH » 
    (les vies de Sarah)


    Shabbat du 11 novembre 2017
    (Commentaire 2011)


    Lectures:
    Parachah : Bérèchiyth /Genèse 23 :1 à 25 :18
    Haftarah : Mélakhiym A/I Rois 1 :1-31
    Bérith Hadachah : Romith/Romains 9 :1-9


    Rappel : les commentaires ne sont pas des études, mais des pensées que la lecture de la parachah nous inspire et nous permet, sur une année, de relier les textes de la Torah et des Prophètes aux textes de la Bériyth haHadachah, de l’Alliance renouvelée en Yéshoua.



    Résumé de la parachah


    Cette cinquième parachah du cycle de lecture se présente comme une transition avec la suite du récit du livre du Béréchiyth, en s’intercalant entre l’épisode central de la ligature d’Isaac et l’avènement de Jacob-Israël.

    Paradoxalement appelée « vies de… » cette lecture traite de la mort de Sarah et d’Avraham. Avec eux, c’est la première génération de patriarche et matriarche qui disparait : la génération qui a accueilli avec foi, confiance et patience la promesse divine. Tous les peuples du Livre se réclameront de ce premier couple en tentant de les récupérer chacun à son avantage temporel et
    territorial. Mais fort opportunément, au milieu de cette lecture, entre la disparition de ces deux géants de la Foi - Avraham Avinou (Avraham notre père) et Sarah Immanou (Sarah notre mère) - se glisse un évènement heureux:  le mariage d’Ytshaq et de Rivqah (Isaac et de Rébecca).

    Cette insertion littéraire veut nous signifier solennellement que la promesse divine se poursuit à travers ce fils unique et premier-né de la femme stérile Saraï et non de la servante égyptienne, Agar. Certes, Yishmaël (Ismaël) est présent dans cette parachah : pas au centre mais à la fin, c'est-à-dire en périphérie. Il n’y est pas présent en obstacle aux plans divins mais il est revenu - repentant - pour enterrer et honorer son père aux côtés d’Isaac, seul héritier désigné et non contesté. Ensemble et réconciliés, ils font face au caveau familial de Makpéla à Hébron, qui est en Cisjordanie d’aujourd’hui (territoire géré par l’Autorité Palestinienne).

    A l’heure où le caveau des patriarches et matriarches à Hébron s’inscrit au patrimoine culturel de l’UNESCO, à la demande de son nouvel état membre palestinien dans la rubrique « édifice culturel et religieux palestinien », il est urgent de relire cette parachah et de comprendre pourquoi/comment Avraham, Sarah et leurs descendants, via Isaac et Rebecca, restent héritiers
    de la promesse et donc de ce territoire. Il est important de noter comment Ismaël, dont se revendiquent les générations arabo-musulmanes du Proche-Orient d’aujourd’hui, a accepté et validé cette réalité et cette volonté divine en son temps.

    Enfin, cette section hebdomadaire revêt une dimension prophétique importante : Avraham le « père » envoie son plus fidèle serviteur pour trouver une épouse à son fils unique qu’il vient de présenter en sacrifice. Cette épouse est déjà de la famille mais s’est perdue en chemin du côté
    d’Haran en subissant les choix de ces ancêtres. Rivqah (Rébecca) est aussi une extraordinaire figure de ces futures brebis égarées de la grande maison d’Israël. Comme il fallait hier retrouver Rebecca et la ramener à son fiancé, il faut aujourd’hui que les brebis perdues se laissent paître par le Berger et retrouvent le chemin qui les ramènera au Fiancé qui les attend pour célébrer les noces de l’Agneau. Le Mashiah Yéshoua, notre Chef et Sauveur, est tout à la fois ce Berger, ce Fiancé et l’Agneau, car il est l’alpha et l’oméga, l’aleph et le tav, le début et la fin de toutes choses. Il est omniprésent dans cette parachah, saurons-nous le voir ?



    La mort de Sarah


    « Et la vie de Sarah fut de cent vingt-sept ans, ce sont là les années de la vie de Sarah. Sarah mourut à Kiriath-Arba, qui est Hébron, dans le pays de Canaan; et Avraham vint pour mener deuil sur Sarah, et pour la pleurer. Et Avraham se leva de devant son mort » (Genèse 23 :1 Darby) 

    Vayiyou hayyey Sarah : c’est par ces mots que débute notre étude hebdomadaire qui, paradoxalement, ne va pas parler de la vie de Sarah mais de sa mort. Première indication capitale : la Torah voit la vie et même plusieurs - une explosion de vies - là où l’homme voit la mort physique du corps.

    Littéralement, il nous faut traduire ce titre par : « et furent les vies de Sarah ».
    Question : Sarah aurait-elle donc vécu plusieurs vies ?

    Certes, Sarah succéda à Saraï. A la femme stérile, succéda la femme enceinte. Mais allusion est faite surtout d’après les commentateurs à cette vie-ci et puis à celle d’après. Comme une promesse d’accueil dans l’éternité de YHWH, la première matriarche se voit appelée à la vie suivante, à l’occasion de la fin de sa vie terrestre. Il faut noter que Sarah est la seule figure
    biblique féminine dont la durée de vie terrestre est indiquée. A sa suite, les autres figures féminines de la Torah semblent devoir la rejoindre directement dans cette dynamique de «vies ». Leur mort physique étant symboliquement non pas occultée mais non « comptabilisée ». Ce fait est notable et la Torah nous invite à y réfléchir.

    D’après leurs calculs savants, des commentateurs ont défini que Rébecca, future épouse d’Isaac, serait née le jour même de la mort de Sarah. Ils en déduisent un concept intéressant de « continuité de la vie des justes ». Cette continuité de vies ne s’arrête jamais, mais se prolonge de génération en génération : ce qui pourrait expliquer cette expression plurielle de « vies de Sarah ».



    Remarques intermédiaires


    Reprenons le premier verset de notre étude :

    Vayiyou hayyey Sarah : et furent les vies de Sarah (Vayiyou a comme valeur numérique 37) 
    méa chana véêsrim chana véchévâ chanim : cent ans et vingt ans et sept ans
    chéné hayyey Sara : années des vies de Sarah

    La Torah utilise ici des formes littéraires complexes pour nous dire simplement que Sarah avait cent vingt sept ans. Sarah semble avoir vécu trois périodes distinctes (comme Moïse) qui furent longues aux yeux des hommes et courtes aux yeux de Elohim (car c’est la Torah qui « parle » ici). Cent ans,
    puis vingt ans et enfin sept vraies années qui valent ce que vaudra un cycle shabbatique de sept ans et annoncent l’année de chémita complète à l’issue d’un cycle de travail et de repos. Sarah s’éteint sur ce cycle shabbatique comme pour signifier qu’elle a compris seule - car ce commandement n’était pas encore formulé - que tel était le but ultime de la création et de toute créature devant y évoluer.

    Sarah inaugure son dernier (et premier) cycle shabbatique de sept années, à l’âge (cent vingt) où son fils Isaac en a exactement trente. Ce fait n’est pas anecdotique et accentue encore davantage la dimension messianique d’Isaac. Sarah avait donc compris à cent vingt ans la vocation messianique que son fils dû accepter et vivre à l’âge de trente. Forte de cette révélation et de cette
    conviction, elle pouvait inaugurer le cycle shabbatique et terminer sur cette année de repos en l’honneur de YHWH.

    Notons également la valeur numérique du premier mot de notre parachah
    « Vayiyou » : 37, c’est exactement l’âge d’Isaac à la mort de Sarah. Ce qui signifie que Sarah a bien vécu sur le rythme et en phase avec son fils unique. Tout ce qui passa avant la naissance d’Isaac était une autre vie et n’avait pour but que de la hisser à un autre niveau de perception. Ce furent donc de longues années humaines de famines, de maladie, de stérilité, qui ne valaient pourtant presque rien aux yeux de Celui qui la faisait grandir. La première période de cent ans renvoie explicitement à l’âge d’Avraham lorsqu’il devint père pour Isaac. Ainsi Sarah est-elle connectée et en communion complète avec son époux dans une première partie de vie où ils portent ensemble un lourd fardeau (la stérilité et l’absence de descendance) puis en liaison quasi fusionnelle avec leur fils lorsqu’ils découvrent ensemble (?) la dimension messianique de ce dernier. Figure matriarcale par excellence, Sarah aide
    à la réalisation des desseins divins, en sublimant les oeuvres et la foi du
    « père » au travers de la destinée du « fils unique ». Sarah a porté et supporté « en son sein » les trajectoires d’Avraham et d’Isaac pour que se dessine le chemin messianique (Rebecca fera de même). Elle fut jugée digne
    d’inaugurer - peut-être pour la première fois sur terre - un cycle shabbatique complet.

    Cet éclairage n’est pas issu du talmud, mais une simple proposition de lecture. Qu’il soit autorisé à chacun d’en proposer une en toute humilité, ainsi qu’il est dit : « puisse tout le peuple prophétiser ! »



    Poursuivons notre réflexion


    Nous voulons donc retenir de Sarah qu’elle porta en son sein béni la réalisation de la promesse faite à Avraham par YHWH : Yitshaq (Isaac).

    Mais nous devons nous souvenir également que Saraï voulut aider son Elohim un peu lent à la réalisation de Ses promesses, en donnant une postérité à son époux via sa servante Agar, cadeau du Pharaon d’Egypte. Ismaël est de fait, par sa mère, un égyptien greffé sur la racine abrahamique. Plus tard, une greffe analogue s’opérera avec les enfants de Joseph, Ephraïm et Ménashéh, égyptiens greffés sur le tronc de Jacob-Israël. Ces greffes égyptiennes au plus haut niveau de la famille de la Foi nous rappellent que nous sommes tous destinés à être greffés sur cet arbre de vie que sont la famille, le peuple et le Corps que notre Adon s’est choisis à la Gloire du Père. 

    Mais en voulant aider Elohim, Sarah n’a au final pas facilité le chemin de la promesse. Car à de nombreuses reprises, et encore de nos jours, la
    « descendance de la promesse » via Isaac croisera et s’opposera à la « descendance humaine » via Ismaël. Saraï agissait ainsi dans le cadre de sa première période de vie, période longue et pénible. Mais à vouloir agir par soi-même pour gagner du temps sur le temps, la solution d'Elohim s’éloigne peut-être d’autant. N’agissons-nous pas nous-mêmes de la même manière par impatience, par manque de confiance, par raisonnement humain, parce que nous pensons à tort que Elohim nous le demande ?

    De la même façon, nous nous souvenons qu’en voulant épargner sa vie et celle de son clan, Avraham mentit à Pharaon à cause de la beauté de sa femme et lui présenta Saraï comme étant sa soeur. Il est écrit que Pharaon l’a prise pour femme, l’écriture ne précise pas contrairement à l’épisode d’Abimélekh si le mariage fut consommé ou non, mais de toute évidence si Elohim n’avait pas préservé Sarah - peut-être même au travers de sa stérilité temporaire - l’histoire de la Foi aurait pu s’arrêter là ! Dans sa prescience, Elohim n’a pas permis qu’Isaac soit le fils de Pharaon, assimilant de fait le clan abrahamique à la grande puissance égyptienne. Le bénéfice de la sortie d’Our de Chaldée aurait été annulé par une entrée en Egypte et par une greffe sur la culture et l’esprit de Mitsraïm. Tous, Juifs de Juda, Israélites d’Ephraïm et les « craignants Elohim » des nations, ne serions pas là pour en discuter car nous serions tous disciples de la Triade Osiris-Isis- Horus. (cette triste hypothèse s’est imposée différemment à la "chrétienté", mais cela est une autre histoire)

    Souvenons-nous d’Avraham et de Sarah comme d’un couple pionnier qui marcha dans un monde de ténèbres, à la lumière d’une Foi nouvelle et naissante.
    Nous sommes greffés sur leur Foi et nous sommes de leur descendance, chacun dans sa langue et dans sa nation. Grâce à Sarah, toutes les femmes vivent par la vision que la matriarche a reçue du Mashiah et toutes les femmes sont appelées à veiller jalousement sur le rythme shabbatique de leur foyer. Grâce à Sarah, tous les «pères » préparent le chemin de leurs « fils » et tous les
    « fils » éclairent le parcours de leurs « pères ».



    Le mariage d'Yitshaq et de Rivqah 


    Après la mort de sa femme, et sentant la sienne se rapprocher, Avraham se décide à marier son fils Isaac qui peine à se consoler de la disparition de sa mère Sarah.

    Les appels à sortir du milieu du peuple de son père (Our de Chaldée, Haran) qu’il a entendus et concrétisés tout au long de sa vie, Avraham ne veut et ne peut les ignorer. Aussi a-t-il des exigences pour le mariage de son fils. Car à quoi serviraient toutes ces années de patience, d’obéissance et de persévérance, si son fils unique ne poursuivait pas le même objectif ?

    Le combat de toute une vie d’un homme de Foi peut vite être anéanti si sa descendance ne reprend pas le flambeau. La continuité de l’action à travers les générations est une signature divine authentique et un encouragement à garder précieusement ce qui a été acquis. Sans transmission aux générations futures, il n’y a pas de plan divin possible : il en est ainsi de nos familles et foyers respectifs. Telle est la motivation d’Avraham dans le choix d’une épouse pour son fils Isaac : assurer la transmission de la mission et de la promesse. Telles sont également sa peur et son angoisse en cas d’échec. Pas d’assimilation avec les peuplades d’alentour et point de retour en arrière. Ni Canaan ni la Mésopotamie (Chaldée) ne conviennent donc à ce mariage. Et
    pourtant, il y a des brebis perdues qu’il s’agit de ramener. Avraham en a la révélation.

    « Avraham était vieux, avancé en âge, et YHWH l’avait béni en tout. Avraham dit au plus ancien serviteur de sa maison, qui régissait tous ses biens: "Mets ta main sous ma cuisse et jure-moi par YHWH, D.ieu-Elohim du ciel et D.ieu-Elohim de la terre, que tu ne feras pas épouser à mon fils une fille des Cananéens parmi lesquels j’habite. Mais tu iras dans mon pays et dans ma famille prendre une femme pour mon fils Isaac. »…Avraham lui dit: "Garde-toi d’y ramener mon fils. » (Genèse 24 :1 à 6, TOB)

    Avraham connait le piège d’un retour en Chaldée à Haran (ou Paddan Aram). Il y a laissé une partie de sa famille, son propre frère Nahor et y a enterré son père Térah. Il ne souhaite donc pas qu’Isaac sorte de « sa retraite, son recueillement, son sacerdoce » et aille se choisir lui-même une femme. Devant le danger, il confie cette mission à son plus fidèle serviteur, celui-là même qui aurait du hériter d’Avraham avant que ne naisse Isaac. Quelle obéissance et quelle abnégation de la part de ce serviteur, écarté au profit d’une descendance tardive !

    Il est intéressant de noter qu’Isaac et Rébecca n’auront pas la même prudence quand, plus tard, ils enverront leur fils Jacob dans cette même ville et dans cette même famille pour y trouver une femme. Jacob sera détourné de sa mission pendant 20 ans par son oncle Laban.

    Pour ce qui concerne le choix d’Avraham de retourner dans sa famille pour y marier son fils, nous pouvons estimer que toute sa vie Avraham n’a pas cessé de penser à ses frères qui ne l’avaient pas suivi dans son appel à quitter et à rejoindre Canaan. Le mariage est une occasion de ne pas perdre la lignée de son père et de rattraper la descendance de Térah, à la 4ème génération. Ce qui est perdu peut être retrouvé…et Elohim ne se fâche pas pour l’éternité mais IL met fin à la malédiction. Avraham pressent cette possibilité de renouer avec cette branche perdue de la famille de Térah et de la regreffer sur son propre clan. Souvenons-nous que Térah est descendant de
    Shem (Sem) fils de Noah (Noé). Notre Élohim n’oublie aucun de ses appels et ne s’en repent pas.

    Le mariage d’Isaac est donc pour Avraham l’occasion de retrouver ce qui est resté derrière momentanément. Les pensées de Elohim dépassent le cadre limité d’une seule vie humaine et sont donc parfois difficiles à appréhender pour un homme : cent ans valent un an (voir les vies de Sarah) et mille ans, un jour !

    Revenons-en au plus fidèle serviteur : il s’agirait peut-être d’Eliézer (le Seigneur me secourt) ainsi qu’il est dit en Genèse 15 :2 : « Avram répondit: Seigneur YHWH, que me donneras-tu ? Je m’en vais sans enfant ; et l’héritier de ma maison, c’est Eliézer de Damas ». Or, dans notre passage de la Torah, le serviteur n’est pas nommé. Il semble que son identité doive rester secrète. En réalité, il s’est lui-même effacé pour assurer la destinée d’Avraham. Alors qu’il aurait pu/du être l’héritier de toute la maison d’Avraham et de ses richesses, ce serviteur qui a déjà accepté de se retrancher lui-même, s’engage pour trouver une descendance au descendant Isaac. Avraham a une totale
    confiance en lui et le missionne pour ramener la fiancée au fiancé.

    « Il n’avait pas encore fini de parler que sortit, sa cruche sur l’épaule, Rivqah, fille de Betouel, et petite-fille de Milka et de Nahor, frère d’Avraham…Rivkah avait un frère, nommé Laban. » (Genèse 24 :5 selon Segond)

    Il est dit de Rivqah qu’elle était très belle. Sarah aussi était très belle au point de susciter la convoitise de Pharaon et d’Avimélekh. Assurément, ces deux femmes sont « connectées », c’est ce que semble vouloir nous dire la Torah par ces traits de ressemblance ainsi que le stipule le titre même de cette section : les vies de Sarah.

    Mais Rivkah va présenter un autre trait de ressemblance - avec Avraham - qui va nous renseigner sur le rôle prophétique de ce serviteur inconnu qui se suggère comme étant Eliézer. En effet, comme Avraham fit preuve d’empressement en recevant et en préparant à manger pour les trois hommes (anges), avant que deux d’entre eux n’aillent détruire Sodome Gomorrhe et sauver Loth (Genèse 18), de la même façon, Rivkah se hâta de donner à boire au serviteur et à ses chameaux. Pour Rivqah, la visite de ce serviteur inconnu est de même nature que la visite que reçut Avraham quand il apprit notamment qu’il aurait un fils de Sarah. Pour Avraham comme pour Rivkah, l’hospitalité ça paye !

    Concluons sur le rôle prophétique de ce serviteur anonyme, pourtant reconnu pour être Eliézer. Il vient chercher une fiancée que le « père » a entrevue de loin sans toutefois la connaitre. Elle est de la famille mais s’est éloignée, elle doit encore opérer « sa sortie » pour espérer rejoindre Avraham et les siens. C’est une brebis perdue de la maison et il convient de la ramener pour en faire une épouse pour « le fils ». Elle va devoir s’arracher à ceux qui la retiennent encore et qui tentent même d’en tirer parti.

    Assurément, Rivqah est l’image de cette épouse promise au Mashiah Yéshoua. Probablement, le serviteur anonyme préfigure le rôle du Rouah haQodesh (souffle sacré), qui rassemblera des quatre vents tous ceux qui Lui formeront un Corps. N’oublions pas en effet que mari et femme ne forment qu’un seul corps.

    « Yitshaq était âgé de quarante ans, quand il prit pour femme Rivkah, fille de Betouel, l’Araméen, de Paddân-Aram et soeur de Laban, l’Araméen. » (Genèse 25 :20)

    Paddam Aram qui signifie « plaine d’Aram » est assimilée à la ville d’Haran, qu’avait quitté Avraham en y laissant une partie de la famille de son père. C’est dans cette ville que le serviteur y trouve Rivkah, fille de Bétouel, fils de Nahor et donc neveu d’Avraham. Par ce retour aux sources et ce mariage avec une arrière petite nièce, Avraham rachète cette génération et la greffe
    sur le plan de Salut.

    Rivkah agira de même plus tard en envoyant son fils Yaakov dans la maison de son frère Laban, resté lui aussi en arrière et hors du plan de Elohim.

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    Réflexion
    Les commentateurs du judaïsme notent avec intérêt, mais sans explications plus notables, qu’il manque trois années dans la vie d’Isaac. En effet, Isaac a trente sept ans lorsque disparait Sarah et qu’Avraham envoie son serviteur [Eliézer]. La Torah souligne qu’Isaac a quarante ans lorsqu’il accueille Rebecca. Pour nous, ces trois années annoncent les trois années du ministère terrestre de l’Adon Yéshoua : trois années pendant lesquelles, il va à la rencontre des brebis perdues de la maison d’Israël, à la rencontre de la fiancée.
    Ainsi Isaac aurait « perdu » trois années de vie selon la Torah, trois années envolées, volatilisées, non comptabilisées. Ces trois années de vie d’Isaac étaient nécessaires à Yéshoua. Le compte est bon : la Torah n’a pas fait d’erreur de calcul car Il est la Torah vivante.
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    A l’issue de la mission effectuée par Eliezer, Yitshaq qui était occupé à prier (pour la réussite de cette mission vraisemblablement) put –prophétiquement - s’avancer dans les champs à la rencontre de sa fiancée perdue mais retrouvée.  



    Épilogue des descendances d’Avraham


    « Avraham prit encore une femme nommée Qetoura. Elle lui donna des fils: Zimrân, Yoqchân, Medân, Madian, Yichbaq et Chouah…Les fils de Madian furent Epha, Épher, Hénok, Abida et Éldaa. Ce sont là tous les fils de Qetoura. »

    Avraham devint avancé en âge mais sa mission n’était pas terminée. S’il avait réussi à regreffer les siens sur sa propre lignée, il restait à prouver que l’Adonaï pouvait faire de n’importe quel étranger un de Ses enfants. La preuve sera faite avec Madian.

    Sur le même modèle que Rivqah puis Rahel (Rachel), Moshéh ira chercher Tsiporah sa femme chez les descendants de Madian, fils d’Avraham. Les fils de Tsiporah seront comptés au nombre des lévites. Une greffe qui permet à cette branche Abrahamique de ne pas se perdre et de reprendre la voie du Salut … quelques 400 ans plus tard. Une lignée supplémentaire et mystérieuse qui prouve si nécessaire que si l’élection est à Isaac, que si le pardon et le retour sont pour Ismaël, l’adoption gratuite et par grâce est offerte à tous ceux qui se réclament de la foi d'Avraham.



    La mort d’Avraham- Actes notariés de possession du territoire


    « Yitshaq et Ishmaël, ses fils, l’ensevelirent dans la grotte de Makpéla, dans le champ d’Ephrôn, fils de Tsohar, le Hittite, vis-à-vis de Mamré. C’est le champ qu’Avraham avait acheté aux Hittites. Là furent ensevelis Avraham et sa femme Sarah. » (Genèse 25 :9)

    Yitshaq et Ishmaël sont ensembles et réconciliés pour honorer et ensevelir leur père. Ismaël apparait comme un fils légitime dans cet épisode ultime de la vie d’Avraham mais il est dit juste après :

    « Après la mort d’Avraham, Elohim bénit son fils Yitshaq ».
    Mais nulle mention d’Ismaël. De la même façon et de son vivant :
    « Avraham donna tout ce qui lui appartenait à Yitshaq. Quant aux fils de ses concubines, il leur fit des dons et, de son vivant, il les envoya loin de son fils Yitshaq du côté de l’Orient, dans le pays d’Orient. » (Genèse 25 :6)

    Avraham est certes le père de nombreux peuples mais il ne désigne qu’un seul descendant de la promesse. Avec sagesse, Avraham règle l’héritage de ses autres fils de son vivant pour éviter tout conflit après sa mort. Pour éviter à Yitshaq tout conflit militaire et préserver sa mission « sacerdotale au sein du sanctuaire », Avraham congédie toutes ses autres lignées. Tous sont de lui et vivront par sa Foi, mais à Isaac appartiennent l’élection et la promesse.

    Dernière preuve de l’axe identifié et authentifié de la promesse : le tombeau acheté « par acte notarié » à Makpéla, où seront enterrés à la suite d’Avraham et Sarah, Yitshaq et Rivqah, puis Yaaqov et Léah. Ce qui fit dire au Rabbi Yéhouda ben Rabbi Chimeône : « C'est un des 3 endroits que les nations du monde ne peuvent pas contester à Israël et dire : vous les avez volés. Ce sont : le tombeau de Makpéla (Béréchiyth 23, 16), le Temple (Ainsi David donna à Ornane pour cet endroit 600 chékels d'or, I Chroniques 21, 25), et la sépulture de Joseph (Béréchiyth 33, 19) »

    Quand à ’Ishmaël, il ne fut pas enseveli aux côtés d’Avraham.

    « Et ce sont ici les années de la vie d’’Ishmaël, cent trente-sept ans; et il expira et mourut, et fut recueilli vers ses peuples. » (Genèse 25 :17 selon Darby).

    N’en déplaise donc aux hommes, cette terre appartient bien à Jacob-Israël.
    N’en déplaise aux membres de l’UNESCO, ces monuments témoignent de la présence millénaire du peuple d’Israël dans ces contrées.
    N’en déplaisent aux fils d’Ishmaël (et de Edom), l’histoire de ce caveau témoigne qu’Ishmaël lui-même n’a pas cherché à en revendiquer l’héritage. N’en déplaise aux représentants de l’Etat français qui ont appuyé la récente démarche palestinienne, cette parachah prouve qu’il n’appartient pas aux « palestiniens » d’inscrire au patrimoine de l’humanité ces preuves archéologiques de la véracité et de l’actualité de la Torah.

    Beaucoup les méconnaissent encore ou les mésestiment, mais nos patriarches et matriarches, façonnent encore aujourd’hui, notre actualité. Et de quelle façon !

    Puissent tous les « chrétiens » redécouvrir à l’occasion de cette parachah leurs racines et les droits fondamentaux des héritiers de la promesse. Puissent tous les « Juifs » découvrir, à l’occasion de cette parachah, comment le Mashiah promis à Israël était déjà présent et déjà à la recherche d’une épouse préparée pour Lui. Puissent les uns et les autres se rassembler et ne faire qu’un autour de cette seule vocation d’épouse. Cet objectif primordial ne sera atteint que si les uns et les autres acceptent de s’arracher et de quitter leurs "familles" respectives : c'est-à-dire d’oublier traditions et dogmes humains, quelles que soient leurs couleurs, leurs saveurs, leurs obédiences.
    Aurons-nous ce courage ou resterons-nous bloqués en chemin à Padan-Haran avec la famille (culturelle, spirituelle, génétique, d’adoption, etc…) ? 

    Que chacun réponde pour lui-même, et non pour les autres, à cette question cruciale. Enfin que chacun assume sa décision de rester ou de partir. Peut-être préférerons-nous rester chez nous comme Laban et même retenir ceux qui voudraient partir. Ou peut-être afficherons-nous autant d’empressement que Rivqah à suivre le « serviteur » en puisant son eau (comme la Samaritaine
    en Jean 4). Mais cette question intime n'a pas à être débattue davantage ici, ni jugée.
    Note JYH: Sachant (par exemple) que même Moshé (Moïse) n'est pas encore entré en "terre promise", il convient d'être prudent dans la compréhension des différents "sionismes terrestres". "L'Israël de Elohim" n'est pas encore là, pas encore "né". La sanctification personnelle passe bien avant les choix politiques et religieux de ce "monde".

    Nota : lire également Jean 4 et l’épisode de la samaritaine qui donne à boire à Yéshoua au puits de Jacob, pour être convaincu que le Mashiah cherche une épouse aussi dans ce qui est momentanément éloigné et jugé perdu, suivant (ou anticipant ?) le choix du « père » Avraham et de son serviteur Eliézer.
    A l’image de Rebecca et de la samaritaine, toutes les composantes de l’épouse doivent réintégrer la famille par « mariage », c’est à dire par « Alliance ».



    Shabbat shalom véshavoua tov 






    JYH
    25/11/2016
    D'après "Blog Qéhila"
    (Copie autorisée et même souhaitable, à condition d'en redonner le texte intégral et les sources)




    « L'indispensable souffrance du vrai "disciple"C'est bientôt la "Saint Coca-Cola" ! »
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