• Commentaire du Shabbat du 11 avril (désobéissance et mort)



    Commentaire du Shabbat du 11 avril


    Shabbat spécifique

    (pour ne pas décaler les lectures cycliques de parashah, nous tenons compte de leur reprise au shabbat 18 avril, après l’interruption de la période des matsoth (pains sans levain). Ce shabbat 11 avril nous proposons un commentaire se référant toutefois à la parashah « Chéminiy » qui fera l’objet d’une lecture sur deux shabbat )



    Réflexion basée sur les lectures de « Chéminiy »

    Shabbat 11 avril 2015

    Lectures :
    Parachah : Vayyiqra : /Lévitique 9 :1 à 11 :47
    Haftarah : Shémouél B : /II Samuel 6 :1 à 7 :17
    Bérith Hadachah : Miphaloth : /Actes 4 :32 à 5:14

    Rappel : les commentaires ne sont pas des études, mais des pensées que la lecture de la parachah nous inspire et nous permet, sur une année, de relier les textes de la Torah et des Prophètes aux textes de la Bériyth haHadachah, de l’Alliance renouvelée en Yéshoua.


    Une relation « dure »

    La lecture des trois textes, parachah, haftatrah, bérith hadachah, est marquée par des épisodes difficiles, car liés à la mort subite sous forme de sentence : la mort de deux fils d’Aharon, Nadav et Avihou ; la mort d’un serviteur de David, Ouzzah ; la mort d’un couple de « disciples » Hananyah et Shapirah.

    Dans ces trois cas de nature différente, les sentences de mort peuvent nous paraitre sévères, incompréhensibles de la part d’un Élohim de miséricorde… bien que derrière le terme miséricorde, nous y mettons trop souvent nos propres définitions, comme tolérance et laxisme… Or, ces deux qualificatifs ne sont pas des attributs de notre Père des cieux. Notre Élohim dont il est dit : « qui ne se lasse pas de pardonner »… mais alors ?

    Nous savons que les deux fils d’Aharon étaient promus sacrificateurs de YHWH, néanmoins l’offrande de « parfum » sur leur encensoir ne fut pas agrée, car cette offrande hors du sacerdoce officiel n’était pas requise d’autant qu’elle se réalisait avec un « feu étranger »… en évidente contradiction avec l’ordre d’Élohim. Le non respect de « la mitsvah » perpétré par des sacrificateurs en titre était dramatique, dans le sens où les sacrificateurs apportaient le désordre de la désobéissance là même où la discipline faite de sanctification extrême et de crainte de « mal » faire devait s’imposer.

    Par ailleurs les sacrificateurs, hauts en dignité, étaient en spectacle au peuple. Si leur désobéissance manifeste, qui engageait la profanation du plus sacré restait sans conséquence, quelle serait alors la réflexion et le comportement du peuple ? Si les sacrificateurs, les prêtres, font ce que bon leur semble, en interprétant, en adaptant, en modifiant les ordres d’Élohim… si les bergers portent eux-mêmes la désobéissance, que feront les brebis ? Sinon que de les suivre dans leurs divagations ou au mieux être troublées, perturbées !

    “Et les fils d’Aaron, Nadav et Avihou, prirent chacun leur encensoir, et y mirent du feu, et placèrent de l’encens dessus, et présentèrent devant YHWH un feu étranger, ce qu’il ne leur avait pas commandé.” (Le 10:1)

    “Ses sacrificateurs font violence à ma Torah et profanent mes choses saintes;  ils ne font pas de différence entre ce qui est saint et ce qui est profane, et ils ne font pas connaître la différence entre ce qui est impur et ce qui est pur ; et ils cachent leurs yeux de mes Shabbats, et Je suis profané au milieu d’eux.” (Eze 22:26)

    La sentence qui s’abat sur Ouzzah nous plonge davantage dans la perplexité. Voici un homme qui accompagne le chariot chargé de l’arche. Il est tué parce qu’il tente de retenir le chariot qui risque de basculer… Ce geste dut être un réflexe plutôt qu’un acte pleinement réfléchi.

    Ouzzah savait-il qu’on ne pouvait pas porter la main sur l‘arche ? Ces hommes, y compris David connaissaient-ils la mitsvah qui définissait la seule manière de transporter l’arche ? Portée par des hommes et de plus des lévites… le texte ne le dit pas, mais nous lisons quelques versets plus loin (verset 13) que la seconde fois, l’arche est portée par des hommes. David, comme d’autres n’avait pas encore tout à fait repris connaissance de la « haute exigence » de tout ce qui entoure d’une manière ou d’une autre la présence de l’Élohim vivant : YHWH. David, homme selon le cœur d’Élohim, médita le triste évènement et comprit la situation. Il perçut peut-être, comment il s’était conduit imprudemment tout en pensant « bien faire »… et David se mit, la seconde fois, à danser dénudé devant l’arche ! Quelque chose de déterminant avait marqué David. L’humilité et la recherche des commandements de YHWH furent certainement le préalable à la récupération « en dignité » de l’arche d’Élohim. Tout ceux qui s ‘approchent du « Saint » doivent être revêtus de dignité. La dignité passe par l’obéissance et l’humilité, c'est-à-dire l’amour.

    Néanmoins, Ouzzah le serviteur y a laissé la vie ! Ceci peut, entre autre au-delà du drame, nous faire réfléchir à toutes décisions prises par des
    « responsables ». Décisions dans lesquelles mêmes, par habitude ou réflexe, nous pourrions nous engager inconsidérément à notre propre désavantage, et nous placer en situation non voulue de désobéissance. A notre époque, les cas de figure sont nombreux, et les occasions quasi journalières.

    Si la leçon du triste sort de Ouzzah, pris en défaut alors qu’il était en situation de proximité d’Élohim, nous semble dure, alors nous nous posons la question de la sentence qui pourrait s’appliquer si nous ne prenons pas garde à l’avertissement de l’apôtre :

    “Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti avec les incrédules ; car quelle participation y a–t–il entre la justice et l’iniquité ? ou quelle communion entre la lumière et les ténèbres ?” (2Co 6:14)

    Le cas de Hananyah et Shapirah serait de nature plus banalement vénale. Ils s’accordent à tromper l’assemblée sur une somme d’argent issue de la vente d’une propriété… Alors qu’il suffisait de dire : voici une part de la somme issue de la vente. Le cœur de ce couple de disciples était en somme partagé.

    Entre le désir de bénéficier de la reconnaissance de l’assemblée en « donnant tout » comme le fit la majorité des croyants ; et le doute… le doute du risque de tout perdre dans cette aventure de « communauté » dont le devenir était jugé plutôt hasardeux par ceux dont la foi n’était pas acquise. Non, devant le Seigneur, il n’y a pas de cœur partagé possible, notre Élohim est un Élohim ardent (jaloux) Il nous veut à Lui entièrement par amour, et pas à quatre vingt dix pour cent.

    L’épisode de Hananyah et Shapirah nous rappelle que si la grâce permet d’approcher du Seigneur, c’est toujours avec la même dignité que cela se réalise. Il n’y a pas de place pour les demi-mesures, il y a de la place pour les êtres entiers.

    “Je connais tes œuvres, – que tu n’es ni froid ni bouillant. Je voudrais que tu fusses ou froid ou bouillant ! Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n’es ni froid ni bouillant, je vais te vomir de ma bouche.” (Ap 3:15-16)

    Comprenons aussi que ces trois évènements se déroulent sur un « fond » relevant de la « Maison d’Élohim », qu’elle soit la tente dans le désert, qu’elle soit une nécessaire réintégration d’un élément attestant la présence de YHWH parmi le peuple, qu’elle soit le vrai et définitif Temple vivant en Yéshoua, fait de pierres vivantes. La Maison de notre Père, fondée par le Fils, sa Parole, est sainte ! Rien d’impur ou d’indélicat ne peut y pénétrer…


    Réflexion connexe : Suffit-il de dire « je crois »

    Adapté d’un commentaire de Péssah :

    Deux disciples discutent entre eux. L’un questionne l’autre, pourquoi observes-tu les Shabbats, les fêtes, pourquoi marques-tu Péssah de cette manière là ? Toutes ces choses ont évolué avec le temps, nous n’en sommes plus à ces pauvres rudiments… moi, je crois au Seigneur dans le cœur et cela suffit… le premier lui répond : si tu avais vécu en Égypte avec le peuple hébreux à l’époque de Moshéh, tu n’aurais pas été sauvé, car tu ne serais pas allé chercher refuge dans une maison où le sang du sacrifice était apposé par foi, donc par obéissance… il ne suffit pas de dire « je crois » encore faut-il réaliser ce que le Seigneur demande, et premièrement ce qu’Il demande explicitement par la parole écrite, ce qui serait un minimum préalable pour recevoir d’autres œuvres selon la volonté d’Élohim pour chacun… et là aussi, il faudra être fidèle…

    Pour vivre selon nos habitudes, nous prétextons la prééminence de l’interprétation « spirituelle » de la parole ou nous nous réclamons de telle ou telle doctrine d’assemblée, ce qui nous évite de nous poser trop de questions. Nous éludons volontiers de nombreux points de l’Écriture en disant ; le Seigneur ne se formalise pas avec les détails, il voit les cœurs… ainsi nous prenons de plus en plus de distance avec les « commandements » salutaires du Seigneur. Nous les aménageons ou les déclarons secondaires et obsolètes, jusqu’à admettre ou pratiquer ce qui est en opposition voire abominable aux yeux d’Élohim…

    Ne nous abusons pas. Celui qui « croit » est celui qui obéit, n’est-ce pas pour cela que Yaaqov (Jacques) écrivait son livre qui traite notamment de la foi et des œuvres ? Car en fait, croire, ne se prouve t’il pas par l’expression de l’obéissance tangible à la parole. Toute la Parole, et qu’est ce que la Parole sinon le Fils issu du Père ? Le Fils qui nous dit : soyez mes  imitateurs, ainsi vous serez les enfants de votre Père qui est dans les cieux, Mon Père qui est votre Père.


    Shabbat Shalom véshavoua tov



    JYH avec "Blog Qéhila"
    10/04/2015
    (Copie autorisée et même souhaitable, à condition d'en redonner le texte intégral et les sources)




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