• Lecture du shabbat: Parachah "Haaziynou" (Ecoutez)

     

    Parachah "Haaziynou"



    Pensée :

    “Cieux, prêtez l’oreille, et je parlerai, et toi terre, écoute les paroles de ma bouche. Ma leçon goutte comme l’averse ; ma parole descendra comme la rosée, comme une pluie fine sur l’herbe tendre, et comme des ondées sur l’herbe mûre. Oui, le nom de YHVH, je le proclame, Attribuez la grandeur à notre Élohim !” (De 32:1-3) « et IL fait l’expiation pour son sol, pour son peuple » (De 32 :43)

    Vison de félicité exprimée sous forme poétique du cantique de Moshéh… Mais n’y a-t-il pas là, matière à ne pouvoir que chanter, tellement la bénédiction promise est et sera merveille !

    “Oui, la terre se remplira de la connaissance de la gloire de YHVH, comme les eaux couvrent la mer.” (Hab 2:14)

     

     

     


    PARACHAH: “HAAZIYNOU” 
    « Oyez », « Ecoutez », « Prêtez l’oreille…»


    Shabbat 23 septembre 2017
    (Commentaire 2013)


    Lectures
    Parachah : Dévariym / Deutéronome 32
    Haftarah : Shémouel B/II Samuel 22:1-51
    Bériyth Hadachah : Hiyzzayon/Apocalypse 5:6-14 ; 14:1 à 5 ; 15:1-4



    Rappel: les commentaires ne sont pas des études, mais des pensées que la lecture de la parachah nous inspire et nous permet, sur une année, de relier les textes de la Torah et des Prophètes aux textes de la Bériyth
    haHadachah, de l’Alliance renouvelée en Yéshoua


    Résumé de la parachah
    Haaziynou - en hébreu « oyez, écoutez, prêtez l’oreille… » - est le premier mot de la parachah du même nom. C’est la 53ème section hebdomadaire du cycle annuel de lecture de la Torah et la dixième du Livre du Deutéronome.
    C’est donc également l’avant dernière du cycle liturgique et son étude coïncide avec les fêtes du 7ème mois, période de repentance et d’opportunité de pardon. C’est aussi le thème central de cette section.

    La plus grande partie de cette parachah Haaziynou est composée d'un
    « poème-cantique » de 70 lignes que Moshéh transmit au peuple d'Israël,
    le dernier jour de sa vie terrestre. Ces 70 lignes renvoient-elles à l’existence des 70 nations autour d’Israël ? Cela signifierait que ce chant n’est pas adressé qu’aux seuls bnei Israël survivants du désert mais, à terme, à toute
    l’humanité soucieuse de « prêter l’oreille » aux devariym, paroles de Moshéh !

    Prenant le ciel et la terre à témoins, Moshéh exhorte le peuple en ces termes:  « Souviens-toi des jours d'antan, méditez les années, d'âge en âge ; interroge ton père, il te l'apprendra, tes aïeux, ils te diront » de quelle manière Elohim 
    « l'a trouvé au pays du désert » pour en faire Son peuple.

    Le cantique met en garde contre les pièges de la prospérité - « Mais Yéchouroun (Israël - Jacob) s'engraisse et se rebelle. Tu deviens gras, replet, bouffi. Il abandonne le Elohim qui l'avait fait, il méprise le Rocher de son salut » - et contre les terribles calamités qui en résulteraient, décrites par Moshéh comme Elohim « détournant Sa face ». Cependant, il promet
    que Elohim, en finalité, vengera Ses serviteurs et se réconciliera avec Son peuple et Sa terre.

    La parachah se conclut par l'ordre de Elohim à Moshéh de gravir le mont Nebo (aujourd’hui en Jordanie) jusqu'à son sommet, depuis lequel il contemplera la terre Eréts-Israël avant de mourir sur la montagne. « De loin seulement tu verras le pays, tu n'y entreras pas, dans cette terre que Je donne aux enfants d'Israël. »



    Chapitre 32 du Dévariym/Deutéronome


    Ce Shirah / poème-chant de Moshéh a été écrit sur l’ordre de Elohim. Les 6 (ou huit parties selon les commentateurs) sont écrites dans un style lyrique avec une vigueur d’évocation qui désespère le traducteur, impuissant à la restituer, quelle que soit la langue de destination. Ce chant dépeint essentiellement ce qui arrivera aux enfants d’Israël jusqu’à la fin des temps. 
    C’est un poème  prophétique, universel dans le temps et l’espace.

    1. L’introduction: Moshéh explique que toute faute a son origine en elle-même, l’Adonaï Elohim YHWH n’est donc pas à blâmer. Moshéh prend comme témoins le ciel et la terre pour enjoindre les enfants d’Israël à rester fidèles à la Torah, qui est comparée à la pluie et la rosée.

    2. Les voies de la providence divine dans les versets 4-14 : énumération des bontés de Elohim envers le peuple.

    3. La faute du peuple dans les versets 15-18 : Moshéh prophétise la rébellion des enfants d’Israël.

    4. Adonaï cache Sa face dans les versets 19-35 : c’est le châtiment de YHWH consécutif aux fautes de Ses enfants.

    5. YHWH s’apaise dans les versets 36-43 et s’abstient de la destruction dont Il pensait frapper Ses enfants.

    6. La fin du poème est attribuée à Moshéh et Yéhoshoua (versets 44-47) : consolation du peuple israélite et promesse que justice sera faite à leurs oppresseurs. La fin de la parachah répète ce qui est dit dans la parachah Piynéhas (nombres 25 :10 et suite) à savoir, l’ordre à Moshéh de monter sur le mont Nevo pour voir Eréts Israël avant sa mort.
                                                        ***

    Verset 1 : Moshéh personnifie les ciels et la terre à qui il parle comme à deux témoins convoqués au mariage de Elohim et d’Israël. Étrangement, dans la Torah, ce chant est découpé en 2 colonnes parfaitement symétriques, comme suit :

    Parachah "Haaziynou"

                                             Cliquer sur l'image

    « Prêtez l’oreille, Cieux, et je parlerai ; que la Terre écoute les paroles de ma bouche. »

    Comme nous pouvons le constater, ce premier verset est divisé en deux demi-phrases: qui commencent et se terminent respectivement par un "Hé"(x2), un "Vav", un "Yod" : Hé, Vav, Yod, soit encore les 4 lettres formant donc le tétragramme sacré YHWH. C’est ainsi que Moshéh conclura très logiquement cette courte introduction par « C’est le Nom de YHWH que je proclame… ».

    Autorisons-nous un « commentaire maison » : relions les 4 mots/verbes formés par les 4 lettres du tétragramme dans ce verset : Ma bouche – Parler – Entendre – Écouter. Ce que nous pourrions restituer par « Ma bouche va parler : entendez et écoutez ! ». Or, en hébreu le verbe utilisé pour
    « écouter » renvoie à une intimité de l’écoute, une intériorisation.
    « Entendez la puissance de Ma Parole, puis recevez-là en vous-même. »

    Préalablement, Moshéh avait utilisé une succession de termes issus du dictionnaire poétique et lyrique pour qualifier la Parole de Elohim : rosée, pluie, ondée, averse, gazon, plantes. Termes que le prophète Isaïe réutilisera pour relier à son tour, ciels et terre :

    « De même que la pluie et la neige descendent des cieux et n’y retournent pas sans avoir arrosé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer pour fournir la semence au semeur et le pain à manger, ainsi en est-il de la parole qui sort de ma bouche, elle ne revient pas vers moi sans effet, sans avoir accompli ce que j’ai voulu et réalisé l’objet de sa mission. » (Isaïe 55,10)

    Nous pouvons nous étonner de ce que Moshéh n’interpelle pas ses semblables mais les cieux et la terre. Il nous faut alors nous souvenir du premier verset de la Torah qui contient tout le projet divin : « en tête de tout (béréchiyth), Élohim a créé et le ciel et la terre ».

    « béréchiyth bara Elohim éth (aleph-tav) hachamayim vé-éth haaréts ».

    Moshéh réutilise ici le même vocabulaire que le Béréchiyth, comme le fera Isaïe :

    « Écoutez, les cieux, je vais parler (haazinou hachamayim vaadabéra)
    et qu'elle entende, la terre, les paroles de ma bouche (vétichmâ haaréts imré-fi).

    En introduction de son chant, Moshéh invoque le couple ciel-terre à témoin. Ce faisant, c’est tout le projet divin qu’il prend à témoin. Ce couple existe en tant que couple par l’action de la Parole comme l’établira Isaïe. Moshéh invoque donc de façon subtile et lyrique la Parole comme véritable témoin de ce qui va suivre dans ce cantique testamentaire.

    Il est intéressant dès lors de relier également ce passage de la Torah (qui est une introduction) à la célèbre introduction de Jean l’évangéliste, à savoir :

    « Au commencement (béréchiyth) était la Parole…et la Parole était en forme de Elohim ».

    Voyons-nous les connexions entre ces 3 passages ? La Parole unit les deux témoins invoqués par Moshéh (selon Isaïe) et le tétragramme « caché » qui sont présents dans le premier verset du chant de Moshéh (comme celui signifié sur l’écriteau de la croix de Golgotha) ! Tout y est…

    L’évangéliste Yohanan explicite le chant de Moshéh en nous expliquant que cette Parole s’est faite chair. Dès lors, il ne nous est pas interdit de songer que Yéshoua Lui-même fut le témoin privilégié des dernières paroles testamentaires de Moshéh lorsqu’il prit ciels et terre – et donc la Parole – à témoins dans ces ultimes recommandations pour les générations futures.

    Par ailleurs, considérons que Moshéh prit les ciels et la terre à témoin car ils sont perpétuels. D’autres témoins plus matériels disparaitraient et avec eux les preuves du témoignage. Moshéh veut donc s’adresser également aux générations lointaines, les dernières, voire la dernière ! Un indice ? La Tradition rapporte qu’après le cri solennel de Moshéh aux cieux et à la terre (Oyez ! Ecoutez !...), il se fit un silence dans les cieux et sur la terre. Et toute la création fut contrainte d’écouter le chant de Moshéh. Quelle surprise de retrouver un évènement similaire dans notre dernier livre, soit le livre de la Révélation de Yéshoua :

    « Quand l’Agneau ouvrit le septième sceau, il se fit dans le ciel un silence d’environ une demi-heure. » (Ap. 8 :1)

    Ce silence « apocalyptique » suit une séquence bien connue du livre de l’Apocalypse : il suit le dénombrement-recensement des 144.000 fidèles issus des 12 tribus d’un Israël recomposé. Cette armée de combattants est ensuite emmenée sur le mont Sion (Jérusalem) où un cantique lui est donné ! Ils chantent alors le cantique de l’Agneau…et le cantique de Moshéh.

    « Ils chantaient le cantique de Moshéh, le serviteur de Elohim, et le cantique de l‘Agneau
    Grandes et admirables sont tes oeuvres, YHWH Elohim tout-puissant. Justes et véritables sont tes voies, Roi des nations. » (Apocalypse 15:3)

    Selon la Tradition, le retour du Mashiah s’accompagnera d’un dernier chant, qualifié de Shir Hadach, « nouveau chant », celui de la rédemption ultime, une rédemption qui annihilera toute la souffrance, l'ignorance, la jalousie et la haine de la surface de la terre. L’intuition d’hommes pieux de la Torah, exprimée à ce sujet est notable. Nous attendons tous l’expression originale de cet ultime chant du cantique de Moshéh et de l’Agneau. Sans le savoir, sans reconnaître pour l’instant les vérités des livres de la nouvelle Alliance, le
    commentaire rabbinique (midrash) n’annonce pas autre chose, à ce sujet, que la prophétie du Livre de l'Apocalypse.

    Assurément, ceux qui enseignent encore que les deux « testaments », les deux « alliances » seraient dissociables, doivent encore étudier…la Torah, pour cesser d’enseigner une contrevérité. Tous ces livres, toutes ces paroles, sont reliés les uns aux autres, par Celui qui des deux n’en fait qu’un: Yéshoua. 

    Verset 7 : « Souviens-toi des temps antiques, médite les annales de chaque génération; interroge ton père, il te l’apprendra, tes anciens, ils te le diront.»

    Moshéh insiste sur le fait que nous ne sommes chacun qu’un maillon d’une longue chaîne qui remonte loin dans les siècles. En réalité, ce qui lui importait au moment où il allait quitter ce monde, c'était de faire comprendre à cette nouvelle génération, qui allait entrer en Canaan, que le cours de l'Histoire à venir n'était en rien différent de tout ce qui s'était déjà passé depuis les temps diluviens notamment (temps antiques). L’histoire collective dépendra du
    comportement et des choix individuels de chacun de ceux de cette nouvelle génération. Rien n’est acquis au terme de ces 40 années, tout reste à faire et à préserver pour que ce « chant » traverse l’Histoire et puisse à son tour servir de lumière, de témoignage, sur le chemin des croyants de la dernière génération.

    C'est grâce au comportement courageux de nos ancêtres en la Foi, que la chaîne est parvenue solide jusqu’à nous et que nous avons à notre tour à la relayer. Le passé est donc pour nous riche d’enseignements car il nous apprend à transmettre de façon authentique. Aujourd’hui, Moshéh n’est plus là pour parler, mais ces mots sont encore présents, fidèlement reproduits, présents dans le texte de la Torah, qu’il nous appartient d’étudier de Shabbat en Shabbat.

    Avec ce chant, nous sommes arrivés au sommet de la Torah ! Ce qui nous y est dit est donc essentiel. Il s’agit du dernier message de Moshéh, et comme le fit le patriarche d’Israël (Yaâqov) à l'occasion de ses dernières paroles, lorsqu'il s’approche du moment de sa mort,
    Moshéh a l'obligation de léguer un enseignement important - qu'il plaise ou non !. Aussi, ce que va nous révéler Moshéh dans ce cantique est de la plus grande importance.



    Justice et Amour de Elohim, infidélité de l'homme...


    Versets 15 à 21 : « Yéchouroun est devenu gras et il s’est regimbé…Et il a délaissé Elohim, son créateur, Il a méprisé le Rocher de son salut... Tu as dédaigné le Rocher qui t’a fait naître, Et tu as oublié l'Elohim qui t’a engendré. YHWH-Adonaï l’a vu et il a ressenti du mépris…Il a dit: Je leur cacherai ma face, Je verrai quel sera leur avenir; car c’est une génération pervertie, ce sont des fils auxquels on ne peut se fier… »

    Le peuple hébreu-israélite porte trois noms : Israël, Jacob, Yéshouroun. Les trois dernières lettres de ces noms forment ensemble le mot « lavan », soit
    « blanc ». Ce qui peut signifier que grâce aux mérites de Jacob, les péchés d’Israël sont pardonnés (c’est une hypothèse de lecture bien sûr non recevable), les transgressions de Yéshouroun sont blanchies.

    Mais en inversant les 3 lettres, on obtient le mot « naval », ce qui signifie : impie ou avili. Car il est écrit « c’est une génération de perversions… ». Dans ce verset, Moshéh prophétise que les enfants d’Israël transforment le « lavan en naval ». D’où la sentence de Elohim : « je verrai quel sera leur avenir…», ce qui sous-entend : « Je verrai en fonction des choix opérés par ce peuple… ».
    ... ce qui confirme que "Jacob" n'est pas encore "Israël". Comprenne qui peut.

    « Il a méprisé le Rocher de son Salut » : Israël méprisa et dédaigna Elohim selon les mots d’Ezéchiel : « Ils tournaient le dos au sanctuaire et faisaient face à l’est… » (8 :16). Pour mémoire, le camp de Juda stationnait à l’Est du Mishkan et faisait face à l’entrée du sanctuaire. Il ne lui tournait pas le dos. Pour le célèbre commentateur de la Torah, Rachi, il n’est pas de pire mépris que cette attitude. Et d’invoquer la sentence du prophète Malachie :
    « Il est vain de servir Elohim ; que gagnons-nous à observer sa discipline et à cheminer tristement dans la crainte de YHWH Tsévaoth ? Mais à présent nous estimons heureux les impies… » (3,14). Et comme l’exprimèrent également les femmes idolâtres en Jérémie 44,18 :
    « Mais du jour où nous avons cessé de brûler de l’encens aux constellations…nous avons manqué de tout. »

    Voici donc le message radical de Moshéh dans cette parachah Haaziynou:

    Les croyants israélites - Juifs de Juda et leurs associés, Éphraïm et leurs associés - sont littéralement poursuivis par Elohim… par Amour. Leur bonheur et leur malheur ne sont dus qu’à Lui, ainsi que les commentateurs disent : « Si tu jouis ou si tu souffres, c’est par Sa main. ». Pourquoi fait-Il donc cela notre Elohim ? Moise explique que si nous souffrons, c’est exclusivement par Sa main…mais c’est uniquement de notre faute. Rachi* explique que lorsque Elohim veut nous faire du bien, nous l’affaiblissons en l’irritant, l’empêchant ainsi de nous prodiguer le bien. Dès lors, il n’y a qu’un responsable de ton bonheur ou ton malheurc’est toi !
    *... mais nous n'avons pas besoin du Talmudiste babylonien Rabbi Chlomo ben Itzhak HaTzarfati pour comprendre ces choses. Le Rouah Hakodesh conduit dans toute la Vérité. C'est pourquoi nous n'avons pas besoin des Papes non plus.

    Rien de plus simple que de rendre le créateur du monde responsable des conséquences de nos fautes, cela évite tant de questions sur nos certitudes ! Car chacun veut profiter de ses journées de vie terrestre, de toutes les manières possibles et sans entraves. Que Elohim nous impose une limite et des restrictions peut ainsi sembler être une injustice majeure.

    La souffrance est donc ainsi imputée avec cynisme, à cette injustice intrinsèque propre à la Justice divine (quel paradoxe !). Nous refusons alors l’évidence : la jouissance et le bien-être ont précédé toute peine et toute souffrance. Ce constat nous apparaît incompréhensible et irrecevable car après avoir baigné dans le bien et la jouissance, nous ne supportons pas la
    perte même momentanée de cet état. Parce que le monde est rempli de bienfaits offerts sans limites au méchant, il nous apparaît scandaleux d’en être soudainement privés.

    Les hommes ne réclament jamais de justifications pour leurs joies, elles leur semblent aller de soi, comme un dû. Et lorsque la vie joue un mauvais tour, au lieu de s’interroger sur les causes manifestes de ces maux, dont ils sont en général responsables, les hommes s’empressent de demander des comptes à leur créateur : « Pourquoi m’as-tu abandonné ? »

    Notre Elohim nous renvoie alors cette même question, tel notre propre reflet dans le miroir.

    « Pourquoi toi, m’as-tu abandonné… » ? 

    Cette question à double sens, Yéshoua la cria sur la croix, en tant qu’homme réalisant les prophéties à son sujet. Elle s’adressait à Son Père, mais elle s’adressait aussi aux hommes qui l’écoutaient sur le mont Golgotha, ainsi que Moshéh prophétisa dans cette parachah Haaziynou: « il [Israël] a méprisé (abandonné) le Rocher de mon Salut… ». Nous savons qui est ce Rocher, nous connaissons notre Salut

    Mais Moshéh prophétisa également qu’en réaction à cet abandon individuel et collectif, Elohim « cacherait Sa Face ». Nous savons aussi Qui-est-l’Ange-de-Sa-Face et nous mesurons la portée prophétique des paroles de Moshéh. Le Mashiah Yéshoua s’est donc caché pour un temps à Son peuple en criant pourquoi m’as-tu abandonné ?



    La mort de Moshéh


    Étrange séquence finale que l’épisode de la mort de Moshéh ! Il est enseigné que Moshéh pécha 4 fois contre le Saint béni soit-Il mais qu’à chaque fois, il loua Elohim de l’avoir puni de son vivant, avec justesse. Ainsi :

    - Quand Elohim voulut l’envoyer vers Pharaon, Moshéh rétorqua avec vigueur à deux reprises : « je ne suis pas beau parleur…envoie quelqu’un d’autre…»
    - Quand Elohim interpella Moshéh sur les cris de Son peuple, Moshéh répliqua
    « Pourquoi donc as-tu laissé le peuple travailler si durement en Egypte ? »
    - Libéré d’Égypte et du piège des armées de Pharaon, Moshéh confronté au quotidien s’écria : « Comment pourra-t-on donner suffisamment de viande à Israël ? Est-ce du petit et du gros bétail qu’on égorgera pour eux qui leur suffira ? »
    - Et souffrant de la soif, Moshéh frappa le rocher au lieu de lui parler avec douceur…

    Pour toutes ces fautes, Elohim dit à Moshéh tu ne combattras pas pour moi en Canaan et tu ne verras pas tous les miracles que je ferai pour eux (enseignement midrashique sur la passation de pouvoir avec Josué). Bien sûr, la Tradition vole au secours de Moshéh en citant le plus grand des Sages, Salomon :
    « Car il n’est pas homme juste sur terre qui fasse le bien et qui ne pêche
    pas... » (Ecclésiaste 7 :20)

    Verset 50 : « Meurs sur la montagne, là où tu montes… ».  Cet étrange verbe à l’impératif signifie-t-il que Moshéh doit mourir de sa propre volonté, en renonçant par pure obéissance et confiance à cette vie-ci ?
    Les commentateurs de la Torah posent la question. Comme une dernière épreuve avant de monter, Moshéh doit accepter sa propre mort pour vivre son ascension. Les églises modernes diraient volontiers "enlèvement". Or, Moshéh fut bel et bien enterré, quoiqu’il soit précisé que nul ne retrouvât sa sépulture et que son esprit fut revendiqué par Elohim seul via l’archange.

    Il est dit dans ce même cantique, verset 39 : « C’est moi qui fais mourir et qui fais vivre »… et qu’il n’est pas écrit l’inverse pourtant plus logique « c’est moi qui fait vivre et qui fait mourir… » ! Les commentateurs voient dans cette inversion mort-vie, l’annonce de la possible résurrection. Annonce validée définitivement et sans ambiguïtés en 1 Samuel 2 :6 :
    « Le Seigneur fait mourir et fait vivre, il fait descendre dans le monde des morts ou en fait remonter. »

    Verset 51 : « Parce que vous m’avez été infidèles…parce que vous n’avez pas manifesté ma sainteté au milieu des Israélites…». Le rappel de la faute donne la raison du châtiment de Moshéh qui contemple la terre promise sans pouvoir y accéder.

    Voici la conclusion de l’apparente « injustice » et « non clémence » que porte l’épisode de la mort de Moshéh : c’est une chance et une grâce pour un peuple d’être jugé par Elohim, car ce jugement est une consolation à venir pour Ses serviteurs. Si le juste souffre alors que le méchant prospère, c’est parce que par Amour le Père reprend celui qui Lui appartient.
    Prospérer dans la méchanceté et le pêché n’est pas bon signe pour celui qui s’en félicite !
    Puissions-nous souffrir un peu… et faciliter le travail de notre Avocat, qui fermera ainsi la bouche de nos accusateurs : « laissez passer celui-là… il a déjà payé… et pour ce qui reste encore, J’ai donné le prix de rachat… ! »

    Pour finir dans la joie et la légèreté de coeur qu’il sied à ce cantique (voir le dernier verset : « jubilez nations !), à la question de savoir pourquoi D.ieu a empêché Moshéh de pénétrer dans le pays, l’humour juif répond : « Sans doute parce que c’était plus beau de loin … »





    Shabbat shalom vé shavoua tov.





    JYH
    22/09/2017
    D'après "Blog Qéhila"
    (Copie autorisée et même souhaitable, à condition d'en redonner le texte intégral et les sources)



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