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    PARACHAH : « KIY THISSA »

     

    Pensée :

    “Et Moshéh cessa de parler avec eux, or il avait mis un voile sur son visage.” (Ex 34:33)

    Le visage de Moshéh rayonnait de la présence d’Élohim, de la représentation qu’il voyait de Lui. Ce rayonnement le peuple ne pouvait pas le contempler en permanence ; car la demeure « parmi le peuple » restait concentrée sur le « Saint des saints » dans le tabernacle.

    “Mais à ce jour encore, quand Moshéh est lu, un voile gît sur leur cœur ; c’est quand il se tourne vers l’Adon que le voile est enlevé.” (2Co 3:15-16)

    La découverte du cœur qui se circoncit… Quand le cœur se retourne et regarde à Celui qui faisait resplendir le visage de Moshéh… la circoncision du cœur ouvre le voile et laisse voir Celui à qui l’on regarde ; IL nous pénètre et se fait connaître là où Il fait sa vraie demeure : en nous.


    Parachah « Kiy Thissa »




    PARACHAH : « KIY THISSA » 
    (Quand tu feras)


    Shabbat  18 mars 2017
    (Commentaires de 2012-2013)


    Lectures:
    Parachah : Chémoth / Exode 30:11 à 34 fin
    Haftarah : Mélakhiym A/ I Rois 18:1-39
    Bérith Hadachah : Ivriym / Hébreux 8:1-13


    Rappel: les commentaires ne sont pas des études, mais des pensées que la lecture de la parachah nous inspire et nous permet, sur une année, de relier les textes de la Torah et des Prophètes aux textes de la Bériyth haHadachah, de l’Alliance renouvelée en Yéshoua


    Résumé de la Parachah: Après avoir reçu le mode opératoire pour le dénombrement du peuple, Moshéh continue le dérouler des instructions d’éléments du tabernacle soit : la cuve de bronze et sa pratique, suivi de la composition de l’huile sainte et du parfum accompagnés de quelques
    utilisations et restrictions. Betsaleel de Yéhoudah et Oholiav de Dan sont désignés comme ouvriers de l’ensemble des réalisations du Tabernacle. Le Shabbat est confirmé.

    Après toutes ces recommandations, Moshéh reçoit les deux tables de l’Alliance écrites du doigt de YHWH. Le peuple s’est compromis dans l’affaire du veau d’or. Moshéh intercède pour le peuple auprès de YHWH.

    YHWH reconduit l’Alliance brisée en faisant tailler deux tables semblables aux premières que Moshéh dût briser. Des préceptes complémentaires sont donnés aux israélites pour se préserver de l’idolâtrie. 

    Moshéh redescend de la montagne avec ces nouvelles tables, Moshéh transmet l’ensemble des lois qu’il a reçu. La rencontre de Moshéh avec YHWH se confirme par une illumination de son visage.

     

    Un dénouement de la prescience divine.


    Les chapitres 19 à 23 inclus du livre d’Exode nous rapportent comment le peuple se retrouve devant son Elohim au pied du Sinaï ; comment Moshéh reçoit les lois de YHWH, dont les dix Paroles qui seront la constitution du Royaume. Tout ceci est bien précis et les israélites contractent Alliance au pied de la montagne. L’acte est célébré par des sacrifices de taureaux, la Loi est écrite et Moshéh la lit aux israélites. Le sang du sacrifice est répandu sur eux et sur l’autel. Ils eurent une vision de YHWH et ils mangèrent et burent. Le mariage entre Elohim et son peuple était donc célébré. Nous pouvons même dire que le repas de noce eut lieu.

    Que fallait-il de plus, alors que le peuple avait déclaré : « nous ferons tout ce que YHWH a dit » ? (ch 19 :8)

    Apparemment, il manquait une simple formalité : Moshéh monterait de nouveau sur la montagne accompagné de Yéhoshoua, son aide, pour recevoir de Elohim des tables de pierre sur lesquelles seront inscrites les dix Paroles. Seulement Moshéh restera 40 jours et 40 nuits sur la montagne. Un mois 1/3… C’est long pour ceux qui attendent. Il ne se passait pas grand-chose, le peuple était censé avancer mais il restait sur place plus que de raison, l’impatience gagne, il faut faire quelque chose de significatif… Ce Moshéh, on ne sait pas ce qu’il lui est arrivé sur cette montagne où personne n’ose s’aventurer ! Bref, la fidélité à YHWH est bien mise à l’épreuve, et le peuple se laisse aller à l’infidélité, par la rupture de la première et de la deuxième Parole : « pas d’autre Elohim devant Ma face » ; « Pas de représentation quelconque, y compris pour me les associer ». !

    Réflexion :
    combien de fois nous-mêmes ne savons pas attendre la réponse d’Elohim à cause de notre impatience ! Nous pensons alors que la fatalité et les habitudes « bien égyptiennes » de notre monde ne sont que le seul recours. La foi, l’espérance, la prière, la certitude de la réponse du Seigneur s’estompent dans les cœurs et nous fabriquons un « veau » qui rassure et donne un sens à ce que nous faisons ou à ce qui se passe, mais... la conséquence est autre: la relation-communion est rompue… 

     

    L'alliance était rompue.


    Elohim ne le savait-IL pas, lorsqu’IL appelle Moshéh et le tient quarante jours ? La question n’est pas même à poser…. Que se passe-t-il sur la montagne : sept chapitres entiers, du 25 au 31 relatent l’ensemble des prescriptions particulières à la fabrication d’un Tabernacle, Mishkan, qui sera le lieu où YHWH résiderait parmi le peuple. La Shékhinah, la présence "divine" (de Elohim) se manifesterait à cet endroit.

    Alors que le peuple est en train de se corrompre, Elohim donne simultanément à Moshéh, nous dirions « en temps masqué » une solution palliative pour retrouver le chemin de la sanctification et renouer le lien rompu, par la pédagogie d’un sacerdoce fait de précisions et de règles imposées ».

    Comment s’exprimait le sacerdoce au pied du Sinaï avant le veau d’or, juste au moment de la prime Alliance ? Des jeunes gens des douze tribus étaient sacrificateurs. L’autel consistait, en lieux libres en un monticule de terre ou de pierres brutes ! Qu’advient-il des descriptions de ce même autel reçu sur le Sinaï ? L’autel est maintenant entièrement manufacturé, fait de bois et de bronze, placé dans l’enceinte du Tabernacle… Les sacrificateurs seront, après la constatation faite de l’évènement du veau d’or, exclusivement les descendants d’Aharon… N’est ce pas paradoxal avec les prescriptions
    précédentes ? (voir Ex 20 :22-25)

    Quelque chose a changé, et de ce changement Moshéh en reçoit des nouvelles
    instructions sur le haut de la montagne… Instructions ajoutées à l’Alliance de la Foi au pied de la montagne, celle de la promesse actée… à cause de la défection du peuple et à cause de la chair de l’homme !

    « Pourquoi donc la Loi ? Elle a été ajoutée à la promesse à cause des transgressions, jusqu’à ce que vienne la descendance à qui la promesse avait été faite ; elle a été promulguée par des anges, au moyen d’un médiateur. » (Ga 3:19)

    Le décryptage de ce texte reste très difficile. Bien que la promesse fût acquise, le peuple fit la démonstration d’une carence évidente. Non ! L’homme, le peuple en général ne fut pas en capacité de la foi d’Avraham ! A qui furent données les promesses… Il sera dit : « si vous aviez Avraham pour père vous feriez ses oeuvres ! »

    “Il ne douta point, par incrédulité, au sujet de la promesse de Elohim ; mais il fut fortifié par la foi, donnant gloire à Elohim, et ayant la pleine conviction que ce qu’il promet il peut aussi l’accomplir. C’est pourquoi cela lui fut imputé à justice.” (Ro 4:20-22 NEG)

    Alors d’autres règles « pour le rapprochement » furent ajoutées « à cause des transgressions » jusqu’à ce que vienne le Fils de la promesse, qui Lui réalisera, finalisera en le rendant parfait le sacerdoce de la réconciliation ; dans sa chair et par son sang. Tout ce qui a trait aux règles sacerdotales aharoniques sont transcendées depuis le Golgoltha.
    Elles restent pour ceux qui ont gagné le Mashiah, un gisement extraordinaire d’arguments annonçant le Mashiah et son oeuvre. Nous évoquons bien évidemment Yéshoua, et non un autre messie que certains attentent, et qui sera encore un faux messie.

    YHWH réitéra néanmoins sa fidélité en garantissant son Alliance : les tables brisées seront remplacées. Ce renouvellement d’alliance passerait toutefois par l’implication de l’Homme : Yéshoua. C’est à ce titre prophétique que Moshéh confectionna lui-même les deux nouvelles tables que YHWH écrirait de Sa main. (Ex 34 :1)

     

    Besoin d'assurance, besoin de montrer, besoin de savoir, de connaître, de posséder.


    « Le peuple, voyant que Moshéh tardait à descendre de la montagne, s’assembla autour d’Aharon, et lui dit : Allons ! fais–nous un dieu qui marche devant nous, car ce Moshéh, cet homme qui nous a fait sortir du pays d’Égypte, nous ne savons ce qu’il est devenu. » (Ex 32:1 NEG)

    Voilà bien le souci : les israélites n’ont pas encore pris conscience ou ne peuvent pas comprendre que c’est YHWH qui les a fait sortir du pays d’Égypte… Bien que cette réalité était inscrite à la première Parole du décalogue : « Je suis YHWH, ton Elohim, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude. Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma
    face. » (Ex 20:2-3 NEG)

    Apparemment pour eux, la sortie d’Égypte reste la conséquence directe et entière de Moshéh ! Comme cet homme a disparu, ils ne peuvent pas rester là sur place à attendre.
    Puis ils ont besoin d’un faire valoir pour s’assurer le respect des autres peuples qu’ils pourront croiser : « fais-nous des dieux qui marchent devant nous ! » sans doute savent ils que cela n’a pas de sens, mais cette valeur est reconnue de toutes les sociétés idolâtres environnantes… Ils veulent s’approprier Elohim plutôt que de Lui appartenir… Cette « curiosité », cette « prise en main » du destin, nous rappelle une autre défection, une autre rupture d’Alliance, une autre désobéissance: celle de l’Éden.

    Réfléchissons un instant ! Ce Yéshoua qui est parti il y a presque 2000 ans, qu’est-il devenu ? A cause de Lui nous sommes comme des étrangers pour le monde. Pourquoi ne pas accepter de faire comme les autres, l’Alliance avec Elohim n’est elle pas modulable, discutable… ? Laissons entrer quelques
    « mondanités ». Transformons l’image de cet Elohim (et Son Nom !) afin qu’elle devienne acceptable à tous, changeons le genre de Elohim ! Maîtrisons notre devenir, si l’identité spécifique de cet Elohim nous intéresse, si la Torah est une puissance, prenons là, mais à notre façon.

    Ceci n’est pas de la fantaisie genre science fiction, c’est ce que de nombreux croyants ont fait et font encore: se fabriquer des veaux d’or, quitte à interpréter, à refondre et marteler la Torah, et dire « Voilà notre Dieu ». Mais ce "Dieu" n’a rien à voir avec le "Elohim d'Israël" qui nous fait sortir d’Égypte, le Père de Yéshoua. Yéshoua qui nous dit :

    “Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi à l’heure de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre. Je viens bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne.” (Ap 3:10-11 NEG)

    L’épreuve de la fidélité intéressait aussi Moshéh : quel serait son comportement ? Moshéh se désolidariserait-il du peuple ?

    “Pardonne maintenant leur péché ! Sinon, efface–moi de ton livre que tu as écrit. YHWH dit à Moshéh : C’est celui qui a péché contre moi que j’effacerai de mon livre. Va donc, conduis le peuple où je t’ai dit. Voici, mon ange marchera devant toi, mais au jour de ma vengeance, je les punirai de leur péché.” (Ex 32:32-34 NEG)

    Non, bien au contraire, Moshéh intercède pour le peuple et offre sa vie ! Quelle image prophétique ! Moshéh reste fidèle, il est soucieux de l’honneur du Nom de Elohim.
    Malgré tout Moshéh, comme nous, avait besoin d’être rassuré ; non pour son confort, mais par souci d’être sur le « bon chemin ».

     

    “Maintenant, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, fais–moi connaître tes voies ; alors je te connaîtrai, et je trouverai encore grâce à tes yeux. Considère que cette nation est ton peuple. YHWH répondit : ma face ira (avec toi !), et je te donnerai du repos. Moshéh lui dit :
    Si ta face ne va pas avec nous, ne nous fais point monter d’ici. Comment sera–t–il donc certain que j’ai trouvé grâce à tes yeux, moi et ton peuple ? Ne sera–ce pas quand tu marcheras avec nous, et quand nous serons distingués, moi et ton peuple, de tous les peuples qui sont sur la face de la terre ?”
    (Ex 33:13-16 )

    Besoin de connaissance… C’est ce que demande Moshéh. Mais la connaissance de Elohim, et uniquement celle là, il ne cherche pas à se l’approprier par ses mérites ou son intelligence. « Fais moi connaître Tes voies (ton chemin-Torah)… Alors je connaîtrai » Je Te connaîtrai mieux et je saurai comment il faut agir, pour rester dans Tes voies. Car cette nation est ton peuple, et j’ai besoin de Te mieux connaître pour le mener. Le Seigneur accède à la demande de Moshéh, mais Moshéh insiste :

    Besoin de reconnaissance : Comment serai-je certain que Tu es avec nous ? Sinon lorsque Tu te manifesteras « ostentatoirement » par tes prodiges, alors moi et ton peuple serons véritablement distingués des autres peuples, car les autres peuples verront que Tu manifestes parmi nous comme aucun autre "dieu" peut faire.

    N’avons-nous pas, nous aussi cette nécessité de savoir que le Seigneur est réellement avec nous, lorsqu’IL nous fait « aller » ? N’avons-nous pas cet impérieux besoin de faire savoir aux incroyants que Elohim EST, et d’une manière bien évidente avec nous ?
    Comment serons-nous certains que Tu es avec nous ? Comment la « Face » de Elohim est avec nous ?

    « Leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit (mes commandements Torah). Et moi, (la face d’Élohim) je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. » (Mt 28:20 TOB)

    “Puis, ayant appelé ses douze disciples, il leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs, et de guérir toute maladie et toute infirmité.” (Mt 10:1 NEG)
    “Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils chasseront les démons ; …. » (Mr 16:17-18 NEG)

    Il en fut ainsi des disciples qui annoncèrent la bonne nouvelle dans le Nom de Yéshoua.
    Qu’en sera-t-il dans les temps de l’extrême témoignage qui s’annonce ?

    « Je donnerai à mes deux témoins le pouvoir de prophétiser, revêtus de sacs, pendant mille deux cent soixante jours. (…) Si quelqu’un veut leur faire du mal, du feu sort de leur bouche et dévore leurs ennemis ; et si quelqu’un veut leur faire du mal, il faut qu’il soit tué de cette manière. Ils ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu’il ne tombe point de pluie pendant les jours de leur prophétie ; et ils ont le pouvoir de changer les eaux en sang, et de frapper la terre de toute espèce de plaies, chaque fois qu’ils le voudront. » (Ap 11:3-6
    NEG)

    Seigneur, si tu ne marches pas avec nous, ne nous fais pas monter ! Si tu es avec nous, « manifestement » nous irons ! Tout au moins donne-nous en la force. Et notre force, c’est Toi avec nous, Toi en nous, l’espérance de la Gloire. Amen. 



    Shabbat Shalom vé-shavoua tov 



    JYH
    D'après "Blog Qéhila"
    17/03/2017
    (Copie autorisée et même souhaitable, à condition d'en redonner le texte intégral et les sources)

     

    PARACHAH : « KIY THISSA »

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  • Pensée :

    L’autel des parfums

    “Et tu le mettras vis–à–vis du voile qui est devant l’arche du témoignage, vis–à–vis du propitiatoire qui est sur le témoignage, où je me rencontrerai avec toi.” (Ex 30:6)

    “(…) et des coupes d’or pleines de parfums, qui sont les prières des saints.” (Ap 5:8)

    Quelle vision extraordinaire ! Juste accolé au voile dans le Temple, voici l’autel des parfums…. les parfums représentant les prières des saints brûlent et leur fumée de bonne odeur s’élève en léchant le voile qu’elle ne peut franchir… Soudain, dans l’après midi d’un quatorze aviv, le voile se déchire de haut en bas et la fumée des prières s’engouffre dans le Saint des saints, vers le Témoignage et le propitiatoire (absolution) et à la Rencontre ultime… Depuis, la fumée de bonne odeur développe ses effluves en permanence… Étienne le confirmera :

    “Et il dit, Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite d’Élohim.” (Ac 7:56)

     






    LA PARACHAH : « THÉTSAVVÉH » 
    (tu ordonneras)


    Shabbat 11 mars 2017
    (Commentaire de 2011)


    Lectures:
    Parachah : Chémoth/Exode 27 :20 à 30 :10
    Haftarah : Yéhézqél/ Ezékiel 43 :10-27
    Bérith Hadachah : Pétros A/I Pierre 2 :1-12


    Rappel: les commentaires ne sont pas des études, mais des pensées que la lecture de la parachah nous inspire et nous permet, sur une année, de relier les textes de la Torah et des Prophètes aux textes de la Bériyth haHadachah, de l’Alliance renouvelée en Yéshoua.



    Résumé de la Parachah:

    La précédente parachah « Théroumah », la parachah de ce Shabbat et une partie de la parachah suivante « Kiy Thissa », jusqu’en fin du chapitre 31, forment à priori un ensemble que l’on pourrait définir comme : la description pour la réalisation du tabernacle et de tous ses éléments, matériels,
    humains, leur consécration, son principe de fonctionnement. Cette description se propose comme une véritable ingénierie dans son cahier des charges, définissant l’environnement et la pratique du sacerdoce, dans le cadre des objectifs supérieurs de respect des Shabbats et des dix Paroles
    (chapitre 31 :12-18). L’ensemble est décrit dans sa manufacture des éléments matériels, dans l’habilitation des acteurs-sacrificateurs par la sanctification, et dans sa mise en fonction, par les modes opératoires des principaux services d’offrandes.

    La parachah Thétsavvéh nous parle de l’huile sainte pour le chandelier, des vêtements sacerdotaux, de la consécration des sacrificateurs et du sacrifice perpétuel. Elle s’achève sur la description et l’usage de l’autel des parfums.



    Remarque globale


    La lecture de la description qui va d’Exode 25 :1 à 31 :18 nous apparaît de prime abord quelque peu désordonnée. Nous dirions de nos jours que Moshéh « saute du coq à l’âne » ! Nous aurions, compte tenu de notre logique de classement, présenté les choses différemment. Mais la logique céleste suivie par Moshéh n’a rien à voir avec notre logique :

    « C'est que vos pensées ne sont pas mes pensées et mes chemins ne sont pas vos chemins– oracle du Seigneur (Adonaï) YHWH. » Is. 55:8 .

    Certainement l’ordre du descriptif emprunté par Moshéh n’est pas qu’une simple nomenclature, mais un cheminement qui va des cieux en passant par la terre pour rejoindre les cieux, en somme tout un programme issu d’une pensée bien supérieure à la nôtre. C’est ainsi que la description issue de « ce qui vient des coeurs », la Théroumah, commence par « l’arche » [Aron] qui se
    placera dans le lieu très Saint (Exode 25 :10), pour se terminer par une rapide évocation des deux tables du témoignage [Louhoth ha-édouth] (Exode 31 :18). Effectivement les tables, derniers éléments évoqués dans la description, seront entreposées dans « l’arche », qui est le premier élément évoqué. Ce programme, ou plutôt le dessein d’Élohim, va de l’arche à l’arche, c'est-à-dire du Père au Père. Ce grand cheminement nous rappelle que la Parole (le Fils) sortie du Père, pour venir sur Terre parmi les siens, retourne au Père, en fin de parcours de l’Histoire de cette création, après avoir accompli toutes choses. 

    Gardons encore en mémoire que le Tabernacle [Mishkan] est élaboré pour être le Sanctuaire [Miqdash] afin qu’Élohim réside au milieu du peuple :
    « afin qu’IL demeure en eux » (Exode 25 :8).
    Car la véritable habitation du Seigneur est le coeur de l’homme, et la véritable habitation de l’homme est le corps-coeur du Seigneur. C’est le Temple fait de pierres vivantes. (voir I Pierre 2 :5)

    Revenons à la parachah thétsavvéh



    La Lumière


    Cette partie du livre de Chémoth (Exode) se distingue par l’absence de la phrase presque systématique : « Le Seigneur parla à Moshéh et dit… ».
    Par ailleurs le nom de Moshéh n’y apparait pas !

    Après les multiples ordres de confection « tu feras » [vé-assiytha] présents dans de nombreux entêtes de paragraphes, qui précédent des ordonnances générales de « fabrication » destinées aux ouvriers, voici au début de notre parachah ce leitmotiv interrompu par la formule : « Et toi tu ordonneras » [Vé-athah thétsavvéh].

    « Et toi tu ordonneras aux Israélites … c’est une prescription perpétuelle » (27 :20-21)

    De quoi s’agit-il ? D’un ordre incontournable et permanent que nous pourrions qualifier de « nécessité de salut » afin que la lumière brille en permanence. Ordre de salut aussi important que l’ordre confié à Moshéh pour qu’il ouvre
    « la mer » et que le peuple s’y engage pour son salut (Exode 14 :15-16).

    Pourquoi le nom de Moshéh n’apparait-il pas distinctement dans cette parachah, comme à d’autres occasions d’ordonnances ? Parce que Moshéh se trouve lui-même inclus dans la mitsvah aux Israélites d’apporter son huile raffinée pour que brille la lumière. C’est bien évidemment dans une vision supérieure de ce qu’est la Lumière que tout Israélite, tout vrai Israélite doit apporter « sa part » d’huile pour éclairer, faire apparaitre l’environnement saint, y compris Moshéh, car Yéshoua dira :

    « Je suis la Lumière du monde » (Jean 8 :12). « Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes oeuvres et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Mt. 5 :16)

    Voila aussi cette part d’huile apportée en permanence qui permettra de
    « mettre en lumière » l’environnement supérieur : les oeuvres d’Élohim, pour qu’elles deviennent « visiblescompréhensibles » à tous ceux qui ne sont pas dans la Lumière. C’est le but du témoignage. 

    Sans la Lumière, l’univers n’est pas, il n’existe pas. Pensons alors à ce que signifie : ils seront jetés dans les ténèbres du dehors. !

    C’est pourquoi la Ménorah brillait dans le lieu saint, pour faire paraitre ce lieu de sanctification volontairement occulté de l’extérieur, du monde. Seule la lumière de la Ménorah, candélabre à sept branches, faisait apparaitre l’environnement sacré.

    « Puis un rameau sortira du tronc d’Isaï, Et un rejeton naîtra de ses racines. Le Souffle du Seigneur (Adonaï) YHWH reposera sur lui : Souffle de sagesse et d’intelligence, Souffle de conseil et de force, Souffle de connaissance et de crainte du Seigneur (Adonaï) YHWH. » (Is. 11:1-2 NEG)

    Sur la branche centrale de la Ménorah portant une lampe se rattachent six autres branches portant six lampes. Ce sont bien sûr ces « lumières spirituelles », désignées ici par le prophète Isaïe, qui éclairent et donnent tout le sens de la réalité supérieure, de la Vérité.

    La flamme qui doit être entretenue pour monter en présence d’Élohim, la flamme dont il est dit que « Élohim fait des flammes de feu ses serviteurs » (Psaume 104 :4), la flamme qui n’est pas tout à fait physique, mais pas tout-à-fait métaphysique, se propose comme le meilleur symbole révélateur du principe de l’incréé dans le monde créé : « Je suis la Lumière du monde »
    « la Parole faite chair qui est venue camper parmi les siens ». Méditions aussi ce sujet de la relation de Yéshoua à la Ménorah lorsque nous allumons éventuellement les lumières de la Ménorah à Shabbat … entretenons notre flamme, notre être, pour notre Sauveur !



    Les vierges et la Lumière


    Tous les vrais Israélites, qui le sont de coeur, sont contributeurs à la Lumière qui brille sur la Ménorah spirituelle. Contributeurs par l’apport de l’huile du Souffle de Vérité, selon la grâce d’Élohim pour chacun, ils sont les porteurs des vases d’huile, comme les vierges sensées de Matthieu 25.

    Nous savons bien que s’il ne fait pas jour et qu’il n’y a pas d’éclairage, on ne voit rien dans le noir absolu ! La lumière physique permet à l’environnement, au monde dans lequel nous sommes, de devenir « compréhensible » pour pouvoir nous y diriger et intervenir. La lumière permet de « voir » de près comme de loin. Sans lumière nous ne pouvons que tâtonner ce qui est à notre portée et supposer ce qui est hors de notre portée, ou tenter de comprendre des informations verbales si nous ne sommes pas sourds, émises par ceux qui disent « nous voyons dans le noir » !! La lumière est tellement indispensable ; il suffit de nous retrouver en panne d’éclairage pendant la nuit pour évaluer notre handicap !

    Les vierges insensées dépourvues d’huile sont celles qui ne prennent pas toute la dimension du sérieux de l’ordre selon le symbole de Moshéh :
    « ordonne aux Israélites d’apporter de l’huile... ».
    Ces vierges insensées qui ne sont donc pas Israélites de coeur, de coeur pour obéir, n’ont pas d’huile, ou si peu, qu’elles perdent la lumière qui doit briller en permanence. Elles ne peuvent plus « voir dans le milieu de la nuit » et se trouvent obligées de retourner vers ceux qui vendent de l’huile. Qui vend de l’huile ? Moshéh, les prophètes et les disciples de Yéshoua qui ont écrit sous la Lumière. Il faut prendre en compte toute la Parole, ce qui est le minimum nécessaire ! (Mais voir les commentaires en fin de parachah)
    Minimum nécessaire dont les vierges sensées ne peuvent se démunir, si tant est que l’on puisse s’en démunir. Puis il faut allumer la flamme … puis marcher vers le Royaume. Avoir la Lumière, c’est bien, car la prophétie est une lampe sur notre chemin, elle éclaire le bon chemin ; mais sur le chemin il faut encore avancer, ne pas rester sur place … pour arriver au bon moment.



    Lumière perpétuelle, les services perpétuels.


    Après avoir décrit de quelle manière Aharon et ses fils seront vêtus, (chapitre 28 texte auquel vous pouvez réfléchir), comment ils seront rituellement consacrés pour être habilités au service sacerdotal (chapitre 29 ce qui augmente le nombre de questions), nous arrivons au verset 38 du
    chapitre 29.

    Avec l’entretien de la Lumière de la Ménorah chaque matin et chaque fin d’après midi, pour qu’elle brille en permanence, s’associent deux types de service qui, se réalisant deux fois le jour et en permanence, peuvent prendre le qualificatif de « perpétuel », comme s’ils étaient « toujours » en  réalisation. Le terme hébreu [Thamid ] utilisé au verset 38 se traduit par : toujours, constamment, d’où l’appellation de « sacrifice perpétuel ». Ce qualificatif nous plonge dans le domaine céleste « hors du temps » que le livre de l’Apocalypse nous décrit :


     Ménorah

    «
    Du trône sortent des éclairs, des voix et des coups de tonnerre. Devant le trône brûlent sept lampes ardentes, qui sont les sept souffles d’Élohim. »
    (Ap. 4:5)

    Agneau

    « Et je vis, au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des vieillards, un Agneau qui était là comme immolé. Il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept souffles d’Élohim envoyés par toute la terre. »
    (Ap. 5:6)

    Parfums

    « Quand il eut pris le livre, les quatre êtres vivants et les vingt–quatre vieillards se prosternèrent devant l’Agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d’or remplies de parfums, qui sont les prières des saints. » (Ap. 5:8)

    « La fumée des parfums monta, avec les prières des saints, de la main de l’ange devant Élohim. » (Ap. 8:4)

    Deux éléments semblent ne pas apparaitre ici dans les cieux, dans le cadre de l’environnement de la sainteté céleste : effectivement avec l’agneau du matin et du soir nous retrouvons en Exode de la fleur de farine à l’huile et du vin ! Où sont ces éléments ? Ne seraient-ils pas restés sur la terre en qualité de souvenir perpétuel, eux aussi, au titre du sacerdoce également perpétuel, le pain et le vin ! Nous laissons cette éventualité à votre réflexion, car dans ce cas « hors du temps » le perpétuel de ce sacerdoce dépasse la fréquence annuelle. Les pains de proposition dans le « saint » étaient aussi un service
    « thamid » c'est-à-dire perpétuel, et ils étaient présentés avec du parfum, et renouvelés chaque shabbat …(à méditer)



    Une grossière erreur qui aurait peut-être un parfum de justesse


    « Derrière le second voile se trouvait la partie du tabernacle appelée le saint des saints, renfermant un autel en or pour les parfums, et l’arche de l’alliance, entièrement recouverte d’or. » (He. 9:3-4)

    Chacun sait que l’autel des parfums ne se trouvait pas dans le Saint des saints, mais devant le voile dans la partie sainte, avec la Ménorah et la table des pains. L’auteur de la lettre aux Hébreux se serait-il fourvoyé à ce point, alors que par ailleurs il semble être un spécialiste du culte ?

    Une proposition qui ne vaut que ce qu’elle vaut : le parfum représente les prières des saints. Le parfum fut aussi un élément que le Seigneur Yéshoua prit sur Lui avant son départ.

    « En répandant ce parfum sur mon corps, elle l’a fait pour ma sépulture. » (Mt. 26:12)

    Après sa résurrection, après que le voile du Temple se fut déchiré, ouvrant ainsi le passage au Saint des saints, Yéshoua se présentait au Père... présentant désormais en permanence les prières des saints en lieux très saints. Dans ce cas, la table des parfums est-elle toujours « en réalité » dans le lieu saint, ou est-elle désormais derrière le voile par la vertu de Celui qui a
    traversé les cieux et le vrai tabernacle qui n’est pas fait de main d’homme ?

    « Mais le Messie est venu comme souverain sacrificateur des biens à venir ; il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n’est pas construit de main d’homme, c’est-à-dire qui n’est pas de cette création » (He. 9:11)

    C’est une merveille, un mystère, Yéshoua le mystère d’Élohim. !



    Shabbat Shalom véshavoua tov 



    JYH
    10/03/2017
    D'après "Blog Qéhila"
    (Copie autorisée et même souhaitable, à condition d'en redonner le texte intégral et les sources)




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