• Pensée :

    Qédochiym… saints vous serez ! Quelle sublime finalité ! Sainteté soit, mais si c’est pour nous congratuler, sans propager la sainteté… Alors, comment ceux qui n’ont pas connu Celui qui est « La Parole » pourraient-ils rechercher Celui qui est « Qadoch » ?

    “Comment donc invoqueront–ils Celui en qui ils n’ont pas cru ? Et comment croiront–ils en Celui dont ils n’ont pas entendu parler ? Et comment en entendront–ils parler, s’il n’y a personne qui déclare ? Et comment y aura–t–il des messagers, s’ils ne sont pas envoyés ? Selon qu’il est écrit : Qu’ils sont beaux Les pieds de ceux qui annoncent la paix, de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles !” (Ro 10:14-15)

    Parachiyoth doubles: « Aharey Moth » (après la mort) « Qedochiym » (Saints vous serez)


    Parachiyoth doubles :
    « AHAREY MOTH » (après la mort)
    « QEDOCHIYM » (Saints vous serez) !


    Shabbat 6 mai 2017
    (Commentaire de 2012)


    Lectures :
    Parachah : Vayyiqra/ Lévitique 16 à 20 fin
    Haftarah : Yéhézqél/Ézéchiel 20 : 1-20
    Bérith Hadachah : Matthathyahou/ Matthieu 3 : 1-12


    Rappel : les commentaires ne sont pas des études, mais des pensées que la lecture de la parachah nous inspire et nous permet, sur une année, de relier les textes de la Torah et des Prophètes aux textes de la Bériyth haHadachah, de l’Alliance renouvelée en Yéshoua.



    I - AHAREY MOTH

    Résumé:

    Après la mort de deux de ses fils, Elohim prescrit à Aharon le rituel sacrificiel de Yom Kippour, avec ses offrandes spécifiques : les rites à effectuer dans le Saint des Saints (Qodesh Haqodeshim) où réside la Shékhinah (présence de Elohim), la désignation d’un bouc émissaire et le renvoi pour Azazel dans le désert, par tirage au sort entre deux boucs. 
    YHWH interdit d’apporter des offrandes hors de l’enceinte du sanctuaire, insiste sur la valeur absolutrice du sang, ainsi qu’Il interdit sa consommation. Cette parachah est notamment lue à nouveau le jour du Yom Kippour car elle définit le périmètre et le contenu de cette convocation solennelle.

    Diverses déviances sexuelles, sont ici énumérées et interdites. Egalement interdite, la consécration des enfants à Moloch. Il est souligné que c’est parce que les Cananéens se sont complus dans ces pratiques que la terre les vomit. Un sous-entendu presque évident d’une condition sine qua non pour mériter de rester sur cette terre, Éréts Israël.

    La parachah Aharey Moth comporte à ce titre 2 prescriptions positives et 26 prescriptions négatives (26 étant la gématria du Tétragramme sacré). L'interdiction faite au Grand Prêtre, le Kohen Gadol, d'entrer dans le Saint des Saints chaque fois qu'il le désire, est ainsi liée au titre de notre parachah « après la mort » qui nous rappelle que dans la parachah précédente Chémiyniy, deux des fils d’Aharon ont péri pour s’être avancés
    « imprudemment et trop près » de Elohim.

    « Signifie à Aharon ton frère, qu’il ne peut entrer à toute heure dans le sanctuaire… s’il ne veut encourir la mort. » (Lévitique 16-2)

    C’est l’avertissement qu’a reçu Aharon après la mort de ses fils. C’est uniquement grâce au service de Yom Kippour (qui représente la réparation de l’alliance) qu’il pouvait pénétrer dans le Saint des Saints.

    Ces deux points : entrée dans un endroit sanctifié et la mort, sont clairement mis en rapport dans cette portion de la Torah. Il est important de constater que cette parachah établit un lien direct entre tout ce qui concerne le rôle du Kohen Gadol et les prescriptions de sainteté qui s’adressent à chacun des membres du peuple d’Israël. L'Elohim parfaitement saint (Qadosh Qadosh Qadosh) ne peut être approché qu’au prix d’un long et incontournable rituel de purification, opéré par un homme qui a dédié sa vie à cette seule fonction, au bénéfice d’un collectif, en acceptant de porter, supporter cette
    « médiation » par une vie sanctifiée.
    C’est toute la pédagogie exemplaire dont il sera dit: « Dans le rouleau de la Torah il est écrit de Moi »… Parole du Kohen Gadol par excellence: Yéshoua.

    La mort de Nadav et Avihou

    Verset 1 de notre parachah : « Et YHWH parla à Moïse, après la mort des deux fils d’Aharon, lorsqu’ils s’approchèrent d’Adonaï et qu’ils moururent ».

    Les derniers mots de ce verset pose une question. Pourquoi la Torah ajoute-t-elle « ils moururent », alors qu’il a déjà été mentionné « après la mort des deux fils d’Aharon » ?

    Selon certains commentaires, Nadav et Avihou auraient atteint l’extase spirituelle de la présence dans le Saint des saints (un aller simple), mais non au retour. Ce serait cela leur péché et la raison de leur mort !
    Ils « s’approchèrent de Elohim et moururent » : ils permirent à leur passion spirituelle de l’emporter sur leur mission dans ce monde. Ils outrepassèrent les limites de ce monde sans y être expressément invités. (Plus tard, l’apôtre Paul sera autorisé à effectuer ce voyage aller ET retour). Ce risque était connu car à l’occasion du don de la Torah, YHWH avait prévenu Moïse :

    « Descends avertir le peuple. Ils pourraient se précipiter vers YHWH pour contempler sa gloire, et beaucoup d’entre eux périraient.» (Exode 19-21)

    Cette volonté de s’approcher de Elohim par soi-même (et par ses propres mérites ou par une recherche extatique ?) serait à la base de la faute attribuée aux fils d’Aharon. N’étaient-ils pas de ceux qui furent invités avec Moshéh et Aharon et les anciens, pour monter sur la montagne ? Alors qu’Eléazar et Ithamar ne le furent pas. (voir Exode24)

    Toute leur faute découlerait d’une même erreur : croire que le croyant s’approche de Elohim par le retrait du monde plutôt qu’en s’y investissant. Cette conclusion du judaïsme télescope violemment quelques postures issues de la chrétienté qui prescrivent parfois un idéal de vie monastique, exactement inverse.
    La prière puissante et pressante de notre Adon Yéshoua ne fut-elle pas
    « de nous préserver du monde et non de nous ôter de ce monde ? » Aussi, ne faut-il pas chercher à être « retirés » tels des Nadav et Avihou mais rester témoins dans son temps pour le racheter, si possible.

    Tous les récits de la Torah ont un enseignement qui s’applique à chaque croyant ("adhérent") sans exception. 
    Quel est le message universel de l’histoire de Nadav et Avihou ?

    Nous pouvons parfois vivre une intense expérience spirituelle, un jour de Shabbat, de Fêtes ou de jeûne…Pendant un certain temps, nous sommes extraits de notre routine quotidienne, de nos anxiétés habituelles et il nous est permis de nous élever intérieurement. C’est à ce moment-là qu’il faut alors se rappeler que, quelle que soit l’intensité de ce moment privilégié, il faut envisager la poursuite de notre quotidien. Nul ne doit rechercher l’extase pour elle-même (de façon quasi-mystique), mais pour le retour qui la suivra. Une expérience « religieuse » n’a pas pour vocation de rester un vague souvenir ; elle doit rester active et éclairer chaque jour notre chemin. C’est ainsi que Elohim s’engage à bénir matériellement chacun d’entre nous, pour avoir su lier intrinsèquement le monde spirituel, aux problématiques matérielles. Notre environnement se trouve ainsi sanctifié par notre expérience spirituelle, et mécaniquement béni par Elohim.

    « Si vous marchez dans mes statuts et gardez mes commandements et les accomplissez, alors Je vous donnerai la pluie en son temps et la terre donnera ses produits... »

    Certains commentateurs présentent la mort de Nadav et Avihou comme la conséquence d’un comportement plus négatif. Ils moururent pour plusieurs motifs différents et chacun est un enseignement qui demande méditation :

    - après avoir saisi leur encensoir, y avoir mis du feu et jeté l'encens selon une procédure inadéquate ,
    - pour avoir apporté devant Elohim un éch zara, un feu étranger,
    - pour l’avoir fait en un lieu et en un temps qui n’étaient pas le bon et sans que cela le leur eût été commandé *
    - pour avoir enseigné une halakha (règle de conduite de loi orale) en ce lieu et en ce moment, alors qu'ils ne pouvaient pas le faire en cet endroit,
    - pour avoir enseigné et officié devant leur père alors que c’était son rôle à lui,
    - seul Moshéh pouvait entrer quand il le voulait, Aharon pouvait entrer à certains moments mais non pas eux qui ne pouvaient se substituer à ces grands,
    - pour être entrés là sous l'influence du vin ou d’un boisson forte,

    * La Torah utilise à de nombreuses reprises la phrase « comme YHWH l’avait ordonné à Moïse ». Or, dans cette parachah, il est stipulé au contraire : « ce que YHWH ne leur avait point ordonné »

    Ainsi, Nadav et Avihou ne seraient pas morts pour avoir transgressé une règle explicite, mais à cause d’une trop grande proximité de leurs êtres avec la Shékhinah de YHWH, ce qui ne leur était pas accessible, d’autant qu’ils présentèrent leur propre « feu »… Cet évènement pose le principe
    même de l’incapacité humaine à la présence de Elohim et de la nécessaire médiation, du rôle fondamental tenu par le Kohen Gadol, qui seul, peut tenir en présence de Elohim.

    Le judaïsme d’aujourd’hui, et depuis l’an 70, ne peut plus exister sur le modèle initial et révélé à Moïse, car ce Kohen Gadol n’existe plus. Il devient urgent pour les croyants et les adeptes du culte mosaïque version pharisienne, de redécouvrir cette figure essentielle du Kohen Gadol, au risque de générer de génération en génération, autant de Nadav et Avihou, et continuer à ajouter à la Torah : « ce que le Seigneur n’avait pas ordonné… » §
    Ce Kohen Gadol existe pourtant bel et bien, il est "Haï", "vivant" en présence de la Shékinah de Elohim pour notre salut (Yeshoua) à tous.


     

    Les deux boucs de Kippour


    Le jour de Kippour, le Kohen Gadol prenait deux boucs, l'un était pour YHWH et l'autre pour Azazel (le Satan ! selon l’interprétation la plus répandue, mais qui reste hypothétique). Ils devaient être rigoureusement semblables, mais leur sort était très différent. Le sang du premier était aspergé par le Kohen Gadol devant l'Arche sainte, dans le Qodesh Haqodeshim (Saint des Saints). Quant au second, il était envoyé dans le désert après que le Kohen Gadol l'ait chargé des péchés de tout Israël. Les deux boucs représentent deux caractéristiques distinctes du peuple. Le premier bouc symbolise l’aspiration à vivre une proximité avec Elohim. Elle est symbolisée par l'aspersion du sang sur l'autel. Quant au second, il représente la somme des pêchés d'Israël qui semblent contredire la précédente aspiration. Toutefois, ces péchés sont inspirés par des facteurs extérieurs à l’âme, qui reste pure dans son essence. Ainsi coexistent en chaque homme une force d’attraction (vers la sainteté) et une force de répulsion. La première est représentée par le Souffle (esprit) et la seconde par la chair.

    Le tirage au sort entre les deux « boucs » renforce la « fatalité » de cette dualité, laquelle ne saurait être dissociée dans ce monde-ci car propre à l’humanité depuis le premier Adam. Il ne s’agit donc pas tant d’haïr le bouc tiré au sort et jeté au désert, que d’apprendre à gérer-maitriser ce qu’il représente. Et cela est en nous, pour que nous l'emmenions également au désert... pendant que l'autre partie de notre être se répand sur l'autel en sacrifice agréable.

    Tout Israël, à Yom Kippour, prenait conscience de ce potentiel et rejetait ses fautes : celles-ci, par conséquent, se détachaient du peuple et tombaient comme des feuilles mortes. En ce jour, le Satan ne pouvait plus accuser. 
    L’Assemblée d’Israël était alors « sainte, sans tache, irréprochable…»

    Yom Kippour s'appelle aussi le jour du Grand Pardon. Pour que ce pardon soit effectif, il est demandé de faire Téchouvah, c'est à dire un retour ; un nouveau départ. La Téchouvah est une réparation, cette notion dépasse le problème du seul péché. Le mot "Hét" traduit par péché provient d'un verbe que la Torah utilise pour les archers du Roi David et qui signifie manquer la cible; le péché est donc tout autre chose qu'une infraction ou une violation. C'est un manquement à soi-même ! Le pécheur est un homme qui rate le bon sens de sa vie et « faire Téchouvah », c'est aspirer à revenir a Elohim. Tout processus de Téchouvah signifie : revenir à la maison de Elohim, parvenir à l'Etre « Le Vivant » qui est et réside au-delà du temps, l'Etre en lequel le passé, le présent et le futur sont unifiés en un « au-delà du temps ». A ce stade du processus de Téchouvah, tout se passe comme si rien n'avait jamais existé : cet état de Téchouvah précède la faute, il se situe avant la faute. C'est pourquoi le pardon est possible, puisqu’à ce stade du « retour » rien ne s'est encore réellement passé. Chacun a la faculté de revenir dans cet espace parfait où la faute n’existe pas : tel est le processus de réparation, de régénération de notre être. Mais approcher cet espace n’est pas autorisé en dehors de la pensée de Kippour, dans la centralité de l’action du seul Kohen Gadol possible.

    Puissions-nous être conscients que le « rideau » d’accès au Qodesh Haqodeshim est aujourd’hui constamment ouvert par l’action du Fils, qui permet à chacun de faire « retour » et de revenir à la Maison du Père. YHWH-Adonaï est parfait en Sainteté et ne peut pas être approché par l’homme pécheur qui n’aurait pas reçu le vêtement de pureté approprié, qui ne serait pas sous le couvert du sang de l’Agneau de Elohim. Voilà qui fut fait définitivement à Golgoltha... et confirmé à Shavouoth-Pentecôte... pour ceux qui "gardent les Commandements".

    L’Agneau du Pessah universel rejoint le bouc de Kippour dans sa vocation de grâce et de pardon.
    Il relie et réalise la dimension prophétique de toutes ces fêtes (mais encore "en espérance" pour l'accomplissement complet des "3 dernières fêtes")*. Son sang fut versé sur l’Autel pour nos pêchés ! Il fut donc tout à la fois le bouc sacrifié sur l’Autel et le bouc chargé de nos péchés emportés dans le désert … désert du séjour des morts qui ne put le retenir plus que trois jours et trois nuits et dont Il sortit vainqueur.

    Des deux (boucs – victimes expiatoires), Il n’en a fait qu’un… et c’est bien
    « Azazel » qui a aujourd’hui perdu sa puissance accusatrice.
    * On peut aussi considérer que Yom Kippour, fait central des "3 dernières fêtes", correspond à la "grande tribulation" au cours de laquelle "ils reconnaîtront Celui qu'ils ont percé".
    Dans ce cas, l'envoi de Azazel au désert correspond au fait que Satan sera ensuite "lié pour mille ans".


    Rester pur, veiller à son alimentation et s'approcher de YHWH


    C’est le thème central du livre de Vayyiqra.

    « Je serai sanctifié par ceux qui s’approchent de moi » (Lévitique 10:3).

    Mais comment un pêcheur peut-il s’approcher d’un Elohim Saint ?
    Sacrifice ou offrande se dit Qorban. La racine du mot offrande/Qorban signifie « s’approcher de » et n’a pas de connotation de « valeur ». Il ne s’agit donc pas de donner quelque chose de « valeur » mais bel et bien de se rapprocher.
    Dans les parachiyoth précédentes (Tazria et Metzorah notamment), nous avons vu pourquoi les personnes rituellement impures (tamei) n’étaient pas autorisées à se rapprocher de Elohim.

    Si une personne devenait tamei / rituellement impure :
    1) en péchant (désobéissance aux commandements)
    2) en entrant en contact avec la mort,
    3) par une perte de la vie (flux menstruel, etc…)
    alors la personne ne pouvait pas entrer dans la sainte présence de YHWH.

    L’état de métsora (gale) représentait un état d’impureté le plus extrême. Les instructions concernant le métsora nous rappellent que le Mishkan (Tente du rendez-vous…) devait être protégé du contact avec la mort Une personne pouvait uniquement approcher YHWH si elle était tahor (rituellement pure). Etonnamment, toutes les prescriptions liées à ces états de Tahor / Tamei
    (pur / impur) sont intercalées entre Lévitique 10 et 16, soit après la mort des deux fils Nadav et Avihou et l’interdiction de rentrer dans le Saint des Saints. (Y étaient-ils entrés… ?)

    Lévitique 16 reprend en fait le cours de l’histoire que nous avions quitté en lévitique 10, à partir duquel s’intercale cette grande parenthèse traitant des impuretés.
    Un des versets importants de la parachah Aharey Moth est Lévitique 17:11.

    « OUI, la vie de la chair est dans le sang. Ce sang, JE VOUS L’AI DONNE, MOI, pour faire sur l’autel le rite d’expiation de vos vies ; car c’est le sang qui expie pour une vie. »

    Ce verset donne un sens à tous les sacrifices et éclaire l’universalité du Sacrifice de Yéshoua.
    Lorsqu'une offrande était faite, le sang de l'animal était répandu sur l'autel. Symboliquement, nous pouvons comprendre qu'une vie (celle de l'animal) pouvait couvrir les péchés d'une autre vie (la vie de ceux du peuple).

    A ce stade de notre réflexion, il est utile de relever ce que Tony Robinson (restauration of Torah Ministries) a exposé à l’occasion de ses propres investigations : un parallèle étonnant entre Lévitique 17 et 18 et le passage central d’Actes 15. 

    En Actes 15:28-29, le premier concile de Jérusalem qui réunit les principaux apôtres et disciples de la première génération, est amené à imposer quatre exigences à l’attention des païens convertis. D’où proviennent ces exigences ? De la parachah Aharey Moth ! 

    Passage de la Torah          Sujet                      Passage du livre des Actes
    Lévitique 17:1-9     Adoration appropriée        Actes 15:29 (1° phrase)
    Lévitique 17:10-15 Alimentation appropriée    Actes 15:29 (2° et 3° phrases)
    Lévitique 18:1-30  Relations sexuelles appropriées  Actes 15:29 (4° phrase) !

    Nous sommes en mesure d’affirmer, sans l’ombre d’un doute, qu’Actes 15:29 est thématiquement relié à Lévitique 17-18, tout simplement parce qu’Actes 15:29 est un résumé de cette parachah Aharey Moth. Y compris l’ordre des "commandements", qui est le même. Les exigences données depuis Jérusalem en l’an 51 ap. "JC" aux croyants non juifs, sont les mêmes commandements que ceux donnés aux croyants sortis d’Egypte quelques 1500 années plus tôt. Preuve, s’il en fallait encore une, que la Torah est loin d’avoir été abolie par la première Qéhiyllah de Jérusalem.

    Lorsque la Torah mentionne de ne pas manger de sang, cela signifie de ne pas manger de viande qui n’a pas correctement été évidée de son sang. (porteur de vie)

    « Si quelqu’un des enfants d’Israël ou des étrangers qui séjournent au milieu d’eux prend à la chasse un animal ou un oiseau qui se mange, il en versera le sang et le couvrira de poussière. » (Lévitique 17:13)

    Qu’est-ce que la Torah veut dire par « un animal ou un oiseau qui se mange » ? Quels animaux et oiseaux peuvent-ils être consommés ? La réponse est donnée en Lévitique 11:1-47, passage dans lequel la Torah fait la liste de tous les animaux tahor/pur, qui peuvent être consommés. En fait, il y a deux exigences en une. Premièrement, l'animal doit être un animal comestible, et deuxièmement, l’animal doit être correctement vidé de son sang. Cela signifie que nous devons uniquement manger des animaux purs dont le sang a été correctement vidé.

    TOUT UN PROGRAMME ET UNE VRAIE REMISE EN CAUSE POUR CEUX DE LA "CHRETIENTE" VIVANT DANS UNE SOCIETE OCCIDENTALE QUI TUE SES ANIMAUX A L’ABRI DES REGARDS DANS DES ABATTOIRS OU PERSONNE NE RENTRE…

    Ainsi, le concile de Jérusalem donna le même commandement (que celui que nous retrouvons dans la Parachah Aharey Moth), aux croyants non juifs. Par conséquent, lorsque le concile demande aux croyants de s’abstenir du sang, il leur demande en fait d’observer toutes les lois alimentaires de la Torah (nous ne parlons pas ici de ‘cacherout’, qui est la somme de toutes les réflexions et commentaires au cours des siècles, avec ses inévitables dérives et dogmes humains)

    Voulons-nous signifier par là qu'en tant que croyants non juifs, nous sommes censés manger de la nourriture "pure" selon la Bible ? 
    Visiblement, oui ! Si nous sommes confus, c’est en partie parce que la chrétienté n’est pas au clair avec cette notion de consommation de sang. Ce commandement renvoie plus globalement à une alimentation saine et agréée au sens biblique du terme. Que chacun en ait en son temps une claire et authentique conviction dans son coeur ! Mais que personne ne puisse affirmer que c’est l’alimentation qui sauve ou qui condamne. A quoi servirait-il de
    « bien manger » si notre vie globalement n’est pas en ordre ? Et si notre vie est globalement plutôt en ordre, pourquoi se priver de la liberté de « bien manger » en sus ? Ainsi, ce n’est pas « le manger et le boire » qui nous sauverons, mais « le manger et le boire » peuvent matérialiser nos efforts quotidiens pour être purs, meilleurs et nous rapprocher de Elohim, et ainsi rendre témoignage à la Parole de Elohim, que nous tenons pour Vérité sans interprétation.

    Par ailleurs, ce commandement était-il adressé aux seuls israélites prisonniers du désert du Sinaï ? Qui sont ces immigrés et ces étrangers présents au milieu du peuple ? Le mot hébreu traduit par immigrés ou étrangers peut aussi être compris dans un sens de « prosélyte », adhérant à la foi de l'Elohim  d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Nous comprenons alors mieux ce que la Torah enseigne au croyant non juif, qui se repent et se greffe librement sur l’Alliance du Sinaï renouvelée par Yéshoua au Golgoltha. Se greffer sur l’olivier, sur l’Alliance renouvelée « d’Israël », ne signifie pas se greffer sur le judaïsme pharisien, ne confondons pas ! La cacherout rabbinique et la nourriture biblique, même si elles présentent des éléments similaires, ne sont pas miscibles ! Par ailleurs la loi sur les aliments carnés nous invite à regarder au-delà du « fond de notre assiette » et d’examiner tout ce qui nous imprègne : lecture, audiovisuel, spectacle, discussion… etc. C’est aussi tout cela notre nourriture ! Savons nous choisir « sainement » entre toutes ces propositions et faire le tri entre le pur et l’impur ? La nourriture de chaque jour nous rappelle à cette exigence… « Soyez saints, car Je suis Saint ».



    II – QEDOCHIYM


    Parachiyoth doubles: « Aharey Moth » (après la mort) « Qedochiym » (Saints vous serez)




    Cette parachah est très courte : 2 petits chapitres qui exposent pourtant 49 mitsvoth (recensées du 212 au 262) sur les 613 retenues par la tradition. En voici quelques unes :
    - le respect dû à la mère et au père (Vayiqra 19 :3),
    - le respect du Shabbat,
    - l'interdiction de constructions et de pensées idolâtres,
    - l'interdiction de récolter sur le dernier angle du champ, de la vigne (19 : 9-10),
    - le devoir de veiller au pauvre (19 : 10),
    - l'interdiction de fausser les mesures, de manquer à la parole, de ne pas payer à temps, de voler, de prononcer des verdicts injustes, de porter tort à autrui, de donner de mauvais conseils, de maudire, de ne pas porter aide aux victimes ni aux frères dans le besoin,
    - le devoir d'exhorter autrui (19 : 17), d'aimer son prochain comme soi-même (19 : 18),
    - l'interdiction de se venger (19 : 18),
    - de manger des fruits avant plusieurs années de croissance, de boire et manger avec gloutonnerie (19 : 18-24),
    - de pratiquer la divination (19 : 26), de se coiffer comme les adeptes d'autres cultes, d'imiter leurs pratiques et leurs usages (20 : 23),
    - le devoir d'honorer les vieillards (19 : 32),
    - le devoir de respecter l’étranger,
    - le devoir d'avoir des balances justes (19 : 36) et le devoir d’exécuter les décisions de justice qui concernent toutes ces fautes,
    - les interdictions nombreuses relatives à une conduite sexuelle déviante et inconséquente.

    Ces lois de sainteté peuvent donc revêtir un aspect juridique légaliste réservé aux seuls initiés. Or, l’invitation formelle – l’ordre divin non négociable – de devenir « saint / Qadoch » revêt un caractère
    universel qui ne peut souffrir le désintérêt, a priori, d’une parachah peu relevée et de lecture rébarbative. Car au-delà de l’absence d’une histoire qui ravirait petits et grands, ces mots de Vayiqra révèlent l’Histoire avec un grand H : celle du rapprochement de YHWH avec Son peuple.

    La consigne de vie individuelle et collective d’Élohim, qui s’apprête « à descendre du mont Horeb et à prendre place » au sein du camp d’Israël, se résume en deux axes :
    - soyez saints
    - ne vivez pas selon les règles et usages des autres peuples (conséquence du premier point).

    Or, la Haftarah et les livres de la Nouvelle Alliance sont associés à notre Parachah pour nous rappeler que le mauvais penchant est plus fort et que ce n’est pas notre Élohim qui a quitté le camp et abandonné Son peuple. C’est nous qui – quotidiennement – ne permettons pas à notre Élohim de
    s’installer dans notre camp et de faire Sa demeure chez nous.

    « Saint, vous serez… » : un futur en forme de promesse et d’encouragement. Attention, cet ordre divin révèle également une évidente non-bénédiction en cas de non-respect. Telle est la logique qui réunit cette semaine nos 3 textes en un seul.

    « Il tient en sa main la pelle à vanner et séparera le grain de la paille. Il amassera son grain dans le grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteint jamais. » (Matthieu 3:12)



    « Saints, vous serez… »


    « Et YHWH parla à Moshéh, disant : parle à toute l’assemblée des fils d’Israël, et dis-leur… » (19 :2).

    L’introduction originale de cette parachah commence par l'indication d'un rassemblement de tous les bnéi Israël : c’est la seule dans toute la Torah. Les autres mettent en scène Moshéh, seul face à Élohim, qui ensuite restitue à Aharon et aux sacrificateurs, qui ensuite restituent à leur tour à
    l’ensemble du peuple. Le moment est donc solennel et voulu comme tel par le Créateur. Pourquoi ?

    1/ Alors que de nombreuses mitsvoth (commandements) s'adressent uniquement à certains individus ou à certaines catégories de la communauté (sacrificateurs), la sainteté s'adresse à la nation tout entière. Elle est accessible et concerne chacun sans distinction aucune. C'est pourquoi le verset dit : Parle à toute l’assemblée.

    2/ Parce que cette parachah va résumer toute la Loi, les dix Paroles et toute la Torah.

    La parachah commence par une injonction particulière au futur* qui lui donne son nom : « qédochiym tiyou : saints, vous serez ». Par contre, elle se termine (20 :26) par la même injonction à l’impératif : « soyez pour moi saints : vihéyitém li Qédochiym ».

    * Certains commentateurs ont vu dans cette forme de futur une assurance qu’Israël ("tout Israël") serait Saint dans les temps messianiques.

    Entre le début et la fin de ce discours, toute une série de mitsvoth s’impose. Nous apprenons par là que, pour passer d’un futur à une réalité effective, le croyant va devoir respecter commandements et limites. La sainteté n’est pas un concept philosophique et spirituel, une qualité morale vague, mais elle est liée à une limite posée et clairement identifiée. La sainteté est un état de séparation: elle sépare de ce qui est impur et qualifie, en l’identifiant, ce qui est pur. Dès lors, il ne s’agit pas simplement de ne pas faire le mal - critère vague qui resterait soumis aux définitions aléatoires dans le temps, l’espace, les cultures - mais de pratiquer le bien, lequel est défini précisément
    et non soumis aux appréciations humaines.

    Cette définition de la sainteté donnée à tout Israël rassemblé, en un moment unique et solennel, n'est pas un privilège. C’est une exigence, dont il est dit qu’aucun autre peuple n’avait souhaité en hériter ; une exigence terrible qui a sa source dans les lieux célestes. Voilà pourquoi il n’est pas dit: « vous êtes saints et les meilleurs parmi les hommes alors Je vous choisis comme peuple et résiderai au milieu de vous » mais « c'est parce que Je suis saint que vous devez l'être. Vous le serez ou vous mourrez ! ». Si nous voulons que YHWH soit notre Élohim, si nous le choisissons entre tous les autres (faux) dieux pour qu’Il soit le nôtre, nous devons croire en cette parole. Ajoutons-nous à la Parole en paraphrasant de la sorte ? Au contraire, toute la suite de la Torah, l’histoire des prophètes d’Israël et les annonces de jugements sur la maison du Père et du Fils nous y invitent et nous confortent dans cette lecture.

    Ainsi, en Ezéchiel 20, Haftarah de la semaine :

    « Je leur enseignai les règles et les lois que j’ai établies pour que tous ceux qui les pratiquent puissent vivre. J’instituai le jour du shabbat pour manifester la relation qui les unit à moi et leur rappeler que moi, le Seigneur, je les consacre à mon service. Mais les Israélites se sont révoltés
    contre moi dans le désert. Ils ont négligé mes règles et méprisé mes lois, qui permettent de vivre à ceux qui les pratiquent. Ils ont gravement violé le jour du shabbat…J’ai donné ces recommandations à leurs enfants dans le désert: Ne vous conduisez pas selon les règles et les lois que vos pères se sont fabriquées, ne vous rendez pas impurs en adorant leurs sales idoles. C’est moi qui suis le Seigneur votre Élohim ! Conduisez-vous selon mes règles et acceptez d’obéir à mes lois. Consacrez-moi le jour du shabbat pour manifester la relation qui vous unit à moi et vous rappeler que je suis le Seigneur, votre Élohim. Mais eux aussi se sont révoltés contre moi. Ils
    n’ont pas observé mes règles et ils ont refusé de se conformer à mes lois, qui permettent de vivre à ceux qui les pratiquent. Ils ont violé le jour du shabbat. J’envisageai alors de ne plus contenir ma colère… »

    Et de même, en Matthieu 3 :7 le plus grands des prophètes d’Israël est obligé de démasquer publiquement la duplicité des pharisiens et des saducéens qui viennent à lui pour se faire immerger dans le Jourdain, conscients de leur état de non-sainteté mais se satisfaisant de leur état génétique et de leur appartenance communautaire pour échapper au jugement :

    « Yohanan vit que beaucoup de Pharisiens et de Sadducéens venaient à lui pour être baptisés ; il leur dit alors : Bande de serpents ! Qui vous a enseigné à vouloir échapper au jugement d’Élohim, qui est proche ? Montrez par des actes que vous avez changé de mentalité et ne pensez pas qu’il
    suffit de dire en vous-mêmes : Abraham est notre ancêtre.»

    L’histoire d’Israël et l’histoire des premières communautés de croyants sont aussi NOTRE histoire. Et la question de Yohanan se pose aujourd’hui à nous dans les mêmes termes : « Qui nous a enseigné à vouloir échapper au jugement d’Élohim qui est proche ? ». Sommes-nous devant les
    eaux du baptême comme une bande de serpents, ou respectons-nous les termes de l’Alliance d’Élohim que nous prétendons avoir fait nôtre ?

    « La hache est déjà prête à couper les arbres à la racine : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. Moi, je vous baptise avec de l’eau pour montrer que vous changez de comportement… » (3 :10).

    Quand le verset nous ordonne « Vous serez saints », nous ne devons pas penser que nous pouvons être aussi saints qu’Élohim Lui-même car la suite du verset précise « car Moi, YHWH votre Élohim, Je suis saint » : ce qui signifie que la sainteté d’Élohim est au-dessus et plus grande que celle des justes les plus illustres.

    Ce verset nous demande alors de travailler à imiter la sainteté d’Élohim en sanctifiant notre vie.
    « Vous serez saints » signifie donc que nous atteindrons la sainteté d’Élohim
    « car Moi, YHWH votre Élohim, Je suis saint », et « J’ai le pouvoir de communiquer Ma sainteté à ceux qui gardent mes commandements » (ceci est un commentaire-midrash en forme de paraphrase pour faciliter la compréhension !). N’oublions pas qu’Élohim a créé l’être humain « à Son image » comme un « partenaire et un fils pour la création ».

    Avons-nous donc le pouvoir et la vocation d’être comme Élohim, d’être Son image dans son attribut de sainteté ? Oui, car en nous conférant Sa sainteté, Il nous a doté de la capacité de devenir Ses enfants, conçus de Sa nature supérieure, des bnéi Élohim. Qédochiym nous parle donc de ce
    potentiel infini.

    Un commentateur explique qu’être saint consiste avant tout à s'écarter de la débauche et des pêchés en général car, dit-il, partout où tu trouveras une barrière devant la débauche, tu trouveras mention de la sainteté.

    Ainsi, dans la cérémonie du mariage, lorsque l'homme passe la bague au doigt de sa future épouse, il lui dit : te voilà sanctifiée pour moi selon la loi de Moshéh et d'Israël, ce qui n'est pas sans rappeler la demande faite aux bnéi Israël par YHWH : « Soyez saints ». Car finalement le mariage
    est un rempart contre la débauche : lorsqu'un homme épouse une femme, celle-ci n’est consacrée désormais qu’à lui, elle est interdite aux autres hommes. L'acte du mariage consiste dès lors à se séparer de la débauche.

    Respecter le Shabbat, respecter ses parents, respecter le Shabbat de ses parents, respecter le Shabbat de YHWH.


    Qédochiym ne traite pas simplement de la sainteté du corps et des croyants, car il s’agit également de sanctifier l’espace et le temps dans lesquels nous nous plaçons.

    Ainsi, la sanctification du temps est-elle acquise par le respect du Shabbat, qui ne doit pas être seulement le dernier jour de la semaine. En effet, dans le judaïsme, les jours de la semaine n'ont pas un nom de planètes ou de dieux comme dans les calendriers occidentaux usuels mais chaque jour biblique a un chiffre qui le nomme "premier jour dans le Shabbat", etc. Ainsi chaque jour en sa nature est coparticipant de la sainteté du Shabbat et doit être vécu en conséquence.

    Il faut noter la primauté donnée par Élohim au respect des parents. En fait, juste après l’annonce solennelle d’appel à la sainteté, deux piliers indissociables constituent le premier commandement : respect …

    1/ …des parents, et pour le judaïsme, de la mère d'abord, instigatrice et propagatrice de la morale et de l'éducation,

    2/ …du Shabbat.

    La Torah a élevé l'honneur, le respect et la vénération dûs aux parents au niveau des sentiments que nous devons éprouver pour notre Père des cieux. Nous devons obéir à nos parents, accepter leur autorité et leur témoigner notre gratitude. Depuis le berceau jusqu'à la tombe, le respect du Shabbat et des parents sont des facteurs éducatifs qui forment l'homme à la sainteté. Mais le premier pas vers la Qedouchah, la sainteté, est le respect des parents.

    Malheureusement le sens de notre époque est à la déstructuration de la famille, à la séparation des parents qui n’offrent plus alors la protection spirituelle et sociale nécessaire aux enfants, bientôt livrés à eux-mêmes. La Torah intégrait bien ces notions pour y palier.

    Un être humain, à partir de sa naissance, est conçu de telle sorte, que plus il grandit, plus il coupe le lien qui le rattachait originellement à ses parents. Le "non" du bébé, qui devient enfant, ainsi que la révolte de l'adolescent sont inscrits dans le développement normal de chaque être. La Torah ordonne de mettre une limite à cet éloignement naturel. Cette limite est l'expression d'un comportement saint.

    Voici un commentaire célèbre sur ce commandement : « Révérez chacun votre mère et votre père, et observez mes jours de Shabbat ». Cela veut dire : toi et tes parents devez obéissance, collectivement, de génération et génération. Mais si tes parents te demandent de transgresser l'un des
    commandements, notamment le Shabbat, c'est à Élohim qu’il faut obéir. Le respect dû aux parents est donc subordonné à l'obéissance aux autres lois éternelles de notre Créateur. Ce sont Mes Shabbat que vous devez observer. Toi et ton père vous me devez obéissance. C'est pourquoi ne
    l'écoute pas pour abolir Mes paroles. Ainsi, si les parents veulent être respectés, ils s’efforceront de montrer qu’ils gardent la Torah. Et ainsi, de générations en générations…jusqu’à l’avènement du Mashiah.

    Respect des parents et observance du Shabbat : tant que ces deux piliers subsistent nos rapports avec Élohim se maintiennent sur un terrain solide, mais l'expérience nous apprend que si l'un des deux piliers vacille, le second est entraîné dans sa chute.

    L'idéal de sainteté commence à prendre forme quand l'homme respecte ses parents non point par piété filiale mais par obéissance au commandement et quand il observe le repos Shabbatique, non point au nom du progrès social mais en tant que journée consacrée et bénie par le Seigneur.



    La retenue qui sied aux Qédochiym


    Le qualificatif « saint » implique la retenue personnelle. Confronté à de nombreuses tentations, l’homme est invité à contrôler ses impulsions immédiates.
    La parachah nous commande également de ne pas se venger ni de garder rancune. Cela nécessite très certainement la maîtrise de soi, dans nos actions, nos paroles et même dans nos pensées. Mais une personne qui parvient à ce contrôle existe-t-elle ?

    Nous pouvons imaginer qu’une telle personne serait un individu simple, naïf ou inspiré, qui ne voit jamais de mal en quiconque. Or, il s’agit plus vraisemblablement d’un homme puissant qui a atteint un véritable contrôle de sa personne.

    Dès lors, qu’est-ce que la puissance selon la parachah Qédochiym ? Pendant longtemps, les gens ont pensé qu’il s’agissait d’acquérir la domination sur les autres. Désormais nous réalisons qu’il s’agit en fait de la maîtrise de soi-même.

    « Et pour cette raison même, concentrant tous vos efforts, joignez à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance, à la connaissance la maîtrise de soi, à la maîtrise de soi la ténacité, à la ténacité la piété, à la piété l’amitié fraternelle, à l’amitié fraternelle l’amour. » (2 Pi 1:5-7)

    La Parole nous met dès lors en garde contre la tendance opposée : ne pas agir à l'image des bêtes qui vivent sur terre et éviter de devenir esclave de nos sens en recherchant les plaisirs qu'une curiosité croissante et malsaine prétend épuiser sans jamais pour autant y parvenir.

    C'est pourquoi la Loi proclame ici l'ordre général de la retenue dans le domaine des actes licites après avoir auparavant spécifié les actes rigoureusement interdits. La Sainteté implique la tempérance qui consiste à modérer les désirs et les passions. Elle comporte la sobriété dans la satisfaction de nos appétits, la fuite devant toutes les espèces d'impureté, la modération dans le langage. Elle transcende ainsi le niveau de la morale ordinaire.

    Vue sous cet angle, la Sainteté ne constitue pas un commandement biblique faisant partie des 613 mitsvoth mais représente un ordre général qui caractérise toute la Parole. Une grande partie de la parachah est consacrée à des directives aidant à atteindre ce contrôle de soi, dans des domaines
    divers de la vie sociale et donc dans les relations humaines. Le point d’orgue sera le célèbre enseignement: « Aime ton prochain comme toi-même » (Lévitique 19:18)



    « Aime ton prochain comme toi-même »


    « C’est là toute la Torah, le reste en est le commentaire : aime ton prochain comme toi-même ».

    L’idée que toute la Torah se concentre autour du thème des relations avec autrui est intrigante. Très souvent, on divise les lois de la Torah en deux groupes : celles qui concernent les relations de l’homme avec Élohim, comme l’observance du Shabbat, et celles qui relèvent des relations avec autrui, comme l’interdiction de voler ou de porter un faux témoignage dans une affaire de justice.

    Nous devons comprendre que si nous observons convenablement ce commandement, nous ferons de même pour les autres commandements telle l’interdiction de voler ou de porter un faux témoignage. Toutes les lois régissant les relations avec le prochain sont en effet incluses dans
    l’injonction « Aime ton prochain ». C’est un grand principe parce qu’il inclut quasiment la moitié de la Torah : toutes les lois concernant les relations humaines.  

    La perle de notre parachah : preuve de Sa grande connaissance et de Sa maitrise de la Loi, Yéshoua cite ce commandement en faisant explicitement référence à Qédochiym : « respecte ton père et ta mère ; aime ton prochain comme toi-même. » (Matthieu 19:19). La juxtaposition de ces
    deux commandements dans un même verset ne peut être le fruit du hasard mais témoigne que ce commentaire est le fruit d’un grand commentateur de la Torah, et pour cause : ce commentateur en est aussi l’auteur !

    « A ce moment-là, un docteur de la Loi intervint et posa à Yéshoua une question pour l’embarrasser.
    - Maître, lui dit-il, qu’est-ce que je dois faire pour être sûr d’obtenir la vie éternelle ? Yéshoua lui répondit :
    - Qu’est-ce qui est écrit dans notre Loi ? Que dit-elle à ce sujet ? Comment la comprends-tu ?
    Aime le Seigneur ton Élohim, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée, lui répondit-il, et aime ton prochain comme toi-même.
    Excellente réponse, lui dit Yéshoua, fais cela et tu auras la vie. »
    (Luc 10 :25)

    Confirmation que cette parachah révèle le secret de la Sainteté et donc de la vie. Alors que ce docteur de la Loi interpelle Yéshoua en Sa qualité de Maître, il tente néanmoins de Le provoquer et de Le mettre en difficulté. Pour répondre à cette question essentielle de la vie éternelle, Yéshoua
    n’invente pas de nouveaux commandements mais renvoie son contemporain à la Loi de Moshéh. « Que dit-elle ? ». En sommant le docteur de la Loi de faire ce qu’il vient opportunément de dire en résumant la Loi, Yéshoua le renvoie à ses propres contradictions et faiblesses : car en tentant de déstabiliser Yéshoua, il n’a pas appliqué ce commandement. D’où la réponse du Maître : « fais cela…sous-entendu, tu le l’as pas fait…et moi que tu croyais surprendre, je te surprends dans tes mauvaises pensées… ». Nous sommes tous des « docteurs de la Loi » qui répondons parfois correctement à la question du Maître. Oui, nous avons bien compris… mais il nous reste encore à faire !

    - « En effet, des commandements comme : Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas, et tous les autres, se trouvent récapitulés en cette seule parole : Aime ton prochain comme toi- même. » (Romains 13:9)
    - « Car la Loi se trouve accomplie (est rendue complète)* tout entière par l’obéissance à cette seule parole : Aime ton prochain comme toi-même. » (Galates 5:14)

    (*La nuance ainsi rendue est que la parole : « tu aimeras ton prochain comme toi-même » complète parfaitement la Torah, et non que la Torah consiste dans le seul « amour du prochain »; le terme [plêroô/péplêrokhai] est relatif à l’action de remplir, de compléter, de rendre complet, d’achever… et non pas d’être suffisant en soi. Dictionnaire Bailly) 

    Cette pensée et ce commandement tiré de Qédochiym ont clairement été valorisé par Yéshoua. De fait, ce commandement devenu central pour la « chrétienté » renvoie à notre parachah Qédochiym « soyez saints… ».

    Loin d’être rébarbative et réservée aux initiés, Yéshoua nous dit combien cette parachah résume tout ce qu’Il fut et que nous devons, à sa suite, nous efforcer d’être. A tous nos amis "chrétiens" encore prisonniers du paganisme de Nicée, nous devons maintenant dire avec force : notre Sauveur nous renvoie tous, collectivement, à cette parachah Qédochiym qui stipule solennellement : respectez vos parents, gardez mes shabbat, aimez votre prochain comme vous-même ». 



    Shabbat shalom vé shavoua tov.


    PS: On peut voir les commentaires de l'année dernière ici:
    http://jyhamon.eklablog.com/parachah-qedochiym-saints-vous-serez-a107659116



    JYH
    5/05/2017
    D'après "Blog Qéhila"
    (Copie autorisée et même souhaitable, à condition d'en redonner le texte intégral et les sources)





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  • Parachah : «THAZRIA/METSORA »



    Pensée :

    “Tout le temps que la plaie sera en lui, il sera impur ; il est impur ; il habitera seul, son habitation sera hors du camp.” (Le 13:46)

    “Et Yéshoua, l’ayant entendu, leur dit, ceux qui sont en bonne santé n’ont pas besoin de médecin, mais ceux qui se portent mal ; Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.” (Mr 2:16-17)

    Nous pensons-nous justes ou pécheurs ? Si nous sommes vus comme justes c’est parce qu’IL nous a justifiés. Si nous sommes « dans le camp » c’est parce qu’IL est venu vers nous pour nous purifier. Si nous nous disons juste et sans péché, nous le faisons menteur et nous nous rendons coupables de « Lachon hara » de mauvaise langue, et notre place est hors du camp.  Ne soyons pas confus ou prétentieux au regard de notre condition de pécheur, mais ne soyons pas d’avantage confus au regard de Sa grâce…

    “C’est pourquoi aussi Yéshoua, afin qu’il sanctifiât le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. Ainsi donc, sortons vers lui hors du camp, portant son opprobre ;” (Heb 13:10-13)



    PARACHAH
    : «THAZRIA/METSORA »  
    (ensemencera/galeux)


    Shabbat 29 avril 2017 
    (Commentaires de 2010-14)


    Lectures
    Parachah: Lévitique 12 :1 à 15 fin
    Haftarah: 2 Rois 7 :3 à 20
    Bérith Hadachah: Luc 17 : 1 à 6 et 11 à 19


    Rappel : les commentaires ne sont pas des études, mais des pensées que la lecture de la parachah nous inspire et nous permet, sur une année, de relier les textes de la Torah et des Prophètes aux textes de la Bériyth haHadachah, de l’Alliance renouvelée en Yéshoua.


    Résumé :
    Les chapitres 12 à 15 de la parachah Thazria (ensemencée) / Métsora (le lépreux ou le galeux) traitent de contamination qui émane du corps humain et de contamination qui se répand sur les tissus et les maçonneries. Cette parachah traite aussi des pollutions issues de l’homme et de la femme.



    L’ensemencée 


    Lévitique 12 : « YHWH Élohim parle à Moshéh pour dire : parle aux enfants d’Israël pour dire : une femme qui sera ensemencée et enfantera un mâle est contaminée (impure) sept jours. Selon les jours de ses menstrues elle sera contaminée ».

    Voilà une « bonne maladie », cependant la femme enceinte (ensemencée), qui met au monde la vie d’un enfant mâle ou femelle, sera néanmoins considérée en état d’impureté.

    Par la femme « ensemencée », la parachah Thazria nous apprend que l’impureté, la contamination, est déclarée dès qu’il y a perte du potentiel de vie, telle la perte de sang lors des menstrues. La femme accouchée ne porte pas de culpabilité, au contraire, mais la naissance de l’enfant, « la sortie d’une vie », nécessite un acte de retour à la pureté. La mitsvah fut respectée
    par Miryam, mère de Yéshoua homme, en plein accord avec son époux Yossef.

    Luc 2 :21-14 : « Le huitième jour auquel l’enfant devait être circoncis étant arrivé, on lui donna le nom de Yéshoua … Et quand les jours de leur purification furent accomplis, selon la loi de Moshéh, Yossef et Miryam portèrent Yéshoua à Yéroushalaïm pour le présenter au Seigneur … et
    pour offrir en sacrifice deux jeunes pigeons, comme cela est prescrit dans la loi de YHWH. »

    Miryam et Yossef suivirent avec soin la loi donnée à Moshéh. C’est au quarantième jour (7 + 33), les jours de sa purification accomplis, que Miryam présenta Yéshoua au sanctuaire, la purification rituelle lui permettant de réintégrer le sacré sans risque de contaminer. Cet épisode de vie
    démontre que Yéshoua, circoncis le 8ème jour, présenté le 40ème jour au sanctuaire, après les sacrifices rituels, est bien fils d’homme, venu d’Élohim, Juif né au sein du peuple judéen. La loi de Moshéh marquera toutes les étapes de Sa vie terrestre jusqu’à Golgoltha. Yéshoua vécut dans le respect de la Torah et dans l’amour d’Élohim. Notre parachah de ce shabbat nous rappelle aussi cela.



    Le Galeux
     


    Lévitique 13 : « YHWH parle à Moshéh et à Aharon pour dire : un humain en qui sera sur la peau de sa chair, oedème, dartre ou une tache blanche, c’est sur la peau de sa chair une touche de gale (lèpre). »

    La maladie de peau décrite par notre parachah n’est sans doute pas la lèpre (maladie de Hansen).
    C’est dès le 3ème siècle avant l’ère chrétienne, par la version dite « la septante » qu’il devint habituel de traduire par « lèpre ». La lèpre des Grecs (2ème siècle avant JC) semble n’avoir été qu’une sorte de psoriasis. Les anciennes traductions orientales rendent le mot hébreu tsara’at par garba (en akkadien garabu) terme qui désigne une maladie de peau indéterminée, mais sûrement pas la maladie de Hansen (lèpre). Parmi les centaines de squelettes de l’époque biblique découverts en terre d’Israël, il n’est pas fait mention de trace de la lèpre. Il apparaît qu’il faut effacer de nos bibles les mots « lèpre et lépreux » (d’après André Chouraqui qui a choisi de donner le mot « gale » sans lui attacher d’autre valeur que générique).

    La maladie de peau décrite par notre parachah serait bien particulière et spécifique d’une époque. Une maladie dont la cause serait liée à une souillure de l’être, et qui attesterait de la culpabilité du porteur contaminé.

    “Écoutez et comprenez, ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme ; mais ce qui sort de la bouche, c’est là ce qui souille l’homme.” (Mt 15:11)

    La cause des souillures, cause propre à l’intériorité de l’être, et notamment cette « gale », devait, par mesure de prévention, se voir à l’oeil nu pour être « traitée » par les sacrificateurs. Pourquoi ?
    Parce qu’Israël s’apprêtait à pénétrer en territoire de Canaan, terre du Royaume alors promis. Les enfants d’Israël devaient sanctifier, purifier « la terre » par leur présence. Ils ne pouvaient le faire qu’à la condition d’être eux-mêmes intrinsèquement purs.

    Les bénéi Israël devront donc se garder en état de pureté rituelle pour vivre en symbiose avec leur Élohim qui les gardera de la contamination. Toute racine de faute se révèlera « visuellement » immédiatement et sera traitée. Le sacrificateur devra décider de la mise « hors du camp » momentanée de la personne contaminée. 

    Des actes de rejets immédiats par condamnation furent visibles aussi lors de l’entrée dans la Qéhiyllah de Jérusalem. Hananiah et Shapirah furent mis « hors du camp » par mort instantanée. Croyons donc que l’entrée en terre promise des bénéi Israël était aussi « gardée » par une sanction immédiate et visible.

    « Si quelqu’un a méprisé la loi de Moshéh, il meurt sans miséricorde sur la déposition de deux ou de trois témoins, d’une punition combien plus sévère pensez–vous que sera jugé digne celui qui a foulé aux pieds le Fils d’Élohim, et qui a estimé profane le sang de l’alliance par lequel il avait été sanctifié, et qui a outragé le souffle de la grâce ? » (Hé. 10:28-29) 

    La question ouverte est : quelle faute de culpabilité générait l’apparition « extérieure » d’un état de contamination ? Gardons cette question en mémoire. 



    Les quatre galeux/lépreux annoncent la Bonne Nouvelle… (Selon la Haftarah)


    Le récit du deuxième Livre des Rois d’Israël dans son chapitre 7 présente la particularité d’utiliser l’une des 5 occurrences bibliques du mot hébreu
    « bessorah », retraduit par « bonne nouvelle » à travers le mot grec euaggelion [éuanguélion] et malencontreusement restitué en français par « évangile » (d’où provient évangéliste) , mots dénués donc de signification et d’authenticité biblique. La mise en prédominance de ce mot avait pour but de donner le change à « Torah » alors que toute la Parole est à considérer :
    « Torah » et « Béssorah » autrement dit : enseignement à la sanctification et bonne nouvelle.

    Dans cet épisode, la ville de Samarie – capitale du Royaume du Nord située sur le territoire de Ménashéh (assimilé à Éphraïm) - est assiégée par les Syriens. La vie des samaritains y est désespérée car la famine sévit. Mais quatre lépreux (Éphraïmites donc de leur état), rejetés de la cité pour leur maladie, décident de pénétrer dans le camp militaire que l’ennemi semble avoir abandonné. Ils y découvrent nourriture et butin qu’ils se partagent dans un premier temps.

    « Puis ils se dirent l’un à l’autre : Nous n’agissons pas bien ! Cette journée est une journée de bonne nouvelle ; si nous gardons le silence et si nous attendons jusqu’à la lumière du matin, le châtiment nous atteindra. Venez maintenant, allons faire rapport à la maison du roi. » (II Rois 7 :9)

    Ces craignants Élohim se ravisent donc et retournent « à la maison du roi » pour partager « la bonne nouvelle » avec ceux de la ville qui sont toujours « affamés ».

    Paradoxe : pouvons-nous donc être galeux, hors du camp et porteurs de bonne nouvelle ?

    Il semblerait dans cet épisode que le jugement et le regard critique qui doivent évoluer ne sont pas ceux des malades, plutôt enclins à l’altruisme, envers et contre tous.

    Expulsés de la cité et promis à une mort lente, par la maladie, la faim, ou l’épée syrienne, ces quatre « non valides » vont devoir convaincre les sentinelles et le roi que leur survie passe par la prise en compte de leur
    « bonne nouvelle ».

    Dans un premier temps, les sentinelles relaient le message mais le Roi craint le subterfuge et le piège. Il envoie pour authentifier la « bonne nouvelle », transmise par les 4 lépreux, 2 chars et 5 chevaux.

    **Hypothèse de lecture allégorique de cet épisode de la vie militaire d’Israël (idée originale proposée en 2004 par Joseph Shulam,) : 2 témoins « affamés » de la maison du Roi et de la cité assiégée (Jérusalem ?), portés par les 5 livres de la Torah, authentifient et croient que la « bonne nouvelle » n’est pas un mensonge ni un piège transmis par les 4 lépreux (4 « évangélistes », auteurs des 4 récits de la Bonne Nouvelle / Béssorah) .

    Réponse au paradoxe apparent: il nous faut être rejetés par les institutions officielles et les pouvoirs temporels en place pour que Elohim puisse nous appeler à Son service et nous utiliser à annoncer la Bessorah. Considérés comme impurs par la Cité dont ils sont résidents, les lépreux sont en même temps considérés comme habitants de la Cité par les ennemis de la ville. Rejetés de tous, ils sont choisis par Elohim pour propager la Bonne Nouvelle. Ainsi furent traités de nombreux disciples et les apôtres de Yeshoua de BethLéhem: ni Juif, ni Grec ! Rejetés par les uns, non acceptés par les autres.

     

    Aujourd’hui, cette difficulté persiste et s’amplifie. Les uns et les autres voudront-ils se reconnaitre et déceler leur propre parcours spirituel à travers ce profil type « du lépreux rejeté » ? Rejeté à la fois par les églises et les synagogues. Plus largement, tous les croyants en Yéshoua, qui adhérent
    au Shabbat, semblent devoir vivre ce double rejet, propre à tout lépreux.

    La consolation consiste alors à se souvenir de la prise en charge mosaïque de
    « cette maladie » tous les 7 jours par le Cohen qui officie d’éternité en éternité et qui nous dit : « Reste encore 7 jours de plus à côté de moinous nous reverrons dans 7 jours pour évaluer tes progrès. »

     


    Des origines de la lèpre spirituelle et de la façon de la combattre... (selon la Torah)


    L'origine "spirituelle" de la tsara'at/lèpre est la calomnie. La personne est atteinte de cette affection car elle est supposée avoir tenu des propos diffamatoires en expérimentant le Lâchon Hara (langue mauvaise). Le terme métsorâ (lépreux) est intimement lié à l'expression "motsi shem râ" (littéralement qui sort un nom mauvais). Un commentaire établit cette relation de façon très explicite : « Que signifie "Et ceci sera la loi du Métsorâ ?". Ceci sera la loi de celui qui sort un nom mauvais (propos calomnieux) ». [Arakhin 15b]

    Il y a deux parachiyoth dans la Torah où nous pouvons observer cette association "Lashon Harâ - Tsara'at", la plus évidente étant celle où Miryam critiquant Moshéh est immédiatement atteinte de lèpre : « Miryam et Aharon parlèrent de Moshéh, à propos de la femme kouchite qu'il avait pris ... et voici Miryam était atteinte de "Tsara'at" (lèpre). » (Nombres 12:1-10)

    Un autre passage met en relief cette relation « médisance-lèpre », il s’agit de l'épisode du buisson ardent, au cours duquel Moshéh lui-même a été victime de cette affection. Après avoir affirmé que les hébreux ne le croiront pas lorsqu'il déclarera être un envoyé l’Adonaï Elohim YHWH , il lui est
    demandé de mettre sa main « dans son sein ». Quand il la ressort, elle est recouverte de lèpre… « parce qu'il a tenu des propos calomnieux envers le peuple » expliquent les commentateurs.

    « Moshéh répondit et dit : Mais ils ne me croiront pas et ils n'écouteront pas ma voix ... Il mit sa main dans son sein, il la sortit et voici sa main était lépreuse (Métsora'at). » (Exode 4:1-6)

    Un autre commentaire explique que le péché de Lashon Harâ (propos accusateurs) est précisément le péché du serpent. Elohim pardonnera tout, excepté le péché du Lashon Harâ qui constitue le péché originel, duquel procèdent tous les autres. (voir "péché impardonnable")

    Une confirmation de cette pensée ?
    Pour se faire reconnaitre et accepté des Israélites encore esclaves de Pharaon, Moshéh – accompagné d’Aharon comme le stipule Exode 4 :30 – accomplit tous les signes qu’il a préalablement reçus au buisson ardent. Il(s) montre(nt) aux anciens comment il leur est donné de maîtriser le bâton-serpent. Puis, à la suite, comment il leur est donné de maîtriser leur propre lèpre/metsora.

    Élohim YHWH a voulu que la guérison de cette « metsora », par la maîtrise de l’accusation «Lachon Hara» (la vraie nature du serpent) soit l’une de Ses signatures, officielle et reconnue. L’Adon Yéshoua a signé Ses actes de la même manière. Puissions-nous reconnaître cette même signature dans nos assemblées.


    Parachah : «Thazria/Metsora »




    Le galeux/lépreux samaritain
    (selon la Bériyth Hadachah)


    Commentons les paroles et actes de notre Adon Yéshoua, dont témoigne le livre de Luc en liaison étroite avec les versets associés du Lévitique.. Par ailleurs, il ne servirait à rien d’étudier la Torah de Moshéhsans y découvrir notre seule source de Salut.

    Dans le récit « évangélique » de Luc, en lien avec la parachah METSORA, Yéshoua expose toute sa connaissance et sa maîtrise de la loi mosaïque.

    « Au cours de son voyage vers Jérusalem, Yéshoua passait entre la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre et se tenaient à distance. Ils élevèrent la voix et dirent : Yéshoua, Maître, aie pitié de nous ! En les voyant, il leur dit: Allez vous montrer aux sacrificateurs. Et, pendant qu’ils y allaient, il arriva qu’ils furent purifiés. L’un d’eux, se voyant guéri, revint sur ses pas et glorifia Élohim à haute voix. Il tomba face contre terre aux pieds de Yéshoua et lui rendit grâces. C’était un Samaritain. Yéshoua prit la parole et dit: Les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Mais les neuf autres, où sont-ils ? Ne s’est-il trouvé que cet étranger pour revenir et donner gloire à Elohim ? Puis il lui dit: Lève-toi, va; ta foi t’a sauvé. » (Luc 7, 11-19)

    Les dix lépreux ne forment-ils pas une communauté aux sens des dix justes d’Abraham ? Est-ce paradoxal de voir dans ces dix lépreux, tous les lépreux spirituels que nous pouvons être les uns et les autres au cours de nos vies de croyants implorant : « Maître, Adon, aie pitié de nous » ?

    Un des principaux thèmes de cette parachah traite d'une maladie affectant la peau appelée "tsara'at", souvent traduite par lèpre. Mais les commentateurs s’accordent à dire qu'il ne s'agit pas de la lèpre telle qu'elle est définie de nos jours. Qu’est donc cette maladie « Tsara’at » à taches blanches qui apparaît sur la peau de l’homme ? En fait qu’est un Metsora, un lépreux ? Au-delà des hypothèses médicales éligibles, nous voulons ici considérer cette gale/lèpre de façon spirituelle, et par conséquent ce n'est pas un médecin qui guérira cette maladie, mais un "docteur de l'être" : le bon Médecin le Seigneur… la guérison sera constatée par ceux qui sont habilités : le Cohen, le prêtre.

    L’Adon Yéshoua invite donc ces lépreux à se montrer aux sacrificateurs … conformément à la loi de Moïse.

    « Si un homme a dans la peau de sa chair une tumeur, ou une dartre, ou une tache blanchâtre, et qu’elle soit devenue, dans la peau de sa chair, une plaie comme de lèpre, on l’amènera à Aharon, le sacrificateur, ou à l’un de ses fils, les sacrificateurs. » (Lévitique 13 :2 selon Darby)

    Il ne peut s’agir dans ce récit d’une première « visite de diagnostic » car ces lépreux se comportent comme sachant-connaissant-maitrisant parfaitement leur état et leur maladie ; ils semblent déjà vivre hors du camp. Yéshoua leur prescrit donc une « visite de contrôle » en vue d’un retour éventuel au camp … conformément à la loi de Moïse.

    « C’est ici la loi du lépreux, au jour de sa purification, il sera amené au sacrificateur ; et le sacrificateur sortira hors du camp ; et le sacrificateur le verra, et voici, le lépreux est guéri de la plaie de la lèpre. »
    (Lévitique 14 :2 selon Darby)

    « Au jour de sa purification » renvoie également au jour où l’homme décide de se purifier, c'est-à dire de se repentir et de réaliser l’idéal de la pureté. Si les dix lépreux acceptent par obéissance d’aller consulter malgré leur état, c’est qu’ils espéraient être déclarés aptes par le Cohen officiant.
    Leur espérance fut donc récompensée. Mais seul l’étranger-samaritain a compris que le Sacrificateur « qui était sorti hors du camp … » pour le déclarer apte conformément à la loi de Moïse, était Yéshoua. « Va, ta foi t’as sauvé … » est bien une constatation d’une guérison finalisée et d’un état de pureté retrouvée. ( … alors le sacrificateur le déclarera pur … il lavera ses
    vêtements, et sera pur … )

    Yéshoua est ce Cohen « hors du camp » (sorti de la maison du Père) qui invite tous les lépreux à se présenter à Lui pour leur signifier leur guérison.

    Et Moshé a reçu de l’Adonaï Élohim YHWH de prescrire une « thérapie complémentaire » plutôt remarquable :

    « … le sacrificateur fera enfermer pendant sept jours celui qui a la plaie ; et le sacrificateur le verra le septième jour, et voici, la plaie est demeurée à ses yeux au même état … alors le sacrificateur le fera enfermer pendantsept autres jours. Et le sacrificateur le verra pour la seconde fois, le septième jour, et voici, la plaie s’efface …» (Lévitique 13 :4)

    Quel est la nature de cet « enfermement » auprès du Médecin-Cohen pendant 7 jours ? Il ne s’agit pas d’une privation gratuite de liberté mais d’une mise en « observation » pour protéger le patient de lui-même, le prévenir d’une rechute et confirmer sa lente guérison.

    Quel est la nature de ce cycle de 7 jours où tous les lépreux spirituels sont invités à faire constater par leur Médecin-Cohen leurs éventuels progrès ?

    Ne s’agirait-il pas de rencontrer de shabbat en shabbat notre Cohen Gadol pour lui faire constater que nous devons encore rester 7 jours de plus à ses côtés parce que la maladie s’est juste stabilisée, et ce, jusqu’à ce que nous soyons « délivrés de ce corps de mort » ?

    « L’homme alla dire aux chefs juifs que c’était Yéshoua qui l’avait guéri. Ils s’en prirent alors à Yéshoua, parce qu’il avait fait cela le jour du shabbat … » (Jean 5 :16)

    Les pharisiens et leurs descendants modernes nous objecteront qu’on ne « travaille » pas le jour de Shabbat ? L’Adon, qui est leur Maître à tous, leur opposera alors qu’il est permis de faire le bien, de soigner, de guérir, de sauver le jour de Shabbat. Ainsi qu’Il l’a démontré Lui-même à de nombreuses reprises à l’occasion de Son ministère.

    « … Mais Yéshoua leur répondit : Mon Père est continuellement à l’oeuvre etmoi aussi je suis à l'oeuvre. » [ Ndlr : le jour de Shabbat ! ]
    (Jean 5 :16 suite)

    Au cours de notre vie de croyant, la maladie spirituelle peut s’apparenter à une simple dartre, évoluer en lèpre, s’aggraver en ulcère, s’aggraver encore en lèpre sur l’ulcère, puis dégénérer en plaie généralisée nous obligeant à quitter le camp. La maladie peut également se stabiliser et se solder par des cicatrices et brûlures qui témoignent de notre guérison et de notre combat contre la maladie. Mais ces cicatrices peuvent se réinfecter et provoquer une nouvelle crise de lèpre invétérée : telle est la double logique d’aggravation puis d’atténuation décrite par la parachah METSORA.

    Au centre de cette double logique se positionne le Cohen qui constate, prescrit et réoriente le malade : hors du camp ou observation/enfermement à ses côtés selon un cycle shabbatique de 7 jours. La finalité de ce long processus de guérison (et de sauvegarde du camp) est de déclarer pur le malade qui n’est pas pour autant à l’abri d’une rechute et d’une nouvelle intervention du Cohen, qui oeuvre alors prioritairement à éviter les effets néfastes d’une possible propagation de la maladie dans la communauté.(Comme dans le récit des 10 lépreux de Yéshoua !)

    Comment envisager le retour définitif au camp après une période de longue maladie ? Moïse a également prescrit pour assurer ce retour :

    « Celui qui se purifie nettoiera ses vêtements, rasera tout son poil et se lavera dans l’eau; et il sera pur. Ensuite il pourra rentrer dans le camp, maisil restera sept jours hors de sa tente. Le septième jour, il rasera tout son poil, sa tête, sa barbe, ses sourcils, il rasera tout son poil ; il nettoiera ses vêtements, lavera son corps dans l’eau et il sera pur. Le huitième jour, il prendra deux agneaux sans défaut et une brebis d’un an sans défaut, trois dixièmes de fleur de farine en offrande pétrie à l’huile et un log d’huile. » (Lévitique 14 :8 selon Segond)

    7 jours hors de chez soi à se réjouir de sa guérison pour finir par un culte de reconnaissance le 8ème jour : voilà une prescription qui ressemble fort à la fête des cabanes programmée au 7ème mois de l’année.

    Cette fête de Soukkoth, dont les prophètes ont rappelé le caractère universel, présente donc toutes les caractéristiques du processus de réhabilitation du lépreux qui était un temps hors du camp, et qui est autorisé par le Cohen à réintégrer le camp. Quel symbole pour toute l’humanité ! C'est un message et une invitation pour tous les lépreux spirituels de la terre...

    Nous pouvons penser que le samaritain guéri par Yéshoua, considéré comme étranger en Israël, a respecté scrupuleusement les recommandations mosaïques avant de réintégrer sa maison : 7 jours à se réjouir hors du camp, puis une journée de culte pour valider sa réintégration.

    Conformément aux prescriptions mosaïques, l’ancien porteur de la maladie galeuse/lépreuse, par sa repentance, bénéficie d’une purification identique en tous points à l’investiture des sacrificateurs (Lé.8 :22-24). Baigné dans les eaux, il reçoit du sacrificateur le sang du mouton sur l’oreille droite,
    sur le pouce de sa main droite et sur le pouce de son pied droit. Ce qui signifie que dans ses pensées, dans son action, et partout où ses pas le conduisent, il se conduit selon l’exigence du sang qui l’a purifié. Le « purifié » reçoit également sur les mêmes parties du corps et de la tête l’huile d’onction. Il est donc « Messié » comme le sont le grand prêtre et le roi.

    A bien y regarder, la période de l’Omer que nous vivons actuellement, relève également de ce processus de guérison du lépreux : 7 fois 7 jours à compter scrupuleusement, de shabbat en shabbat, avant la sainte convocation et le culte spécifique de Shavouot … une période propice à la guérison et au progrès personnel, donc.

    A chaque Shabbat, nous lisons « Réphaénou Adonaï … » « Guéris-nous Seigneur, et nous serons guéris … »

    A tous ceux qui redécouvrent de shabbat en shabbat et avec toujours plus de joie, leurs racines hébraïques, n’oubliez pas pour autant d’annoncer la « bonne nouvelle ».

    Conformément au récit du livre des rois d’Israël, restons ces galeux/lépreux éphraïmites rejetés par la cité, mais qui témoignent de la béssorah / bonne nouvelle à tout le peuple.

    Conformément au récit de l’Alliance renouvelée, ne craignons pas d’être cet étranger-samaritain qui atteste et se réjouit publiquement de sa purification par le seul pouvoir de son Grand Sacrificateur.

    C’est en effet dans le prolongement de ces deux récits complémentaires de la Torah, lus à ce shabbat, que se comprend l’universalité de la Torah confiée à Moshéh: au bénéfice de tous les étrangers en terre d’Israël et au bénéfice de tous les « gaeux », les pécheurs.



    Une vision du Royaume



    L’entrée en Canaan, terre promise, devait être marquée par des signes forts. Les conséquences du « lachon hara » pouvaient se propager sur les hommes, sur les tissus des vêtements et les maçonneries des maisons, en somme sur tout ce qui constitue un revêtement, une protection. Toutes ces impuretés devaient être éradiquées du peuple au risque de ne pas être en condition de la sainteté requise à la possession et au combat du Royaume.

    La Qéhiyllah de l’Adon Yéshoua, le tout Israël, doit être de même en état de sainteté pour purifier toute la création et instaurer le Royaume messianique.

    Le Royaume est fait de pureté. Que vos demeures soient saintes, qu’elles soient des lieux où règne le Seigneur. Que vos vêtements soient purs, blancs, représentatifs des œuvres de la foi, comme le fin lin des sacrificateurs, comme les robes qu’obtiennent ceux qui se tiennent dans les lieux célestes en Apocalypse. Que votre corps soit saint et pur, car il est le Temple vivant, représentatif en toutes choses de votre sainteté intérieure, de votre cœur, là
    où la Seigneur fait Sa demeure.

    Par le symbole de la « gale » qui affecte autant la peau humaine que le vêtement et les maisons, c’est aussi la condition du Royaume qui nous est rappelée. Car c’est du cœur que viennent les bonnes et mauvaises pensées… Mais une source de « vie » peut-elle faire jaillir de l’eau douce, fraiche, désaltérante et simultanément de l’eau amère, chargée de poison ?

    Tel est un des enseignements de cette parachah qui, par le symptôme de la gale, convie les enfants d’Israël à faire téchouva (repentance) et à recevoir le Mashiah Yéshoua, acteur de notre renaissance d’entre les morts, Lui qui fut en travail dans la souffrance en versant Son sang et qui nous donne la vie éternelle.

    Yéshoua nous convie à entrer, par l’homme régénéré, dans « une Qéhiyllah glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irréprochable. » (Ephésiens 5 :27). !



    Shabbat shalom vé shavoua tov.




    JYH
    28/04/2017
    D'après "Blog Qéhila"
    (Copie autorisée et même souhaitable, à condition d'en redonner le texte intégral et les sources)




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