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    Pensée :

    “Ils me feront un sanctuaire, Je demeurerai en leur sein.” (Ex 25:8)

    La Parole d’Élohim relative à la construction du Mishkan dans le désert résonnait déjà au-delà de l’aspect matériel d’une tente et plus tard d’un temple de pierre… Construction pour laquelle Salomon dira : “Mais Élohim habitera–t–il vraiment avec l’homme sur la terre ? Voici, les cieux, et les cieux des cieux, ne peuvent te contenir ; combien moins cette maison que j’ai bâtie !” (2Ch 6:18)

    Alors où Élohim peut-IL demeurer avec l’homme ?

    “Et la Parole devint chair, et a planté sa tente parmi nous, et nous vîmes sa gloire, une gloire comme de l’unique engendré du Père, pleine de grâce et de vérité ;” (Jn 1:14)

    “Yéshoua répondit et lui dit, Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui.” (Jn 14:23)




    PARACHAH : « THEROUMAH » 
    (don – contribution - offrande)


    Shabbat 4 mars 2017
    (Commentaire de 2013)


    Lectures:
    Parachah : Chémoth / Exode 25 à 27 :19
    Haftarah : Mélakhiym A / I Rois 5 :26 (ou 5 :12) à 6 :13
    Bérith Hadachah : Qorinthiym A / I Corinthiens 3 :9 à 23


    Rappel: les commentaires ne sont pas des études, mais des pensées que la lecture de la parachah nous inspire et nous permet, sur une année, de relier les textes de la Torah et des Prophètes aux textes de la Bériyth haHadachah, de l’Alliance renouvelée en Yéshoua
    Les ajouts de JYH sont en "bleu" ou "marron".


    Introduction, préambule:

    La parachah Théroumah est la 1ère des 3 parachiyoth qui vont transmettre les prescriptions nécessaires à la construction du Mishkan, des ustensiles et les obligations liées au culte lévitique. Mishkan signifie littéralement l’endroit de la résidence, qualifié plus volontiers de Tabernacle. Les
    mots « tabernacle » et « habiter » partagent en effet la même racine. Notons au préalable que le terme Mishkan se réfère surtout au Tabernacle mobile, alors que le terme Mikdash, fait plutôt référence au Temple fixe de YHWH (construit plus tard par le Roi Salomon). Cet endroit (ce lieu, ces
    lieux) a pour vocation d’accueillir la Shékhinah, que nous pourrions traduire par la résidence de la présence de Elohim. Le sens fondamental de la racine Sh - Kh - Nh étant résider quelque part, il s’agit bien là de l’objet principal de notre lecture : Élohim veut résider quelque part…mais est-ce dans ce tabernacle mobile Mishkan de bois et de peaux ? En Exode 25:8, YHWH dit « et j’habiterai au milieu d’eux [en eux] » telle une finalité. Mais cette volonté divine de demeurer « au milieu d’eux » ne revêt-elle pas une portée messianique qui transcende la seule dimension géographique ?

    La réponse à cette question fondamentale que pose la parachah Théroumah se trouve dans un autre livre qui commente la Torah en vérité et notamment en Jean 14:23 :

    « Yéshoua lui répondit: Si quelqu’un m’aime, il observera ma parole, et mon Père l’aimera; nous viendrons à lui et nous établirons chez lui notre demeure »

    La traduction en français courant est intéressante car elle insiste sur le
    « nous » en proposant à la lecture « …mon Père et Moi, et nous habiterons chez lui. »

    Pour mieux appréhender cette réponse « évangélique » à la question posée par Théroumah, il nous faut reconsidérer les parachiyoth précédentes de Yithro et Michpatiym.

    Après la traversée de la mer des joncs, la défaite des armées de Pharaon et la guerre contre ceux du clan d’Amaleq, les anciens d’Israël accueillent et mangent avec Jétro/Yithro, beau père de Moshéh, prêtre de Madian et non Juif, descendant d’Abraham et de sa seconde épouse Qétourah. Il nous faut
    noter que la parachah Yithro s’achève sur un commandement de culte exclusivement basé sur l’utilisation en divers lieux d’autels de terre et de pierres non taillées servis par des premiers-nés non lévites, alors que la parachah Théroumah commence par une longue et précise description du
    fonctionnement sacerdotal centré autour du Mishkan et des lévites. Que s’est-il donc passé pour que les commandements liés au culte de YHWH-Élohim aient évolué de façon aussi significative ?

    La réponse est dans la parachah Michpatiym qui s’achève par l’évocation des 40 jours et 40 nuits que Moshéh passe, seul, face à face et bouche à bouche avec son Créateur au sommet du Mont Sinaï, dans la nuée et le feu dévorant de la Gloire/Kavod de YHWH, afin d’y recevoir les tables, la Loi et les commandements écrits du doigt d’Élohim.

    Cette absence jugée trop longue par le peuple se solde par la fabrication d’un veau en or, la rupture de la première alliance, le bris des premières tables de la Loi et la nécessité pour Moshéh de tailler lui-même de nouvelles tables, accompagnées d’une série de nouveaux commandements plus contraignants, au titre desquels figurent toutes les mitsvoth (commandements) liées au culte
    lévitique. 

    L’épisode du veau d’or a modifié l’environnement et la relation potentielle du peuple avec son Élohim et Élohim ne se rendra plus accessible qu’au prix d’un parcours et d’une préparation sacerdotale toute rigoureuse. Notons qu’au moment même où Moshéh reçoit les tables de l’Alliance, la « pédagagie-thérapie sacerdotale », pour couvrir la faute du veau d’or qui n’a pas encore eu lieu (ou n’a pas encore était constatée), est déjà prête.

    Regardons attentivement ce paradoxe apparent de la parachah Théroumah : Élohim doit descendre de la montagne fumante et de la nuée pour se repositionner au milieu du peuple et au centre du campement. Une nécessité pour ne pas oublier qu’Il n’est pas absent malgré les apparences. Mais le
    prix de cette nouvelle proximité est de bâtir autour de Sa présence une enceinte de sécurité pour tous ceux qui pouraient approcher. « Pour se rendre plus proche, Il devient moins accessible ».

    Un paradoxe et une nécessité pédagogique qui seront définitivement levés à Golgoltha par le Kohen Gadol éternel. Ceci permettra au croyant de s’approcher au plus près, couvert par le sacrifice d’expiation définitif.

    "Yéshoua" (le moyen du salut) est-Il absent du modèle de Mishkan proposé à Moshéh comme outil pédagogique dans l’attente de Golgoltha ? Considérons les ustensiles du culte suivants : fabrication de l’Arche, de la table des pains de proposition (pains des faces), et fabrication de la Ménorah. Il ne s’agit pas ici de localiser artificiellement une tri-unité surfaite et dogmatique mais au contraire de considérer ces trois ustensiles comme autant de preuves de la présence (symbolique ou spirituelle) du "Fils" (à venir) dans « l’antichambre » qui mène à la demeure du Père :

    - la gloire qui apparait entre les deux chérubins n’est-elle pas comparable à ce que vit Moshéh dans le buisson ardent lorsqu’il conversait avec l’« Ange de Sa Face », qui n’est autre que le "Fils" (à venir) ? A l’occasion de l’épisode de la transfiguration, Yéshoua n’est-Il pas glorifié et supporté par les deux
    « témoins de jugement » que sont Moshéh et Elie ? Les disciples ne veulent-ils
    pas leur construire spontanément des tentes de rendez-vous ? N’est-ce pas là un rappel évident de la rencontre d‘Abraham avec les trois anges, dont deux partiront juger les villes pendant que le père de la Foi va négocier avec « son Seigneur » ?

    - la table des pains de proposition en forme de couronne d’or : pains que le Roi David, pourtant non lévite, consommera. Douze pains que l’Adon Yéshoua, fils de David, récoltera à l’occasion de l’épisode des douze corbeilles d’orge. Douze morceaux de pains que l’Agneau pascal distribuera également à ces douze disciples à la veille de Péssah de YHWH.

    - la Ménorah : les sept souffles d’Élohim selon Isaïe 11 et d’Apocalypse 4 :5 ne sont-ils pas présents dans les flammes qui montent du chandelier lorsque le Nom « calligraphié » de Yéshoua ("salut") est calqué sur la Ménorah ?

    Le chiffre 3 est révélateur de la "présence" du Fils (à venir).

    Ainsi nous localisons dans ce modèle de Qadosh Qédochiym, Saint des saints, non pas une trinité babylonienne mais une omniprésence de Yéshoua (moyen du salut) sous trois éléments distincts et concordants. Il remplit tout cet espace "divin" (de Elohim) car Il est le Kohen Gadol opérant. Il est lui le Fils ("Unique" en son genre) l’interface visible du Père invisible. Il dévoile ce qui est encore voilé pour un temps.
    Note JYH: Concernant la notion de "Fils à (re)venir" ou "Unique en son genre", voir :
    http://jyhamon.eklablog.com/de-l-ame-vivante-a-l-esprit-vivifiant-du-premier-ne-a100410969
    Et: http://jyhamon.eklablog.com/un-fils-unique-en-son-genre-pour-un-elohim-unique-explications-a120664850

    Ainsi qu’il est précisé à l’attention du roi Salomon en I Chroniques 22 verset 10 :

    « Ce sera lui qui bâtira une maison à mon nom. Il sera pour moi un fils, et je serai pour lui un père ; et j’affermirai pour toujours le trône de son royaume en Israël. »

    C’est bien volontiers que nous invitons le lecteur à reconsidérer sur un plan messianique ce verset lié au Miqdash de Salomon, héritier du Mishkan de Moshéh et préambule au Temple de pierres vivantes selon Yéshoua.




    Chémoth/Exode 25, verset 1:
     Une demeure pour Élohim


    Vayedaber YHWH el-Moshéh lémor ; YHWH a parlé à Moshéh pour dire. 
    Daber el-beney Yisrael: Parle aux enfants d’Israël
    Veyikhou-li théroumah: Et ils prendront pour moi une offrande…

    Tout se passe comme si Élohim disait à Moshéh : Parle aux enfants d’Israël et que le résultat soit qu’il m’apporte une offrande. Élohim ne donne pas l’ordre direct de prélever une offrande comme pour le rachat des premiers-nés par exemple. Cela peut vouloir dire : Débrouille-toi avec ton génie pédagogique, ce problème devient le tien, tu vas faire en sorte que d’eux-mêmes ils m’apportent une offrande. Moshéh est ainsi celui qui va être capable de faire naître spontanément - intérioriser- ce que la loi aurait pu/dû prescrire comme une obligation contraignante. 

    Mais s’agissant de la construction de la Tente du Rendez-vous (tabernacle) avec Élohim, cela ne pouvait être envisagé comme une imposition extérieure et contrainte. Ce « rendez-vous » ne peut être opérant que s’il est consenti, voulu, désiré, et le fruit d’une « pulsion intérieure autonome ». Tel est l’enseignement de la Torah sur cette formule introductive en cascade
    (parler à Moshéh pour parler à Israël) : ce qui va suivre ne peut être envisagé que dans le cadre d’une obéissance quasi «amoureuse» et en aucun cas la résultante d’une contrainte.

    Élohim est l’essence du bien, et la nature du bien est de prodiguer le bien. Mais le bien ne peut être prodigué si personne n’est là pour le recevoir. Élohim a ainsi créé notre monde pour qu’il y ait quelqu’un qui reçoive Sa bonté. Ainsi devons-nous être « une demeure pour Élohim dans le monde
    matériel. »

    Mais un des principes essentiels de notre foi est que « le monde entier est rempli de Sa présence » et qu’« il n’est pas un endroit vide de Lui » (relire la dédicace du Temple par Salomon). Il ne s’agit donc pas de faire venir Élohim dans le monde matériel : Il s’y trouve déjà. Mais s’il y a un point commun entre toutes les choses matérielles, c’est bien leur égocentrisme intrinsèque : chaque être a tendance à penser qu’il existe pour lui-même et comme finalité unique. Dès lors, pour faire de notre monde une « demeure » pour Élohim, c’est la nature même de notre monde que nous devons (commencer à) transformer.

    A ce titre, les quinze matériaux employés à la construction du Mishkan sont énumérés à trois reprises, ses éléments et ses ustensiles, huit fois, et chaque détail de l’édification du Sanctuaire, depuis les dimensions de chaque panneau de bois, de chaque pilier, jusqu’à la couleur de chaque tapisserie, est explicité non pas une mais deux fois : d’abord dans le récit du commandement d’Élohim à Moshéh, puis de nouveau dans le récit de la construction du Sanctuaire. En tout, ce sont treize chapitres qui décrivent comment certains matériaux appartenant au monde physique furent façonnés en un édifice consacré au service d’Élohim. Par contraste, la Torah ne consacre qu’un unique chapitre au récit de la création de l’univers. Ainsi, la considérable importance attribuée à l’étape de sa « construction » implique que dans notre vie également transformer notre énergie personnelle en éléments ayant la capacité de servir Élohim est quelque chose de fondamental. Faire de nous-mêmes des
    « réceptacles » pour la "Divinité" (l'Esprit de Elohim) est la finalité de tout ce parcours pédagogique.
    Voilà le véritable enjeu de cette transformation de la « matière humaine » : le passage d’un être centré sur lui-même à un être dévoué à quelque chose de plus grand que lui. Voilà pourquoi, l’édification du Mishkan ne relève pas d’un ordre formel mais d’une invitation à faire librement et avec libéralité : c’est faire Théroumah, un don, une contribution volontaire à l’oeuvre collective orientée vers le "divin" (Elohim).

    Sur ce principe, nos maisons, nos foyers de croyants possèdent la qualité première du Tabernacle : ils doivent être une demeure pour Élohim. Élohim dit à Moshéh : « Ils Me feront un sanctuaire et Je résiderai en eux. » Élohim ne dit pas « Je résiderai en lui », dans le Sanctuaire, mais « en eux ». Cela signifie qu’Élohim réside dans le coeur de chaque homme/femme, croyant et soucieux de se rapprocher de Lui. 

    Le Mishkan* et le Miqdash possédaient trois caractéristiques fondamentales:

    - source de connaissance de la Torah. Dans le Saint des Saints étaient déposées les Tables de la Loi, les Dix Paroles et le rouleau de la Torah écrit par Moshéh
    - le Tabernacle et le Temple sont des « maisons de prières »
    - dans ces maisons se trouvait la Table d’Or sur laquelle étaient posés douze pains. Image du flux de bénédictions envoyé dans le monde pour pourvoir aux besoins de chacun. Ce flux de bénédiction passe par le « Temple » puis irradie à l’extérieur vers le monde, prodiguant nourriture et subsistance à tous (voir miracle de Yéshoua à partir des 5 pains - image des 5 livres du pentateuque).

    Chacune de ces trois idées doit être connectée à la façon dont nous construisons nos foyers : centre d’étude de la Torah, centre de prières et de cultes, centre de bénédictions partagées et de générosité. C’est ainsi que nos foyers doivent devenir de « petits sanctuaires ».

    Note JYH: Apropos de "Mishkan", rappelons le verset: 
    « Qu’elles sont belles tes tentes, ô Yaaqov, tes demeures ô Israël ».
    (Nomb 24:5)

    Ici encore, on constate la distinction subtile entre "Yaaqov" et "Israël" car à Yaaqov sont associées les "tentes (o'hel) terrestres" alors que ce sont les "demeures (mishkan) célestes" qui sont associées à "Israël"... celui "d'en haut" qui est prophétiquement en devenir car cet "Israël" prophétique n'est pas encore "né" et les "fils de Sion" pas encore ressuscités (Esaïe 66:8), n'en déplaise aux politico-religieux inventeurs de fables pour esprits faibles et de "kingdom now" pour "sagesse d'en bas" ! 


    Les quatre couleurs du peuple du désert
    : blanc - bleu - rouge écarlate - rouge cramoisi


    En Théroumah, YHWH prescrit la construction d’un tabernacle itinérant pour le désert selon un modèle imposé. Dans cette vision et ces ordres précis de confection, les habits du Kohen Gadol et les couvertures servant à délimiter les différents espaces du Mishkan ont en commun quatre couleurs.
    Dans la Torah où chaque lettre est comptée et à sa juste place, matériaux, formes et couleurs ne peuvent être un hasard ou le fruit d’un « caprice humain/"divin"-élohimien ». Dès lors, il nous appartient de questionner les Écritures pour découvrir l’enseignement susceptible d’éclairer cette prescription.
    Dans notre culture où l’adage populaire consiste à claironner « qu’on ne discute pas des goûts et des couleurs », tâchons de préciser dans quelles mesures cette mitsvah/commandement des quatre couleurs recèle une vérité prophétique que nous ne pouvons plus ignorer.

    La première difficulté s’agissant de ces quatre couleurs réside dans la multiplicité de traductions laissant apparaitre une sérieuse marge d’interprétation et d’erreur. Ainsi, le bleu cède la place pour certains traducteurs au violet, la pourpre remplace pour d’autres le cramoisi ou le rouge. Seule la couleur blanche du fin lin semble faire l’unanimité. D’autres encore ne tranchent pas le débat et déclinent toute la palette du pourpre en traduisant par « pourpre violette, pourpre rouge ou pourpre cramoisie ». Les couleurs et pigments que le judaïsme a souhaité depuis la plus haute antiquité
    confectionner à base de coquillages et d’insectes de type cochenille.

     « Pour la demeure sacrée, des artisans confectionneront dix bandes d’étoffe, en fils de lin résistants, mêlés de laine violette, rouge et cramoisie; elles seront ornées de chérubins brodés … » (Bible en français courant, Exode 26 :1)

     « Et tu feras le tabernacle de dix tapis de fin coton retors, et de bleu, et de pourpre, et d’écarlate » (Darby)

     « Quant à la demeure, tu la feras de dix bandes d’étoffe de fin lin retors, de pourpre violette et écarlate et de cramoisi. » (Bible de Jérusalem)

     « La demeure, tu la feras avec dix tapisseries de lin retors, pourpre violette, pourpre rouge et cramoisi éclatant » (TOB).

    Pour complexifier davantage notre recherche, notons également la définition courante de « cramoisi » dans le dictionnaire français : rouge profond tirant sur le violet !

    L’approche « évangélique » traditionnelle sur ces quatre couleurs consiste à associer chacune de ces couleurs aux quatre évangiles. L’évangile de Jean étant le plus spirituel, et le moins narratif, il est de coutume de lui associer la couleur bleue, couleur des cieux (évitons le rapprochement avec ceux qui prêchent seulement "le ciel et l'enfer"... alors que le Royaume sera sur terre). Il reste une évocation évidente des "cieux" (autres "espaces temps") et de la finalité ultime du culte dont Jean fut l’interprète.

    Il est traditionnellement enseigné que le blanc renvoie à la pureté de la victime expiatoire et à l’Agneau d’Élohim sans tache, présentée par Luc. Le rouge renvoie explicitement au sacrifice et au sang versé à la Croix, mis en valeur par Marc. La pourpre-rouge-cramoisi est une allusion certaine à
    la royauté, mise en avant par Matthieu, et au manteau dont le Mashiah Yéshoua fut revêtu par les soldats romains.

    Rappelons que ces quatre couleurs ne relèvent pas d’un caprice humain mais d’une prescription de Elohim très concrète, laquelle ne saurait être le fruit du hasard. Le hasard n’a pas sa place dans la Torah où chaque lettre est à sa juste place. !

    Tentons une autre approche de ces quatre couleurs. L’analyse du drapeau actuel de "l’État d’Israël" - qui n’est en fait que la recomposition (seulement approchante) du "Royaume de Juda" sans les autres tribus pour le moment - nous permet de relever la présence de deux des quatre couleurs mosaïques.

    Quand Théodore Herzl, le "visionnaire" (très contesté) de "l’État juif" (ou "dit juif") moderne organisa le premier Congrès sioniste à Bâle en 1897, il envisagea le déploiement d’un drapeau officiel pour les représentants du "peuple juif" réunis pour la circonstance. Herzl confia la conception du "drapeau du peuple juif" à son assistant, David Wolfsohn. Dans ses mémoires, David Wolfsohn avoue qu’il hésita quant à la facture du drapeau :

    « Avec quel drapeau allions-nous décorer la salle du Congrès* ? Quelles seraient ses couleurs ? J’eus soudain une illumination : nous avions déjà un drapeau, bleu et blanc, le talith dont nous nous drapons pendant la prière. Ce serait notre emblème ; de châle de prière nous le transformerions en drapeau que nous hisserions devant Israël et les Nations. C’est ainsi que je commandai un drapeau bleu et blanc, avec un "bouclier de David" (ou selon beaucoup: "étoile de Remphan" et hexagramme, un symbole commun à de nombreux groupes occultes et religions païennes depuis des millénaires, y compris dans l'église catholique romaine) en son centre. Ainsi naquit l’étendard du "peuple juif". » ... mais le goy (peuple, nation) juif n'est pas la "goy qadosh" (nation sainte) de "Israël" (Exode 19:6).

    Note JYH: Pour tenir compte d'autres sensibilités mais aussi pour réagir contre les insupportables agressions, insultes et menaces récentes de la part de "sionistes terrestres" et "zélotes amers" (Jacques 3:14,15) se disant "messianiques" (!), je suis obligé d'apporter ici des nuances importantes car "l'Etat d'Israël" actuel n'est pas "l'Israël de Elohim" d'une part, et d'autre part il existe un énorme piège en voulant le considérer comme "Etat juif" (ou "Juda" se substituant à "Israël") alors qu'il est "politique", "terrestre" et "occulte"... comme les "USA" créées artificiellement un peu plus de 2 siècles avant... et où résident toujours autant de "juifs" que dans "l'Etat (FM?) d'Israël"*. On devrait s'habituer à distinguer "Juda" ou "les juifs" des Etats-nations qui les renferment, tout comme "Ephraïm" n'est pas nécessairement à Rome... ou "en Amérique".
    - Population "juive" mondiale: 14,2 millions (18 avec les mixtes)
    - Population "juive israëlienne": 6 millions.
    - Population "juive américaine" (Nord+Sud): 6,4 millions
    (8,7 avec mixtes)
    Ceci ne remet pas en cause le rôle prophétique de la Jérusalem actuelle qui est et sera "une coupe d'étourdissement pour tous les peuples et aussi pour Juda" (Zac 12:2). Ceci ne constitue pas non plus et en aucun cas une forme "d'antisémitisme" (à distinguer des différents "anti-sionismes", y compris "l'anti-sionisme juif").
    C'est "Juda", ce sont les "Yehoudim" qui sont "volés" aujourd'hui et peut-être demain par certains "chefs (politico-religieux) de Juda" qui ont d'autres objectifs et s'associent à des zélotes fanatiques et irresponsables qui ne comptent même plus sur la puissance de Elohim mais sur leurs propres forces ou celles d'un "dieu occulte".
    Ceci est malheureusement vrai également pour ceux de Ephraïm et pour les "étrangers", tous victimes du "bisounours power" d'un côté et du nazisme renaissant de l'autre côté. Cet "Ephraïmisme" également "terrestre" utilise le plus souvent un autre symbole "signe de malédiction": la "croix" (Gal 3:13)... mais comment les "terrestres" comprendraient-ils que la chair corrompue doit "mourir" ?!
    Et pourtant, malgré tout cela ou grâce à cela, c'est le "dessein de Elohim qui s'accomplira" (Apoc 17:17) !... hélas pour les aveugles et ceux qui sont faciles à séduire, ce pourquoi il faut "prévenir" car "aimer les juifs" c'est leur dire "la Vérité"... comme aux autres religieux, tout en laissant à Elohim Son temps fixé pour "l'esprit" de Zach 12:10 par exemple.
    Beaucoup ajoutent, y compris chez des amis juifs, que si Herzl et David Grün
    (Ben Gourion) avaient aimé "Juda" (et aussi "Israël"), ils auraient sans doute choisi en fonction de ceci:

    Parachah "Theroumah" (don)



    * Photo de la Cour Suprême FM, Rothschild, Jérusalem (cf pyramide et "oeil qui voit tout") :

    Parachah "Theroumah" (don)

     

    Question: Dans l’inconscient collectif, le bleu a toujours été la couleur de la tribu de Juda et l’association blanc-bleu, un symbole en soi de "l’État politique hébreu" dans sa composante Juda depuis 1948.
    Mais si l’association blanc-bleu renvoie au "Royaume de Juda", l’association rouge écarlate- rouge cramoisi renvoie-t-elle au "Royaume du Nord" et donc à ce qu’il convient d’appeler "Éphraïm" ?
    Pour les détails sur Juda et Ephraïm, voir:
    http://jyhamon.eklablog.com/l-etat-d-israel-est-il-l-israel-de-elohim-1ere-partie-nouvelle-version-a117302204
    http://jyhamon.eklablog.com/ephraim-et-juda-le-rassemblement-des-douze-tribus-a96603181





    Les couleurs perdues de la tribu perdue d’Éphraïm



    Si le mishkan est marqué des quatre couleurs précitées, que le blanc et bleu représentent Juda, il reste deux couleurs : rouge et cramoisi qui seraient représentatives d’Éphraïm.

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    Remarque un peu complexe:

    Éphraïm n’est pas présent sur le pectoral du jugement d’Aharon, tout comme Ménashéh. Paradoxalement, bien qu’ayant remplacé leur père Yosseph au titre de l’héritage, les deux frères n’ont pas de « pierre » représentative. Cette absence « de pierre » pose question.

    Il nous faut donc considérer la pierre de leur père, Yosseph, sur le pectoral du grand sacrificateur, aux lieu et place de celles - inexistantes - des deux fils. Il s’agit en hébreu d’une pierre semi-précieuse appelée « shoham ». Il s’agirait d’une agate ou sardoine ou pour d’autres d’onyx. Dans ce dernier cas,
    pour être semblable à l’agate ou sardoine, il ne pourrait s’agir que d’onyx rouge… un rouge aux reflets bruns et cramoisis ! Confirmons notre intuition en regardant la pierre de Réhouven (Ruben): « odem », traduit par rubis ou cornaline. De fait et sans ambiguïté, c’est une pierre d’un rouge vif, écarlate,
    couleur sang.

    Or, si Éphraïm n’a pas sa place sur le pectoral et qu’aucune pierre n’est gravée à son nom, il est dit par ailleurs de ce fils greffé sur Israël « qu’il est le fils premier-né » (voir Jérémie 31 :9), rôle clairement dévolu à Ruben, le prince à la pierre rouge sang. Éphraïm a donc revêtu la place de Ruben.
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    L’affectation d’une pierre, à priori inexistante, pour Éphraïm, nous oriente sur une pierre « rouge » : rouge écarlate et rouge brun cramoisi.

    Dans l’inconscient collectif occidental, ces deux couleurs de rouge vif et rouge cramoisi sont associées aux habits des pontifes, pris sur le modèle de la tunique royale dont les soldats romains ont revêtu l’Adon Yéshoua. Il ne s’agit pas ici d’associer la "chrétienté" à l’Éphraïm perdu, il s’agit simplement de noter que le "christianisme" occidental dans sa généralité s’est approprié la couleur rouge. La particularité du cramoisi réside dans son utilisation par les empereurs et autorités politiques : voilà bien le signe d’une "chrétienté" qui a confondu autorité spirituelle et pouvoir politique (au même titre que le "judaïsme" actuel dans son "bleu-blanc étoilé" politico-religieux).

    Pour synthétiser, nous dirons que si Juda a épousé le blanc-bleu et qu’il est reconnaissable à ce titre. Éphraïm, quant-à lui noyé dans les nations, mais aussi dans les diverses dénominations « chrétiennes » dont il lui faudra s’extraire, s’identifiera de rouge et de ses nuances et qu’il sera reconnaissable à ce titre. Dès lors, nous osons dire que chacune de ces deux entités, Juda et Éphraïm, se sont partagé les quatre couleurs du mishkan et les ont artificiellement séparées (et mal utilisées) … pour un temps ?

    Car selon la prophétie d’Ézéchiel 37, les deux bois de Juda et d’Éphraïm seront rassemblés pour faire « un seul » et par similitude les couleurs aussi.
    … et les quatre couleurs retrouvées des deux témoins ?

    Aussi pouvons-nous penser que le fanion, la bannière, le drapeau, le signe de ralliement des deux témoins de l’Apocalypse, qu’il soit visible ou invisible, se fondrait aux couleurs du Tabernacle itinérant, celui où le culte de YHWH était authentique et véritable, car organisé et pensé conformément
    à un modèle supérieur révélé à Moshéh. Ce modèle et cette révélation du culte s’appuyaient notamment sur des codes couleurs voulus et imposés par Élohim. Cette mitsvah n’a pas été effacée, cette ordonnance n’a pas été remplacée par une autre. Dès lors, les couleurs des « lutteurs avec EL » ne sont ni « le blanc et le bleu » d’une part, ni « le rouge vif et cramoisi » d’autre part, mais les quatre réunies.

    La Torah nous a révélé depuis le commencement les couleurs à élever haut dans le ciel, pour se revendiquer du camp des Saints. Ces quatre couleurs sont constitutives du Mishkan itinérant et relèvent d’une prescription divine authentique. Elles appartiennent à l’Israël d’Élohim, c'est-à-dire à Juda et à Éphraïm, Juifs et non Juifs craignant Élohim, depuis leur sortie d’Égypte sous Moshéh, et par évidence Juifs et non Juifs qui sortent de toutes leurs
    « Égypte » depuis Golgoltha en levant la bannière du Messie Yéshoua.

    Puissent-ils demain redécouvrir ces couleurs, les adopter et les lever au Nom de Yéshoua, le Kohen Gadol éternel. A ce titre, il nous faut remarquer que les habits du Kohen Gadol prescrits dans cette même parachah arborent les quatre couleurs du Mishkan. Le Sacrificateur officiant au sein du Tabernacle semble ainsi se fondre avec le Tabernacle. Il fusionne avec « le lieu de la résidence de Elohim » et en devient le principe vivant et actif. Nous aurons compris tout l’intérêt de cette remarque anodine en relevant que le « voile et la porte » du Mishkan sont constitués de ces mêmes quatre
    couleurs et fusionnent ainsi à leur tour avec le Kohen Gadol (souverain sacrificateur): Lui qui est devenu la Porte et qui a déchiré le voile d’accès/de protection au Père, Yéshoua ha Mashiah




    Les quatre couleurs du Nouvel Ordre Mondial : blanc, rouge, noir, vert


    A qui/à quoi sont opposées les quatre couleurs du culte mosaïque ? Évidemment aux quatre couleurs des chevaux de l’Apocalypse. Clin d’oeil
    « humain » et indice que nous relevons avec les précautions d’usage : si les quatre couleurs mosaïques sont marquées du sceau 26 (chapitre 26 de
    Chémoth et valeur numérique du tétragramme YHWH) les quatre couleurs des chevaux-cavaliers de l’Apocalypse (donc de ceux qui les montent) sont estampillées du nombre 6 (chapitre 6 du livre de la révélation). Confrontation numérique intéressante …

    Aujourd’hui et comme une preuve que cette vision « colorée » de la fin des temps, proposée par l’auteur de l’Apocalypse, n’est pas surannée ni dépourvue d’intérêt pour nous-mêmes, nous devons admettre que ces quatre couleurs sont toutes présentes dans les drapeaux nationaux de ce que l’Occident qualifie d’États arabo-musulmans. Les groupuscules terroristes islamistes ont adopté ces mêmes étendards aux quatre couleurs reconnaissables entre toutes. Est-ce un hasard ?

    Il semblerait que l’adversaire ait lui aussi décidé de sortir son drapeau et ses quatre couleurs, que le monde redécouvre douloureusement depuis la fin de la seconde guerre mondiale. C’est en effet au bénéfice de la décolonisation, de la géopolitique du pétrole, de l’antisionisme, des intifada et autres printemps arabes, que ces couleurs envahissent notre quotidien. Cela ne veut pas dire que l’attelage pan-arabique constitue la seule source d’adversité ; cela signifie qu’il en fait partie comme un outil à disposition de ceux qui travaillent dans l’ombre à l’avènement d’un faux-messie annoncé : l’antimessie. 

    A ce titre, notons que le blanc et le rouge appartiennent également à « la palette adverse »… ! Qu’en déduire ? Si l’habit ne fait pas le moine, la couleur ne suffit pas à désigner l’Israël, le lutteur authentique.
    Ainsi, le blanc peut être un faux blanc. Le titre de Messie n’est-il pas revendiqué par les 2 camps (cheval blanc de l’Apocalypse) ? Le rouge de la royauté est également revendiqué par les 2 camps : une royauté temporelle contre une royauté éternelle. Le rouge du sang peut être librement versé par
    sacrifice mais il peut également être pris par persécution et générer des martyrs. C’est ainsi que ceux qui se revendiquent du rouge de la «chrétienté » peuvent sortir et rejoindre le Mishkan de Moshéh ou rester prostrés et prostitués au sein de leur Babylone et constituer ainsi malgré eux un des piliers du Nouvel Ordre Mondial.


    Shabbat Shalom vé-shavoua tov


     

    Parachah "Theroumah"

    Note JYH: Je reproduis cette image avec les précautions d'usage, bien que l'Islam semble être effectivement le premier acteur avant que la "grande pyramide" (Gog ?) n'intervienne.
    Il
    est écrit que ce sont "toutes les nations" qui attaqueront "Jérusalem" (Zac 14:2) dans un second temps, et non pas "Israël" comme beaucoup le disent car celui-ci sera sans doute déjà "parti" (après avoir oeuvré par ses "deux témoins")... pour revenir avec son Mishkan et le Mashiah (Apoc 17:14), comme suggéré dans la parachah.
    Ainsi, on ne peut pas (surtout dans un contexte factuel et actuel) décider et préjuger arbitrairement des "drapeaux politiques", d'autant plus que les "autres Etats" occidentaux ou "du nord" (France,  Royaume-Uni, Scandinavie, USA, Russie !...) ont aussi récupéré du blanc et du bleu en l'associant souvent au rouge (ou à des "croix") dans leurs emblèmes nationaux. Il faudra donc bien distinguer Zacharie 12 de Zacharie 14 par exemple parce que la confusion s'étend derrière les apparences... et voir les différents commentaires ci-dessous... dont la référence de lecture: 
    http://www.rdf.ch/boutique/details.php?id=120&sid=inc6624978916624972976624966246004b4b862084306d85e6b7266e9d675f&idproduct=24475&fevaltype=livres&fevalrestr=prixcasses&fevalsuppr=2main&fevalactif=1
    Par ailleurs, il faut se méfier des "prophéties" multiples et divergentes sur un "Gog et Magog" que personne ne réussit à définir, aussi bien géographiquement que dans le temps: Apocalypse 20:8 le situe à la fin du Millénium et une lecture attentive de Ezéchiel 38 et 39 le limite à un "Gog" assez vague contre un "Israël" (tout Israël) prophétisé mais non encore établi à ce jour.

    Autre nota: Se faire traiter de "judaïsant" et "d'antichrist" par des pagano-chrétiens, puis de "sioniste assassin" par des musulmans, puis "d'antisémite" par des "juifs qui ne le sont pas" constitue un ensemble de paradoxes extrêmement rassurants et réjouissants.




     JYH
    3/03/2017
    D'après "Blog Qéhila"

    (Copie autorisée et même souhaitable, à condition d'en redonner le texte intégral et les sources)



     

     

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    Pensée :

    “Et Moshéh monta sur la montagne, et la nuée couvrit la montagne. Et la gloire de YHVH demeura sur la montagne de Sinaï, et la nuée la couvrit pendant six jours ; et le septième jour IL appela Moshéh du milieu de la nuée.” (Ex 24:15-16)

    “Et après six jours, Yéshoua prend avec lui Pierre, et Jacques, et Jean son frère, et les mène à l’écart sur une haute montagne…Comme il parlait encore, voici, une nuée lumineuse les couvrit ; et voici une voix de la nuée, disant, Celui–ci est mon fils bien–aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir ; écoutez–le.” (Mt 17:1-5)

    Élohim se tient dans la nuée, celle qui remplit le sanctuaire dans le désert et aussi le premier Temple de Jérusalem ; notre Élohim dont la lumière est « insupportable » appelle un homme tel Moshéh à y pénétrer… Que penser des disciples tels Pierre, Jacques et Jean, qui en présence de Yéshoua ont a priori le même privilège… 
    Note JYH: On remarquera que tous ceux qui ont été "dans la nuée" ou qui y sont "montés" n'ont pas été "enlevés".







    PARACHAH : « MICHPATIYM » 
    (Décrets ; lois ; sentences)


    Shabbat 25 février 2017
    (Commentaire de 2009)


    Lectures:
    Parachah : Chémoth / Exode 21 à 24 fin
    Haftarah : Mélakhiym B / II Rois 11:17 à 12:17
    Bérith Hadachah : Miphaloth / Actes 4:32 à 5:5


    Rappel: les commentaires ne sont pas des études, mais des pensées que la lecture de la parachah nous inspire et nous permet, sur une année, de relier les textes de la Torah et des Prophètes aux textes de la Bériyth haHadachah, de l’Alliance renouvelée en Yéshoua



    Introduction et résumé de la Parachah:


    Les Hébreux sont sortis d’Égypte-Mitsraïm, pays de l’angoisse et de l’esclavage comme annoncé par le patriarche Abraham. Moshéh, ancien prince d’Egypte, n’a pas oublié de sortir avec les ossements de Yossef conformément à sa demande expresse. Le 11ème fils de Jacob-Israël fut lui aussi une autre grande dignité égyptienne. Ainsi n’y aura-t-il pas de tombeau-pyramide érigé pour Yossef en Egypte : un piège pour les générations futures toujours en quête de pèlerinage et d'un culte des morts, en opposition avec le principe de vie émanant de la Torah.

    Après la traversée de la mer des Joncs, la défaite des armées de Pharaon et la guerre contre ceux du clan d’Amaleq, les anciens d’Israël accueillent et mangent avec Jétro/Yithro, beau-père de Moshéh, prêtre de Madian et non Israélite, bien que descendant d’Abraham et de sa seconde épouse Qétourah.

    La parachah Michpatiym s’intercale exactement après cette rencontre avec Yithro et avant la parachah Théroumah qui dévoilera les plans du Tabernacle/Mishkan et des objets dédiés au culte, dont la Ménorah.

    Il nous faut noter que la parachah YITHRO s’achève sur un commandement de culte exclusivement basé sur l’utilisation en divers lieux d’autels de terre et de pierres non taillées, alors que la parachah TEROUMAH commence par une longue et précise description du fonctionnement sacerdotal centré autour du Tabernacle et des lévites.

    Que s’est-il donc passé entre ces deux « parachiyoth » pour que les commandements liés au culte de YHWH aient évolué dans ce sens ?  

    La réponse est assurément dans notre parachah MICHPATIYM qui s’achève par l’évocation des 40 jours et 40 nuits que Moshéh passe, seul, face à face et bouche à bouche avec son Élohim au sommet du Mont Sinaï, dans la nuée et le feu dévorant de la Gloire/Kavod de YHWH.

    Avant cette longue absence, Moshéh donne lecture au peuple des décrets, lois et sentences que l’Élohim d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, a déjà promulgués à l’occasion d’une première « montée » quand Moshéh avait notamment reçu les 10 paroles.

    Après avoir posé toutes ces règles par écrit, Moshéh fait lecture du livre de l’Alliance, ainsi composé par lui-même, au peuple qui accueille avec bienveillance la proposition divine en répondant : « tout ce que YHWH a dit, nous le ferons et nous y obéirons (écouterons pour obéir). »

    Moshéh procède alors au scellement de l’Alliance ainsi conclue, en répandant la moitié du sang des jeunes taureaux sur l’autel et l’autre moitié sur le peuple. Ce moment important dans l’Histoire de l’humanité devient unique par la vision de l’Élohim d’Israël, consentie aux anciens, à Aharon et à ses deux fils. Moshéh remonte alors accompagné de Josué/Yéhoshoua sur les sommets du Sinaï pour y recevoir les tables, la loi et les commandements : les dix Paroles écrites du doigt d’Élohim.

    Cette absence jugée trop longue par le peuple se solde par la fabrication d’un veau en or, la rupture de la première alliance, le bris des tables de la Loi et la nécessité pour Moshéh de tailler lui-même de nouvelles tables accompagnées d’une série de nouveaux commandements plus contraignants, au titre desquels figurent toutes les mitsvoth liées au culte lévitique.



    Michpatiym


    Le mot michpat (au pluriel michpatiym) apparaît plus de 420 fois dans la Bible / Tanakh. Cette occurrence est relativement importante et qualifie l’ensemble de la Loi. En effet, le mot michpatiym vient de la racine en trois lettres « chafat » (shin, pé, téth) qui signifie « juger », mais « juger justement ».

    Cette parachah Michpatiym détaille 53 commandements / mitsvoth, numérotés de 42 à 95 sur les 613 officiellement répertoriés. Parmi les plus importants figurent l’institution du Shabbat, de l’année shabbatique et des trois principales fêtes de YHWH. Pour les autres, il s’agit essentiellement de lois
    civiles, pénales et religieuses qui régulent les relations sociales. Certaines sont aujourd’hui inactives comme les lois sur les rachats et libérations d’esclaves, d’autres sont d’une modernité non contestable. Ainsi :

    « Celui qui frappera un homme mortellement sera puni de mort. S’il ne lui a pas dressé d’embûches, et que Elohim l’ait fait tomber sous sa main, j’établirai pour toi un endroit où il pourra se réfugier. Mais lorsque quelqu’un agira délibérément contre son prochain pour le tuer par ruse, tu l’arracheras même de mon autel, pour le faire mourir. « (Exode 21 :12)

    En droit pénal français, nous parlons de meurtre avec ou sans préméditation. Les peines associées vont du simple au double et jusqu’à un passé récent (1981) la préméditation pouvait se solder par la peine capitale. A noter que l’exercice d’une fonction sacerdotale auprès de l’autel d’Élohim ne peut suffire à exempter le meurtrier. De fait, aucun titre, aucune fonction, n’autorise un homme à en tuer un autre par ruse, de façon préméditée.

    Autre exemple de modernité et d’actualité de la Loi reçue au Sinaï il y a près de 3500 ans, en Exode 21 :18 :

    « Lorsque des hommes se disputeront et que l’un d’eux frappera son prochain avec une pierre ou avec le poing, sans que ce dernier meure, mais s’il doit s’aliter, s’il peut ensuite se lever et se promener dehors avec une canne, celui qui l’aura frappé sera acquitté. Seulement, il le dédommagera de son interruption de travail et le fera soigner jusqu’à sa guérison. »

    Nous parlerons en droit civil français sur le sujet de « préjudice subi et des dommages et intérêts associés ». Survient ensuite le célèbre « âyine ta'hate âyine », « oeil pour oeil ».



    OEil pour oeil (Exode 21,24)


    « Mais s’il y a un accident, 

    - tu donneras vie pour vie, - oeil pour oeil,
    - dent pour dent,
    - main pour main,
    - pied pour pied,
    - brûlure pour brûlure,
    - blessure pour blessure,
    - meurtrissure pour meurtrissure. (Ou plaie pour plaie dans d’autres traductions) »

    Contrairement aux préjugés en la matière, largement imprégnés de relents anti judaïques, cette sentence/michpat ne renvoie pas à une conception archaïque et sauvage de la justice, comme nous pouvons l’observer dans certaines civilisations de notre 21e siècle. Dans ce verset que l’on ne cite jamais complètement - à tort - la réparation à apporter à un accident - donc non délibéré - est rigoureusement adaptée au niveau de la faute première. Le verset se présente sous une forme rhétorique dégressive et non progressive dans la gravité du préjudice, la liste va de la perte de la vie à la simple blessure … c’est une invitation à ne pas juger dans la surenchère mais au contraire à juger dans un objectif d’apaisement et de sortie de crise. Cette sentence constitue pour l’époque une vraie révolution juridique.

    En aucun cas, il ne s’agit d’une invitation à la vengeance, à la cruauté primitive ni à une conception de la justice qui nierait toute possibilité de pardon. Ce n’est pas le sujet dans ce verset qui n’a pour seul objet que de traiter des responsabilités civiles et pénales à l’occasion d’un accident. Par ailleurs, il n’a jamais été question pour le législateur hébreu de prendre un oeil pour un oeil et de rendre une plaie pour une plaie, mais d’évaluer financièrement le préjudice subi et de dédommager au plus juste la victime de l’accident.

    C’est un mauvais procès et une falsification des textes de la première alliance que d’opposer à la sentence mosaïque l’invitation évangélique à « tendre la joue et d’aimer son prochain ». Dans le premier cas, il s’agit de réguler le fonctionnement d’un tribunal civil qui juge techniquement des affaires dont il est saisi, et dans l’autre cas il s’agit de faire évoluer des relations interpersonnelles en dehors de toute juridiction. Il n’y a donc rien de comparable, ni aucune prétention de supériorité d’une révélation sur l’autre.

    Autre exemple concret de l’art pédagogique présent dans toute la Torah, par l’apprentissage de la juste évaluation du préjudice subi :

    « Si un homme vole un boeuf, ou un mouton, et qu’il le tue ou le vende, il restituera cinq boeufs pour le boeuf, et quatre moutons pour le mouton. » (Exode 22 :1 Darby)

    Pourquoi cinq fois la valeur du vol dans un cas et quatre fois seulement dans l’autre cas ? Parce qu’avec le boeuf, c’est également la force de travail de l’animal qui est ôtée au propriétaire, d’où un montant de réparation plus important, intégrant sa perte d’exploitation.

    Autre exemple très actuel de loi civile qui ne permet plus de caricaturer la Torah à l’aide du seul « oeil pour oeil » sorti de son contexte :

    « Si tu prêtes de l’argent à mon peuple, au pauvre qui est avec toi, tu ne seras point à son égard comme un créancier, tu n’exigeras de lui point d’intérêt. Si tu prends en gage le vêtement de ton prochain, tu le lui rendras avant le coucher du soleil ; car c’est sa seule couverture, c’est le vêtement dont il s’enveloppe le corps : dans quoi coucherait-il ? » (Exode 22 :24)

    Voilà un commandement qui doit faire réfléchir tous les banquiers de la terre et notamment ceux des Etats-Unis qui ne se contentent pas de prendre le manteau en gage, sans le rendre, mais toute la maison et ce qu’elle contient !
    « Dans quoi couchera-t-il ? » est une question posée il y a plus de 3500 ans, mais qui ne se pose plus aujourd’hui, dans nos sociétés civilisées, riches et
    modernes.

    Aussi, pour assainir le système économique mondial dans lequel nous vivons encore… vite, revenons à la Torah 

    Pour assainir également notre vie professionnelle, extra-professionnelle et parfois même familiale ou communautaire, vite revenons aussi à la Torah ! Ainsi qu’il est écrit :

    « Ne vous laissez pas corrompre par des cadeaux car les cadeaux rendent aveugles même les plus clairvoyants et pervertissent les décisions des gens honnêtes » (Exode 23 :7 BFC )

    Note JYH:
    Ne nous faisons toutefois aucune illusion. Le "retour de la Torah" sera le "retour de la Torah vivante", Yéshoua en tant que Mashiah... avec Ses élus, "l'Israël de Elohim", pas "un autre".
    Les "élus" en question auront été "choisis" (Rom 11:5), ils auront mis en pratique cette Torah pour "arriver à la stature parfaite du Mashiah" (Eph 4:13) à titre individuel et collectivement "dans l'unité de l'adhérence", grâce au "Souffle Sacré" et contre le "monde entier" qui est "sous la puissance du malin" (1 Jean 5:19) et qui les persécute chaque jour. 
    C'est leur résurrection qui fera d'eux des "frères du premier-né" ou "premier ressuscité" (Romains 8:29; Colossiens 1:15 et 18; Héb 1:6; Apoc 1:5) et des fils adoptifs de Elohim (Romains 8:15: 8:23; Gal 4:5; Eph 1:5).
    Toute
     initiative politico-religieuse "d'en bas" est dramatiquement mensongère et vouée au pire des échecs (Lire et comprendre les prophéties).



    Le chevreau, le lait et sa mère


    Cette interdiction de « cuire le chevreau dans le lait de sa mère » est reprise 3 fois dans la Torah : en Exode 23, en Exode 34 et en Deutéronome 14. Dans cette présente parachah Michpatiym, l’interdiction reste liée à la convocation aux 3 fêtes annuelles.

    Remarque:

    -----
    Les éminences religieuses du judaïsme, à travers l’Histoire, ont étendu l’interdiction, pourtant explicite de « la seule cuisson », à toute consommation simultanée d’aliments lactés et carnés, sans omettre d’y rajouter la volaille. Dès lors, il est recommandé d’espacer d’au moins 1 h 30, la consommation de viande et de fromage par exemple. L’interdiction s’étend au non mélange des vaisselles et des aliments dans tout lieu de stockage, y compris les réfrigérateurs.

    Pour Maïmonide, il s’agissait essentiellement de se différencier du mode païen de consommation des viandes (notamment cananéen). Pour le Rachbam, petit fils de Rachi de Troyes (Juif français), il s’agissait de séparer la vie et la mort ; les chèvres ont l’habitude de mettre au monde deux chevreaux par portée et l’homme d’en égorger l’un des deux et de le cuire dans le lait de sa mère, lait que la chèvre a en abondance. Or, le lait a pour vocation de faire vivre le chevreau, non de le tuer.

    L’absence de traçabilité des aliments et la probabilité au final d’utiliser du lait maternel sans le savoir pour cuire une viande ont étendu l’interdiction à toute consommation simultanée.
    -----


    Ce sujet est complexe et par nature ouvre une polémique. Aussi, que personne n’impose une règle qui n’est pas prescrite explicitement par Moshéh et a contrario que tous ceux qui souhaitent respecter une interdiction plus large le fasse en toute liberté sans jamais rien imposer aux autres.
    Règle de fonctionnement non dogmatique et fraternelle, par ailleurs suggérée par l’apôtre Paul, sur la base d’un constat fait par Yéshoua quand Il dénonçait le fardeau d’une loi devenue tradition d'hommes. 

    La pratique culinaire (le chevreau dans le lait de la mère) étant essentiellement idolâtre et prélude à des cérémonies de même nature, nous comprenons que la priorité liée à cette prescription était : vous ne ferez pas ainsi, vous ne vous conformerez pas aux coutumes des peuples idolâtres. 

    Cette « mise en garde » contre les pratiques idolâtres, mondaines, même anodines et bien sympathiques du repas convivial, nous engagent à considérer toutes choses pour y déceler le cas échéant une amorce de « levain » qui nous mènerait sur des voies et des pensées qui ne seraient pas celles de notre Maître : Yéshoua.



    L'Alliance


    Après avoir lu le livre de l’Alliance (séfer ha-berith), que Moshéh a donc écrit lui-même ou dicté au moins jusqu’à ce chapitre précis, l’Alliance est scellée par aspersion sur le peuple du sang de l’Alliance (dam ha-berith). Nous nous souvenons qu’à l’occasion du premier Péssah en terre égyptienne le sang avait déjà sauvé le peuple : celui-ci avait été placé, à l’initiative de chaque chef de famille, sur les portes des maisons. Dans ce deuxième recours au sang, celui-ci est versé « sur le peuple », à l’aide des 12 stèles que Moshéh a dressées, une par tribu : la réunion de l’ensemble formant le peuple d’Israël, uni par le sang de l’Alliance.

    Dans un ultime recours au sang qui sauve, celui-ci n’est plus apposé ni déversé. A travers le symbole de la coupe, le sang de l’Agneau d’Élohim est directement « absorbé » par l’homme qui doit être sauvé. L’Alliance n’est plus faite avec une maison, une tribu ou un peuple, mais avec chaque être. L’Alliance du sang versé à Golgoltha n’est plus de surface, mais en profondeur et renvoie « à la circoncision des coeurs » aux lieu et place de celle des prépuces. Elle ne remplace pas l’Alliance du sang versé au Sinaï mais la complète et la parachève par adoption non plus d’une famille, d’une tribu ou d’un peuple, mais d’un Corps.



    Épilogue, introduction à la Parachah: TEROUMAH


    Moshéh verse l’autre moitié du sang de l’Alliance sur un autel bâti de pierres non taillées, au pied du Sinaï. Il n’y a pas de grand sacrificateur/kohen gadol, ni de sacrificateurs car Moshéh envoie des jeunes Israélites issus des tribus pour officier. A ce stade de l’Alliance, non encore rompue par le culte au veau d’or, nul besoin de Temple ni de lévites. Tout Israélite peut s’approcher de son Élohim et de l’autel des sacrifices. Ainsi qu’il est indiqué après : « Il ne porta pas la main sur les notables des Israélites » alors que les 70 anciens, Aharon et ses deux fils, étaient en présence physique de YHWH. Or, nous savons que les deux fils d’Aharon - Nadav et Avihou - seront plus tard
    consumés pour s’être approchés imprudemment de l’autel.

    L’épisode du veau d’or va tout changer et Élohim ne se rendra plus accessible qu’au prix d’un parcours et d’une préparation sacerdotale toute rigoureuse.

    Etudions ce paradoxe apparent de la prochaine parachah Théroumah : Élohim doit descendre de la montagne fumante et de la nuée pour se placer au milieu du peuple et au centre du campement.
    Une nécessité pour ne pas oublier qu’Il n’est pas absent malgré les apparences. Mais le prix de cette nouvelle proximité est de bâtir autour de Sa présence une enceinte de sécurité pour tous ceux qui pourront approcher. « Pour se rendre plus proche, Il devient moins accessible ». Une nécessité pédagogique qui sera définitivement levée à Golgoltha par notre Kohen Gadol éternel.

    « Il était la lumière véritable, qui éclaire tout homme, venant dans le monde. Il était dans le monde, et le monde fut par lui, et le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas accueilli. Mais à tous ceux qui l’ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants d’Élohim, à ceux qui croient en son nom, eux qui ne furent engendrés ni du sang, ni d’un vouloir de chair, ni d’un vouloir d’homme, mais d’Élohim. Et le Verbe s’est fait chair et il a campé parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, gloire qu’il tient du Père comme Unique–Engendré, plein de grâce et de vérité. » (Jn 1:9-14 Jer)



    Shabbat Shalom vé-shavoua tov 



    JYH
    24/02/2017
    D'après "Blog Qéhila"
    (Copie autorisée et même souhaitable, à condition d'en redonner le texte intégral et les sources)




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